Avis sur Le Diable au corps

Le Diable au corps est un film vraiment terrible prétentieux et interminable. Le réalisateur Bellocchio semble s'être entiché du joli visage et de la silhouette de son actrice Detmers et qui peut le lui reprocher. Mais peut-être aurait il dû concentrer son attention sur l'histoire et un peu plus sur la réalisation d'un bon film engageant. Je déteste quand un film de sexe se fait passer pour un film d'art juste pour devenir sois disant plus respectable. Les scènes de sexe fréquentes et parfois chaudes sont la seule raison d'être de ce film. Qu'elles valent ou non la peine de regarder le reste du film est strictement une question de goût personnel...

Le film est exclusivement porté par son actrice principale qui efface l'histoire initiale par son omniprésence.

Film étrange, qui suit une passion folle entre un étudiant et une jeune veuve, Le Diable Au corps est connu pour ses scènes de sexes nombreuses et osés, très osés encore aujourd'hui . L'histoire n'avance pas de façon logique, mais si on suit le film au travers de Marutcka Detmers, sensuelle, imprévisible, farouche, sans concession, passionnée, qui se montre ici comme une formidable actrice, on rentre dans un film ou la passion amoureuse est la seule échelle de valeur, et on peut trouver un vrai film fiévreux, bien plus réussi qu'un grand nombre de films à la réputation sulfureuse.

Adaptation très libre du roman de Radiguet, transposée à l’époque des Brigades rouges en Italie, un récit passionnel sensuel mais très vaporeux, qui vaut uniquement pour la présence de la magnétique Maruschka Detmers.

Je n’en dirais pas grand chose tout simplement parce qu’en dehors de sa scène sulfureuse qui a fait sa réputation il n’y a rien à en dire. Raconter l’Italie des brigades rouges censé être le thème central du film n’est pas traité de mon point de vu. Il ne se passe rien, c’est interminable et d’un ennui abyssale. Seule Maruschka Detmers arrive à créer quelque chose. A part satisfaire un côté voyeur je ne vois pas quel plaisir on peut prendre avec ce film.

Présenté à la QR ( cannes 1986), ou sa photo fut primée, " le diable au corps" n'a que peu à voir avec le roman de Radiguet et son adaptation par Autant-Lara.

On est ici dans la seconde partie de la filmographie de Marco Bellochio, celle où le cinéaste met à profit son intérêt pour la psychanalyse.

Bellochio en est alors à la remise en question de ses espérances politiques, après l'impasse dans laquelle s'est fourvoyé le mouvement contestataire des années 70 en Italie.

Finalement, semble t il alors nous dire avec ce " diable au corps", la seule révolution qui vaille est celle de l'amour passion.

Cet opus restera dans l'histoire pour une scène ( très courte à l'image) érotique très osée pour l'univers du film traditionnel.

Le problème (à mes yeux) de ce titre c'est qu'il est sans doute beaucoup plus intéressant d'en parler que de le voir.

Si les premières 45 mn se suivent avec intérêt, la suite se révèle ennuyeuse. Bellochio ne parvient pas à susciter l'émotion dans ses scènes sans beaucoup de dialogues.

On sent que Antonioni est en ligne de mire, mais malheureusement Bellochio échoue là où l'italien de Ferrare réussissait le défi : envoûter par le silence.

L'appartement vide ou se déroule plusieurs scènes traduit sans doute le désarroi de son personnage principal ( ça restera un des deux rôles fameux de M.Detmers avec " Prénom carmen" de Godard), son mal être et sa part de déséquilibre intérieur

Il faudra attendre encore une bonne décennie avant que Bellochio n'entame la troisième partie de sa carrière et sans doute la meilleure ( elle commencera avec "Vincere" )

Aujourd'hui, Bellochio est sans doute, à plus de quatre vingts ans, le meilleur cinéaste italien en activité.

C'est à l'aune de son travail actuel qu'il est intéressant de revenir sur son oeuvre antérieure et donc ce " le diable au corps", opus largement propice à la réflexion malgré ses défauts formels.