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Un visiteur
3,5
Publiée le 7 mai 2012
Sans atteindre la grâce transcendante de la filmographie des Dardenne dont il semble être un cousin proche, l'Enfant d'en Haut ne manque pas moins de susciter l'émoi. C'est en quelque sorte la revanche d'une France d'en bas, littéralement ET figurativement, vouée à lever la tête et à ramasser les miettes de ceux qui en ont trop. Porté par une très belle b.o de John Parish et une prestation doublement convaincante -Léa Seydoux, définitivement à suivre depuis Les Adieux à La Reine-, le film s'élève par delà toute forme de pathos et entretien l’ambiguïté, relationnelle et morale, jusqu'à ce dénouement en forme de lueur d'espoir. Car au delà de la mise en avant originale de l'injustice sociale, ici représentée aussi bien concrètement que métaphoriquement par l'écart substantiel des locaux au pieds des monts et des touristes aux sommets, Meier n'oublie pas de dénouer petit à petit un drame psycho-familial qui évite cependant bien des écueils.
Entre la vallée et les pistes, le jeune Simon a organisé un trafic de revente d’équipement de sport d’hiver volé aux vacanciers. On constate rapidement que la cause de cette délinquance fondée sur le vol et le recèle est du à une situation de pauvreté. Simon habite avec sa sœur dans un appartement de la vallée où les parents sont inexistants. Une précarité sociale que le jeune Simon va prendre en main pendant que sa sœur vaguera à ses occupations. Cette responsabilité du plus jeune et le manque de maturité de l’ainée offre un portrait de relation très intéressant et très bien réalisé du début à la fin. Kacey Mottet Klein apparaît comme une révélation dans le rôle de Simon et Léa Seydoux jouant la grande sœur affirme sa position d’actrice accomplie. Présentant ce contraste social vertical, la réalisatrice Ursula Meier nous dévoile un environnement sale, humide, pollué dans les coulisses du paradis des stations de sports d’hiver. Un regard original qui crée un cadre idéal pour l’intrigue et le secret du frère et de la sœur.
Remarquable… Quelle émotion, et quels comediens… et quel sujet!!!!… et enfin un film social bien fait qui prend pas le spectateur pour un gogo… Superbe
La vie d'un enfant paumé. C'est à la fois tendre et dramatique mais aussi totalement vrai ; en plus c'est tourné dans une station de ski, pour le fan de montagne que je suis, c'est un plus. Le petit Kacey Mottet Klein est époustouflant. Ca ressemble à du Dardaine's brother. Mais car il y a un mais : il manque quelque chose que je ne saurai dire, quelque chose qui empeche de décrocher trop souvent.....
Même si la scénariste se défend d'avoir fait un film avec l'étiquette sociale, force est de constater que c'est un pur film social sur le désœuvrement. Vient se rajouter le regard des autres, les mensonges permanents confrontés à une vie que l'on rejette, en permanence dans le déni. les besoins de chacun sans tellement différents que les intérêts s'opposent, diffèrent. C'est là, toute la profondeur de ce drame. la relation. De très bonnes interprétations, justes. La lenteur du déroulé peut être déroutant mais pour marquer l'isolement en marge de ce qui gravite alentours, c'est nécessaire. Une fin sur le lien sans avenir précis, un peu inhabituel. A découvrir ! 3.5/5 !!!
