Un biopic, donc on connaît la formule : rien de bien surprenant mais un travail fait avec soin, et comme souvent également, un intérêt pour le film qui dépendra beaucoup de celui que vous avez pour la star évoquée. En l'occurrence, sans être inconditionnel, Dalida, j'aime plutôt bien. Les premières minutes étaient même assez prometteuses : rompre avec la chronologie pour proposer un moment très douloureux de la vie de la chanteuse pour d'emblée donner une dimension tragique à l'œuvre : pourquoi pas. On revient toutefois vite vers un chemin beaucoup plus lisse et classique, où les amours de la belle italienne d'origine prennent une place très (trop) importante, au point de nous lasser à plusieurs reprises. Alors je sais bien que leur présence est nécessaire pour mieux comprendre et connaître sa vie personnelle, ponctuée de nombreux malheurs
(le suicide de deux compagnons, un avortement)
, mais on en oublie parfois presque l'artiste pour se complaire dans un mélo pur jus, exonérant quasiment cette dernière de tout, notamment dans ses choix sentimentaux régulièrement catastrophiques. Idem pour ce choix d'avoir recours à
l'IVG
, sans raison réellement valable ou m'apparaissant pour le moins futile... Bref, ne surtout pas abîmer l'icône, même lorsqu'il n'en était pas réellement question. Par ailleurs, je serais malhonnête en écrivant que ces deux heures sont déplaisantes : la reconstitution est élégante, nous (re)plongeant des années 50 à 70, joliment photographiées, les scènes de concert, sans doute pas assez nombreuses, donc, faisant globalement leur effet, le choix des chansons, en partie entendues selon le contexte, apparaissant peu audacieux mais efficace, le travail sonore étant (logiquement) lui aussi à saluer. Enfin, côté casting, Sveva Alviti fait preuve d'une belle prestance pour être au mieux imprégnée de son personnage, entouré convenablement par les nombreux seconds rôles masculins, même si l'on a vu incarnation plus marquante de façon générale. Au final, personne (à l'exception, peut-être, du comte de Saint-Germain) ne sort sali de cet hommage sincère, parfois touchant, d'une Lisa Azuelos qu'on a connu bien plus maladroite, mais trop consensuel pour espérer une plus grande adhésion.