Vu en avant-première au Katorza de Nantes le 9 octobre 2012. C'est un film grand public, vif, adroit... Une petite famille "nucléaire" d'aujourd'hui, et qui va de l'avant. Banale cave, quelques reliques stockées avec le vélo du fiston, 7 ans, adorable. Les dialogues ne restent pas rêver, les prises de vue virevoltent dans et autour de l'immeuble, au ras de cette vitre basse où le drame se noue... Le charme du petit garçon (Jalil Mehenni) opère tout de suite (ses petits pas irrésistibles...). Mise en scène, direction d'acteurs, tout sent le travail minutieux, la musique peut-être un peu grandiloquente par rapport à ce qui se passe sous nos yeux... Sandrine Bonnaire pour la deuxième fois derrière la caméra est à son affaire, peaufine les angles, glisse un détail, résume, serre son monde dans un étau. On crève de froid dans ce cachot improvisé, tenus de voguer non stop entre le jeune Paul et ce type à carrure imposante, droit, feutré, un peu fantôme (William Hurt). L'enfant qui aurait pu reculer d'effroi a sympathisé avec le "père de son frère mort". Copain secret triste avec d'excellentes raisons, complément de son vrai père, (le long Augustin Legrand) sympa quoique un peu dur quand il s'énerve... Mado, la mère (Alexandra Lamy) est la plus ambiguë du lot. Rien d'une faux-jeton, elle craque à ses heures, reprend vite son esprit pratique, le couvercle mis sur le passé et on la comprend... Pourtant, lors du déchaînement des derniers plans, si l'on se rappelle qu'il y a un enfant décédé à l'origine, son attitude peut décevoir au point de jeter un peu d'ombre sur l'ensemble.