Derniers Avis : Días de Gracia - Page 3

Quand on a peu à dire, autant le faire avec un lourd arsenal d'artifices, par exemple en imaginant et en mélangeant trois histoires, lors de trois coupes du monde de football successives, en s'appuyant sur un montage brutal, des images clipesques, sans autre repères pour le spectateur que l'évolution des scores des matches diffusés à la radio. On veut bien se perdre dans le labyrinthe narratif de Dias de gracia, c'est une spécialité mexicaine, encore faudrait-il qu'il y ait un enjeu, pas seulement du jeu, une véritable intention, outre le message, merci on a bien compris, que le Mexique est un pays corrompu jusqu'à la moelle, police incluse, que les enlèvements font partie du quotidien, que la violence y est continuellement éruptive. Miss Bala, entre autres, a déjà montré la voie, avec une efficacité moins spectaculaire, mais autrement plus efficace. Aussi agréable à supporter que le bruit d'un marteau-pilon, ce Dias de gracia ! Everardo Gout, son réalisateur, s'est-il rendu compte qu'il avait marqué un but contre son camp ?

Un film vraiment bon comme le disent toutes les critiques majoritairement, avec cette phrase choc du film : "Sur terre il n'y a pas de justice, parce que Dieu pardonne à tous...". Une phrase qui pourrait résumer le film et les mœurs qui sont présentes de l'autre côté de l'Atlantique au Mexique.

Plusieurs destins sont présentés et on suit le fil de cette histoire sans lâcher prise durant les deux heures.

Long à démarrer, ça commence au niveau d'un banal téléfilm pas trop mauvais, c'est dire... Et puis boum patatra, ça prend de l'envergure après un bon tiers du temps de mise en place, et le sous film d'action dans l'ombre de la cité de dieu, amours chiennes, et consort, vole de ses propres ailes. C'est distancé, aucun personnage ne ressort indemne. ET le petit par rapport à l'autre film du moment sur le fait qu'une très grosse part de la nation mexicaine est tout simplement un narco Etat, à savoir Miss Bala, est qu' on ne souligne pas toute la tragédie sidérante d'une telle situation inédite dans l'histoire de l'humanité, les ténèbres du capitalisme criminelle intégré au modèle sociale, non ça joue du fait qu'une fois le sujet balayé par un autre, tout le monde s'en fout, on pense à autre chose, au Mexique aussi, même si cet autre chose participe du lavage de cerveau qui alimente cette naïve corruption généralisée des âmes. Ça joue des codes du film d'action limite jeu vidéo pour mieux éprouver le dégoût envers les crimes de sang, et les morales viciées au possible. "Tu sais pourquoi il n'y a pas de justice? parce que Dieu à la fin pardonne à tout le monde!". L'illustration d'une coupe du monde de foot dans les actes quotidiens même les plus dramatiques n'est pas qu'une simple astuce, le coup de boule de Zidane est placé avec une ironie mordante et bienvenue, et sert de liant en tant que phénomène de masse sociale, là où finalement ce qui formait l'unité scénaristique vole en éclat, pour nous laisser avec le plaisir d'avoir vu un wesh de bon film avec du fond qui se révèle arômatiquement et subtilement, comme doit rêver de pouvoir le faire Holywwood sous les bang bang et les destins qui mordent la poussière aussi sûrement que l'économie mondiale. Et c'est pas la faucille et le marteau, ou la rose, qui nous sauveront.

"Sur terre il n'y a pas de justice, parce que Dieu pardonne à tous..." Voila une phrase choc dans un film choc.....Everardo Gout, retenez bien ce nom, il fera parler de lui surement, autant de punch dans son cinéma que le réalisateur Inarritu tenait de volonté cinématographique et humaine dans son fameux AMOURS CHIENNES....Je dois avouer que si l'on a un peu de mal à rentrer dan le film, au bout de 45 minutes, on se dit, "je tiens une pépite"... C'est tout dire...Surtout ne croyez pas que ce soit un film sur le foot quoique avoir certaines références sur les coupes du monde peut aider à suivre le scénario....Un grand souffle anime ce film.....Lors des coupes du monde, les pays fonctionnent au ralenti....Le moment choisi par certains au mexique pour commettre des enlèvements....SCénario compliqué, flash back, peu importe, on le reverra, le film emporte tout sur son élan, sa dynamique de violence et de réalisme ....Entrez dans la peau des personnages, dans leur douleur, leur cruauté, un univers shakespearien vous tend les bras.....La vie des marginaux, le foot en filgrane sensible, le coup de boule de Zidane, de magnifiques extérieurs sur Mexico (je crois), ce film propose un rite initiatique sur le monde den la pègre mexicaine, (plus ou moins tous pourris, même les flics) et l'on se dit : "quel bonheur de voir un tel film", oui vraiment il y a un de l'ivresse dans la mise en scène, dans une bande son parfois hypnotique, dans les scènes de torture et des pensées qui naviguent de Scarface à Il était une fois dans l'Ouest....J'ai adoré....

Bande annonce très prometteuse, elle me fait penser à des des films comme "Rosario", "Collision" ou encore "Man on Fire" ! Espérons qu'à la sortie au mois de juin, le film soit à la hauteur.