Il y a l'En-Haut, une belle station de sports d'hiver suisse, resplendissant sous une neige immaculée et sentant bon l'argent frais, et puis il y a l'En-Bas, la vallée qui vit dans l'ombre des montagnes et dont le point culminant est une tour qui respire la pauvreté. L'enfant d'en haut est d'abord l'enfant d'en bas, mais il a tellement pris l'habitude de gagner les hauteurs pour y explorer les poches des anoraks qui traînent ou pour subtiliser les skis de marque qui feront la joie des petits infortunés moyennant contribution, qu'il a bien droit au titre d'enfant d'en haut. Bref Simon est un gamin habitué aux 400 coups et qui a déjà un beau passé d'Arsène Lupin malgré ses douze ans d'existence. En bas il vit avec sa soeur, une belle jeune femme - incarnée par Léa Seydoux - qui a bien des ennuis avec les hommes et qui finit par compter sur les trafics de son petit frère déluré pour pouvoir manger tous les jours. C'est beau, c'est lumineux malgré les zones d'ombre inévitables, c'est surtout très poignant même si à aucun moment le film ne verse dans le mélodrame larmoyant. Mais les regards furtifs et désemparés, les gestes nerveux qui traduisent le désarroi et la peur au ventre en disent plus que des rebondissements et des situations qui n'auraient pour fonction (malsaine) que de tirer des larmes au spectacle de la misère. Léa Seydoux incarne à la perfection cette jeune femme immature aux allures d'enfant. Quant à Kacey Mottet Klein, jeune gamin un peu maigrichon, il a la sveltesse et la nervosité d'un Thomas Doret, le jeune héros du film des frères Dardenne, "Le gamin au vélo". En somme, une distribution sans affèterie mais parfaitement adéquate au sujet du film. Ursula Meier réalise là son second film. C'est dire que nous suivrons attentivement le parcours de cette jeune cinéaste qui a sans doute encore de quoi nous étonner.
un film gentillet, sans un vrai caractère, répétitif à l'ennui, on dirait que les deux comédiens cherchent un réalisateur, certaines scènes sont complétement ratées (la bagarre entre .... et .....), d'autres ont une petite touche de poésie qui évite l'endormissement fatal...
c'est un jeune garçon de 12 ans qui est le héros de ce film...IL vole tout ce qu'il trouve sur les pistes de ski et revend ses larcins....Ainsi les skis sont une marchandise qui lui permette de subvenir au besoin de sa grande soeur (Léa Seydoux)...On est dans un film réaliste et relativement dénudé en scénario et personnages...Une anglaise, des travailleurs saisonniers, un cuisinier anglais, le film suit son cours sans ennui, avec une logique de couple frère soeur et des moments de silence judicieusement placé sur des remontées mécaniques ou des monts enneigés...Le film est plutot bien fait et avec un réalisme prenant nous conte une histoire à la montagne, une histoire de famille, un drame social tout à fait plausible et intéressant....Pas mal....
Simon, 12 ans, vit avec sa sœur dans une tour d’une vallée Suisse. Il fait vivre le duo en montant tous les matins dans une station huppée pour dérober skis, lunettes,… et les revendre dans la vallée. Sa sœur Louise, beaucoup plus âgée que lui et sans emploi, profite de ses larcins. Lui attend en retour un peu d’affection, mais leur relation est complexe et ambigu : une énigme pour le spectateur. L’intérêt primordial du film réside dans le décodage de cette relation. A mi parcours, la réalisatrice décide de nous livrer un élément crucial sur cette relation : un très lourd secret de famille. Le spectateur doit alors revoir totalement sa grille de lecture des rapports humains entre ces 2 personnages. Cette révélation est un moment troublant et fort du film. Ce film traite des rapports humains et de l’impact de l’argent sur les rapports humains. Nouvelle vague du cinéma social, le propos est parfois froid et hermétique. Les personnages et le sujet sont mis à distance. Ce choix permet, par contre, de ne jamais tomber dans le pathos d’une histoire qui pourrait maladroitement tournée au glauque. Ursula Meier reste observatrice de son sujet et le sordide est évité. A mon goût, elle s’attarde trop longuement dans le début du film sur des scènes répétitives de vols successifs. Elle aurait pu plus vite passer à la véritable problématique du film et gagner en efficacité. En terme de réalisation, c’est de la nouvelle « nouvelle vague » de film social et qui mieux pour parler de sa mise en scène que la réalisatrice : "[C'est] un film réaliste mais aussi une fable (il n’y a pas de services sociaux, pas de flics, etc…). Notre volonté était de garder une forme de naturalisme pour le « haut », la station, le terrain de chasse de Simon en le suivant en plans très serrés sans jamais saisir le grandiose du paysage. Par contre en bas, dans la plaine, nous avons voulu casser le côté naturaliste, social, en allant à l’encontre de ce que l’on pouvait attendre : des plans larges – révélant les friches industrielles, la tour isolée, les routes, etc." NB : En cours de film, je me suis dit que le jeune et excellent Kacey Mottet Klein ressemblait fort à Elmosnino. Et qu’apprends-je : c’est lui qui jouait Gainsbourg jeune dans « Gainsbourg : vie héroïque »
