Décidément, le thème de la haine est à la mode, ces temps ci ! On avait déjà eu l'excellent "Portrait de famille" de Joseph Pierce, qui en traitait comme un personnage à part entière, et maintenant on a "Paths of Hate", qui se révèle aussi être une petite merveille d'animation. Ici aussi, la haine est poussée à l’extrême, littéralement. Le court raconte en 10 minutes un combat à mort entre deux hommes, et c'est vraiment terrifiant. Ils s'acharneront l'un sur l'autre avec une fureur immense. Tout ici est dans la puissance, l'énormité, l'immensité de la haine qu'ils se vouent mutuellement. Cette haine, c'est leur véritable force, ils se battront, jusqu'au bout, jusqu'au non-être, jusqu'au néant. Mais cette haine, et c'est la terrible morale du film, est plus forte plus forte que tout, que l'amour, que la foi, que leur humanité et surtout plus forte qu'eux. Elle persistera et leur donnera une volonté dantesque, jusqu'à ce que tout aie été détruit en eux, jusqu'à leur humanité, jusqu'à leur corps. Leur être ne persistera qu'à travers la haine, ce n'est que ça qui restera à jamais d'eux, car elle a annihilé le reste. C'est la haine qui les a guidés, jusqu'au bout. C'est la haine qui les a détruits. Car la haine est plus forte que tout. C'est pour ça qu'elle ne devrait pas être à la portée de l'Homme. Ce message noir et pessimiste, c'est le message de "Paths of Hate", un véritable chef d’œuvre dans le domaine du court.
Véritable claque visuelle, Paths of Hate est pour moi mon coup de cœur du festival d'animation d'Annecy. Impressionnant de réalisme, on peine à croire qu'il s'agit d'une animation, tant la réalisation est sublime. La ballet aérien mélangé à toute cette violence nous fait passer 10 minutes de bonheur, et tout ça sans le moindre dialogue !