Simon a 12 ans et il est soutien de famille, d'une pseudo-soeur, Louise, 26/27 ans à l'oeil, cuisse légère et coeur d'artichaut, "pouf" dans l'âme et l'allure, parasite de profession. L'originalité de ce film helvéto-français est la façon dont le gamin assure la subsistance de son étrange couple : utilisant à plein son forfait acheté en début de saison (vers Noël) il va tous les jours "en haut", voler tout ce qu'il peut transporter (ou cacher sur place transitoirement) : vêtements, lunettes et autres accessoires, skis - il y fait même son "marché", en rapportant boissons et sandwiches laissés à sa portée par les touristes désinvoltes. Le profit reste mince, quand la clientèle est pour l'essentiel faite des autres gamins de sa cité de la vallée, ou d'adultes de complément (vestiaires du restaurant d'altitude, automobilistes racolés sur le bord des routes proches de chez lui) - après tout, il n'a que 12 ans ! Ce très immoral (et saisonnier – le film s’achève après Pâques, avec la fermeture des pistes et le départ des touristes vaches-à-lait) mode de vie est complaisamment (et très - trop - longuement) détaillé, et c'est la seule "surprise" avec le "secret de famille", que l’on devine rapidement, et qui ne renouvelle que très peu l’intérêt de l’ensemble de ce film à découpage « vertical », finalement simpliste : en bas, l’enfer du quotidien misérable des « pauvres », en haut, le « paradis » fantasmé des « riches ». Pour moi, ce deuxième « long » d’Ursula Meier est aussi surfait que « Home ». Les frères Dardenne ne sont pas près en l’espèce d’être concurrencés par elle sur le créneau du « drame social », ni sur la forme, ni sur le fond (scénario peu ou pas explicatif – qui montre et ne juge pas, mais au prix de l’invraisemblable, tant au niveau des faits que de la psychologie !). Reste l’interprétation : Léa Seydoux, plutôt meilleure que d’habitude, et le jeune Kacey Mottet Klein assez convaincant dans le rôle écrasant d’un Mandrin en herbe contemporain, en quête d’affection