La terre outragée, est tantôt outrageante, et tantôt embourgeoisée.
Le film se compose de deux parties, totalement inégales, et souffre des maux dont souffrent souvent, les productions d'Arte.
Une première partie, au service de la seconde, qui sert d'illustration, et qui au fond ne sert alors à rien.
Une première partie bucolique, très artésienne de production en ce qu'elle apparait comme du mauvais Kusturica, et une seconde, violée, en ce qu'elle souffre d'un réalisation aux airs trop documentalistes.
En effet, ce film prend tout son essence de la deuxième partie, et ouvre de larges portes aux chef d'oeuvre du genre.
Anya, prisonnière d'un Priapiat fantôme, pleine de rêves cancérigènes, prostituée à demi mots, d'un avenir incertain.
Hésitante entre son amour de Pripiat, et sa sortie de secours, sans ne jamais pouvoir choisir, parce qu'incapable de partir, puisque tout s'est arrêté si brusquement, et puisque le deuil de Pripiat, équivaut aux deuil de Piotr. Au deuil du bonheur, comme un chemin vers la salivation, et le cancer, qui la rattrape, et qui petit à petit, comme des sables mouvants, la persuade de ne plus rêver.
En conclusion, la terre outragée est un chef d'oeuvre, fracassée par une production télé. Une première partie pas assez longue, trop bucolique, et une seconde partie trop courte, pas assez explicite.
Un film proche du chef d'oeuvre, qui souffre de n'être qu'un téléfilm très bien.
Quel dommage, quel gâchis.
À voir quand même, ne serait ce que pour la seconde partie.