il y a maintenant quinze jours de cela, j'ai eu le privilège d'assister à une projection, et en présence de son réalisateur s'il vous plait. Cette projection, c'était celle du second film en tant que cinéaste de l'acteur Jean Paul Rouve, Quand je serais petit.
Quatre ans après son premier long, Sans arme, ni haine, ni violence, honnête, mais sans plus, qui narrait les aventures rocambolesques du fameux braqueur Albert Spagiarri, Rouve a décidé de continuer l'aventure de la réalisation( et de faire comme un paquet de ses collègues acteurs), mais dans une veine plus intimiste que son film de gros bras.
Ici, et contrairement à son premier film, Jean Paul Rouve est partie d'une idée originale, et que je trouve assez géniale sur le papier: Imaginez qu'un jour, complétement par hasard, vous croisez un enfant qui ressemble énormé-ment à ce que vous étiez au même age, et qu'en grattant un petit peu, vous vous aperçevez que cet enfant n'est autre que vous même 30 ans plus tôt, avec les mêmes parents, les mêmes passions, les mêmes situations vécues...il y aurait de quoi être sérieusement ébranlé par cette découverte,n'est ce pas?
Et bien, c'est exactement ce qui arrive à Mathias, joué par Rouve en personne, qui croise, à l'occasion d'un voyage sur un ferry un enfant qui lui fait étrangement penser à lui à 10 ans. Profondément troublé, il se lance alors dans une quête insensée sur les traces du petit garçon qui va bouleverser son existence et son équilibre familial.
Et si l'on pouvait revivre son enfance, pourrait-on alors changer le cours des événements? C'est à cette très belle question que répond, entre autres, Rouve et son coscénariste Benoit Graffin ( déjà collaborateur du premier film de Rouve) , grâce à une écriture fine et délicate qui fait la part belle à la belle inoncence de l'enfance, et à cette faculté à l'insouciance, alors même que notre cocon familial s'écroule autour de nous. Mathias a perdu son père d'un cancer au moment charnière de ses 10 ans, et ce n'est évidemment pas un hasard si il "se" retrouve à cette époque là, alors que son père (joué par l'immense Benoit Poelvorde, ici vraiment épatant dans un rôle bien plus sobre qu'à l'accoutumé) est encore vivant. Mathias devra revenir aux sources du malheur qui a frappé son enfance pour certainement aider à se reconstruire.
Quand je serai petit est une comédie douce-amère dont l'idée de départ provient du genre fantastique, mais qui a l'ingéniosité et le grand atout d'être totalement ancrée dans le quotidien, ce qui rend ainsi toutes les situations extremement justes et crédibles.
Ce qui est évident, c'est que Quand je serais petit est un film absolument à voir. En effet, il fait partie de ces -rares- films qui m'ont énormément touché, de ceux que regarde avec l'oeil un peu humide pendant toute la projection.....
la suite de la chronique est disponible sur mon blog : http://www.baz-art.org/archives/2012/06/12/24468365.html