Ursula Meier revient avec une oeuvre moins brillante que Home, attachante, ambigue, pudique et, paradoxalement, bien trop lisible dans le filage de sa métaphore. Le contraste entre la vallée, peuplée de gens normaux, qui ont du mal à joindre les deux bouts, et le sommet des pistes de ski où se prélassent de riches touristes est forcée, mais elle permet à la réalisatrice d'introduire L'enfant d'en haut, ce gosse livré à lui-même, voleur, menteur et en cruel manque d'affection. Le personnage de la soeur, oiseau écervelée, est plus intéressant, parce que mystérieux. Ses rapports avec son jeune frère, complexes, sont d'autant plus touchants qu'ils sont totalement renouvelés par un twist, au milieu du film, qu'il serait indécent de révéler. Dans la direction d'acteurs, Ursula Meier se montre une fois encore remarquable, le petit Kacey Mottet Klein est excellent et Léa Seydoux, aux antipodes de son rôle dans Les adieux à la reine, simplement superbe. On en dira pas autant de la mise en scène, assez paresseuse, contemplative, et dont aurait aimé qu'elle prenne de la hauteur. Globalement, L'enfant d'en haut est plus que recommandable, dans une veine sociale où il manque peut-être la touche fantastique qui faisait de Home un film plus réussi.