Vent de folie à la ferme : les secrets du tournage

Vent de folie à la ferme est en réalité une compilation de 3 courts métrages d'animation iraniens : Le Robot et le fermier (Keshavarz va Robot) d'Abdollah Alimorad, Trésor (Ganj) d'Ahmad Arabani et Le canard et le fermier (Ordak va Keshavarz) d'Aviz Mirfakhraï.

Les 3 films qui composent Vent de folie à la ferme utilisent des techniques d'animation différentes. Le Robot et le fermier mêle 3D et marionnettes, Trésor est composé de dessins sur cellulos et Le canard et le fermier est réalisé à partir de pâte à modeler.

L'un des réalisateurs de Vent de folie à la ferme, Abdollah Alimorad, a co-réalisé en 2006 Le Petit monde de Bahador qui suit le même concept, à savoir trois courts d'animation réunis en un film. Ce dernier a remporté en 2001 le Grand prix du festival de Cannes Junior, attribué par un jury de jeunes venus des quatre coins du monde dans le cadre du festival de Cannes.

Les 3 courts métrages de Vent de folie à la ferme sont muets et se déroulent dans une ferme. Cependant, ils ont été réalisés à des époques différentes : Le Robot et le fermier en 2011, Trésor en 1989 et Le canard et le fermier en 2005 et ils n'ont pas la même durée : le premier dure 23 minutes, le second en fait 10 et le dernier s'étend sur 6 minutes.

Les 3 réalisateurs de Vent de folie à la ferme ont tous un parcours différent. Abdollah Alimorad est né à Téhéran mais a fait ses études à Bruxelles à l’Académie des Beaux Arts. Il revient ensuite à Téhéran et travaille pour le studio d'animation iranien Kanoon. Plusieurs de ses œuvres ont été récompensées, comme La Montagne aux bijoux (Prix Unicef Berlin en 1995) ou Les Oiseaux Blancs (Prix du Public à Singapour en 2004). Ahmad Arabani, lui, est également né à Téhéran. A l'origine caricaturiste, il rejoint le studio Kanoon en 1973. Enfin, Aviz Mirfakhraï, elle aussi native de la capitale iranienne, a fait ses études en Norvège et sort Major de l'école d'art d'Oslo. Elle est artiste peintre en parallèle de la réalisation de courts métrages.

Si Abdollah Alimorad met en scène dans son court-métrage un robot, symbole de modernité, et un fermier, symbole de tradition, ce n'est pas un hasard : "L’idée de départ était de mettre en évidence la confrontation de deux personnages et de deux mondes différents qui s’affrontent avant de s’accepter. Après la peur et le rejet, l’amitié s’installe peu à peu entre ces deux personnages, permettant ainsi de réunir le monde moderne avec celui du paysan."

Pour Le robot et le fermier, Abdollah Alimorad a utilisé une nouvelle technique afin de faire voler les objets : "Auparavant, pour maintenir un élément dans l’espace, on utilisait (...) un fil transparent ou une tige métallique. Cette méthode est appelée « Chromique ». Il fallait plusieurs prises de vues lorsque cela ne correspondait pas à mon souhait. Ici, le vaisseau est maintenu par une tige métallique sur fond vert et les mouvements effectués sont tournés en une seule fois. Par conséquent, à la fin du tournage, la tige est effacée par l'ordinateur et le fond vert devenu transparent, permet le mouvement du vaisseau, pouvant ainsi le placer dans n’importe quelle scène."