Premièrement, après quinze ans de terroristes basanés, le Russe a tranquillement repris sa place d’ennemi séculaire de la démocratie et de la libre-entreprise. Deuxièmement, il n’y a plus suffisamment de films de sous-marins ces dernières années pour qu’on se permette de faire la fine bouche, même quand le résultat n’est pas très brillant. Troisièmement, un “film de guerre” “bas-de-plafond”, c’est souvent redondant. Le schéma de Hunter Killer est donc ultra classique : il n’est plus politiquement correct de dire que les Russes ont la haine de la liberté dans le sang, alors on se contente de dire que seuls certains d’entre eux l’ont, et sont prêts à fomenter un coup d’état pour déclencher la troisième guerre mondiale. Les Américains, peuple maître de lui-même s’il en est, ne se laissent pas aller à l’émotion et dépêchent sur place un commando chargé d’exfiltrer le président russkof, qui est méchant mais pas trop, ainsi qu’un sous-marin dirigé par le maître Zen Gerard Butler. Tout ce qui concerne l’infiltration du commando, les fusillades nourries, et les manoeuvres sous-marines est potable, cliché comme un Actionner bourrin des années 80 sans même faire preuve d’un éclat particulier, tandis que ce qui se passe à l’intérieur de l’habitacle du sous-marin, centré sur la cohabitation entre ennemis héréditaires, ne risque pas de faire oublier ‘Octobre rouge’ une seule seconde. Le plus drôle dans l’histoire, ça reste tout de même Gerard Butler : comme dans tous les films où il apparaît, on le voit rouler des yeux, serrer les dents, raidir ses biceps. On comprend qu’il rêverait d’être sur le terrain, à coller des bastos à tous ces sales Rouges. Mais non, il est coincé dans son uniforme, au fond de son sous-marin, à attendre les ordres de Washington et ses ennemis ne peuvent même pas voir à quel point il est colère quand on le contrarie...