"Maniac" marqua une entrée fracassante au début des Années 80's dans un genre en pleine effervescence, un Slasher atypique, renversant, avec une approche assez intéressante, voire originale pour abordrer son thème, entrer dans la tête d'un psychopathe, un tueur en série en devenir (un terme plutôt nouveau pour l'époque) sanguinaire, incarné par un Joe Spinel "méconnaissable" en fou furieux, mémorable, un acteur au sommet de son art. Il n'était donc pas exclu de voir débarquer une nouvelle relecture, qui rendrait un hommage au film éponyme, c'est chose faite, par le cinéaste Franck Khalfoun protégé de A.Aja, à qui l'on doit le huis clos sous-terrain assez stressant "2ème sous-sol", le moins que l'on puisse dire, est que le nouveau "Maniac" dépasse à bien des égards le stade du simple Remake, surpassant même son modèle sur certains aspects, en effet, le long métrage pousse encore plus loin son concept, adoptant une approche assez singulière, abrupte, qui ne se fixe aucune limite dans un traitement brutal, cru, lorsqu'il s'agit de retranscrir l'univers macabre de son personnage, Une Los Angeles sombre,froide, terrain favori de chasse de "Franck" ( Elijah Woods) jeune homme ordinaire, gérant d'une boutique familiale de mannequins d'exposition le jour, prédateur redoutable, en proie à des pulsions meurtrières incontrôlables le soir, qui le poussent à rôder à bord de sa camionnette dans les rues de la ville, en quête minutieuse de potentielles victimes qui auront la malchance de croiser sa route, de jeunes et belles femmes ses proies favorites, pourtant c'est sa rencontre avec une ravissante photographe Anna (Nora .A ),avec laquelle il se lie d'amitié, va marquer un tournant important dans le quotidien du personnage, et va se transformer en une idylle amoureuse obsessionnelle, voire destructrice réveillant ainsi des plusions macabres enfouies, révélant au grand jour la véritable nature du jeune homme, ainsi que son rapport ambigu aux femmes, lié à des événements passés traumatisants, catalyseurs de sa folie meurtrière, d'ailleurs ce rapport troublant est souvent mis en valeur, bien amené, qui traduit avec subtilité l'état psychologique dérangeant qui se dégrade progressivement après chaque meurtre, d'un tueur psychopathe qui semble s'enfermer d'avantage dans sa condition de prédateur sanguinaire, une mise en abîme assez pertinente, dans la tête d'un tueur en série, qui traduit une manière de penser, et d'agir, inquiétante qui va du choix minutieux des victimes, de l'obsession à leur égard, au moment de passer inévitablement à l'acte, dans un enchaînement organisé, où le hasard n'a pas sa place, dans le mode opératoire d'un tueur intriguant, méthodique, et très intelligent, ce qui le rend d'autant imprévisible, même si dans un sens, il est guidé par des pulsions violentes qui aggravent sa situations...Le long métrage explore d'avantage les facettes de la personnalité tourmentée d'un protagoniste dérangé, où ses moments de paix s'altèrent à ceux d'une folie furieuse, où chacun des aspects essaie de prendre l'ascendant sur l'autre, renforçant ainsi le malaise du spectateur à l'égard de Franck, un tueur qui lutte constamment pour préserver une part "humaine" qui s'efface au profit d'une part sombre, meurtrière. L'aliénation de "Franck" prend une dimension inquiétante ,à en procurer des sueurs froides lorsqu'il passe à l'acte..."Le plaisir coupable " à cependant une incidence importante sur le meurtrier, qui se traduit souvent par des regrets, des remords, une fois ses tueries achevés, telles des victimes qu'il achève avec une certaine "implication",laissant libre cours à ses instincts bestiales de prédateur assoiffé de sang, dans un déchaînement de violence graphique éprouvante, qui n'épargne aucun détail, les scènes de meurtres sont d'une barbarie extrême, atroces, et d'un réalisme dérangeant (Les amateurs de gore jouissif, y trouveront leur compte), je pense notamment à la scène d'entrée qui annonce d'emblée l'horreur à suivre,ou encore la course poursuite dans la station métro, qui se termine dans un parking, autant dire que le réalisateur s'est donné les moyens pour exprimer la folie de son personnage, qui lui fait perdre tout contact avec la réalité,un tueur schizophrène qui emporte une partie précise de ses victimes, en guise de souvenir, où chacune est représentée par un mannequin, une symbolique, de la beauté parfaite, et la jeunesse "éternelle" que le tueur veut préserver à travers ses mannequins d'exposition.Le Remake de Maniac, aborde le thème de la folie meurtrière, qui naît dans les abîmes d'un esprit dérangé à travers les yeux d'un psychopathe, mais que perçoit réellement un tueur en série quand il tue? Une approche très intéressante, qui met le spectateur dans la position d'un tueur, s'appropriant sa place, en voyant ce quil voit, en agissant comme il agit, notamment lors des scènes de meurtres qui le placent dans une situation délicate, voire derangeante, en témoin qui assiste impuissant à un carnage qui échappe à tous contrôle...La vue subjective de la caméra est très réaliste, une très bonne idée, traduisant les moindres émotions de Franck quand il apparait dans le miroir de sa salle de bain ou encore dans le rétroviseur de sa voitures quant il guette ses victimes, et ses mouvements, une approche assez ingénieuse, bien trouvée, dans la peau d'un "Serial Killer" qui lui donne un certain "cachet" et du réalisme dans son exécution, une mention très spéciale pour Elijah Woods métamorphosé, habité par son personnage, qui livre ici sa meilleure performance, loin de ses débutsdans le rôle de "frodon" dans la franchise à succès "Le Seigneur Des Anneaux "...Cependant "Maniac" nouvelle cuvée, ne déroge pas à la règle du Remake qui reprend ( ou presque) tout ce qui a déjà été abordé dans son modèle, pourtant il y avait matière à creuser d'avantage dans les origines du mal-être d'un protagoniste assez intriguant ,dont on ne sait en fin de compte, que ce qui a déjà été dévoilé dans l'œuvre originale de William Lustig, c'est assez frustrant d'autant que cette relecture, ne fait que marcher sur les traces de son modèle, en s'appropriant une "linéarité" scénaristique toute tracée inhérente aux Remke "basiques", dans l'évolution de sa trame, ainsi que dans le traitement de ses protagonistes, cependant avec quelques trouvailles bienvenues qui rehaussent le long metrage au rang de Remake réussi dans l'ensemble ,sans être une pâle copie du matériau original..."Maniac" est un bon film d'horreur sur le thème du tueur en série qui rend un hommage percutant ,efficace au film origianl de 1980, plus sombre, plus violent, une version moderne qui n'a rien à envier à son modèle malgré ses défauts, un vrai film de psychopathe, qui ravira les amateurs de sensations fortes. À voir absolument. Ma note: 3,5/5