Une fable dramatique et familiale qui propose une histoire intéressante et un style particulier mais qui parfois parait trop distant , trop cliché même . Entre deux vies , entre deux mondes , le scénario raconte le quotidien de voleur d'un gamin qui alterne entre une vie de galère avec sa soeur très particulière et une vie de secret et de vol dans une station de ski, une intrigue très particulière et qui laisse parfois roder une ambiguité malsaine très déplaisante , mais le drame de l'enfant rejeté apporte une certaine tendresse au film . Alternant aussi entre l'Europe et les USA , Léa Seydoux reste dans un jeu très inexpressif et peu vivant , une espèce de violence familiale incarné dans l'inexistence et presque chiante , alors que le jeune Kacey Mottet Klein arrive aussi bien a émouvoir qu'a énerver le spectateur et c'est mieux que sa collègue ! Déjà remarqué dans un style très indépendant , Ursula Meier propose une mise en scène très particulière , très voire trop contemplative et qui surplombe cette ambiguité très agaçante... Un drame montagnard très limite , parfois beau et intéressant mais aussi bien énervant et agaçant.
Ursula Meier explore la misère sociale et la précarité avec pudeur et sans jamais sombrer dans du misérabilisme larmoyant. La mise en scène très posée et la grande qualité des acteurs en font un conte social que l'on suit avec intérêt et émotion. La Suisse d'en haut face à la Suisse d'en bas...2 mondes séparés par une télécabine...
Simon, 12 ans, assure sa subsistance et celle de Louise en troussant des skieurs de la station. Une vie qui commence par une enfance difficile, d'autant qu'on est soufflé au milieu de l'histoire par la révélation d'un secret de famille qui sonne comme une vraie claque et laisse beaucoup craindre quant au bon développement de Simon.
C'est dommage, le récit manque d'émotions et de mixité mais la très belle mise en scène, le lieu singulier, les acteurs parfaits et l'histoire prenante convainquent.
J'ai plutôt bien aimé ce film, sans avoir été transcendé non plus. Disons que c'est un film social assez classique dans son propos, puisqu'il traite à la fois de la pauvreté sociale et de la pauvreté affective, qui sont étroitement liées ici. Comme dit plus haut, la photographie est parfois très réussie, mais difficile d'échouer à ce niveau là avec des paysages si magnifiques. C'est vraiment très bien interprété, Léa Seydoux est rayonnante et joue parfaitement son rôle de fille SDF un peu paumée avec son petit côté "bad girl" qui me plaît beaucoup. C'est pour moi une des meilleures actrices français en activité (loin devant Cotillard, que j'adore également). Le gamin joue également très bien, ce qui rend très crédible la relation entre ces deux personnages. Pour parler donc du propos de ce film, j'ai trouvé qu'il était plutôt bien développé, que cette relation frère-soeur suscite beaucoup d'interrogations, elle est très ambiguë, voire même malsaine par moments (j'en raconte pas plus, sinon je dévoile tout). On suit avec intérêt l'évolution de cette relation du début jusqu'à la fin. La soeur, qui alterne chômage et emploi précaire, devient de plus en plus dépendant de son frère, et ce dernier cherche désespérément une reconnaissance sentimentale chez elle. Ce que j'ai bien aimé, c'est la cohabitation de ces deux personnages, qui jouent en quelque chose au jeu du chat et de la souris, sans pouvoir réellement se trouver. A l'image de cette dernière scène que j'ai trouvé splendide, qui conclut l'histoire de la plus belle des manières l'histoire. Alors pourquoi pas transcendant ? Parce que je pense que ça aurait pu voler en éclat, peut-être que les personnages ont été écrits avec un peu trop de retenue, et qu'on tourne un petit peu en rond au milieu du film. Disons que ça ne brise pas le conventionnel. Dommage, on est pas loin de l'excellence.