En 1980, Joe Spinell et William Lustig donnaient au genre une oeuvre majeure. Sans aucun doute, l'un des films les plus réussis sur le thème du serial killer, avec une ambiance en tout point parfaite. La mode du remake étant en pleine effervescence, la bobine de Lustig se voit retravaillée, réadaptée et lancée à grand renfort de publicité. Ce Maniac, produit par Aja (que j'apprécie) et Lustig lui-même, est pourtant un échec. On se souvient de la scène de la plage dans la pellicule originelle en caméra subjective et de la fin, sous forme d'un Deus Ex Machina, ces deux données sont ici reprises mais sans la portée malsaine de la version de 1980...
Frank Zito est un jeune homme qui passe ses journées à suivre de jolies jeunes femmes dans les rues. À bord de sa voiture, il repère celles que son cerveau malade voudrait voir mortes. C'est que l'homme à un complexe auquel il a du mal à se détacher...
Plus de 30 ans après, ce Maniac n'est pas le grand film qu'on veut nous vendre. Loin de l'ambiance tendue et pervertie de son illustre devancière, cette version choisit la vision en caméra subjective (déjà vue avant et bien mieux), ce qui n'altère pas le jeu d'Elijah Wood, nan, on ne le voit qu'à travers les objets, autant dire que sa prestation ne peut être vraiment jugée. Et puis, les choix du réalisateur sont franchement ahurissants, il ne joue plus l'équivoque (ce qui donnait un côté à la fois réflexif et fascinant), encore moins sur le craspec. Ainsi, son Maniac tombe dans un esthétisme agréable à regarder cependant qu'il se perd, par ailleurs, dans cette dérive de beauté formelle. Enfin, que dire du montage perturbé et de cette caméra subjective soumise à des incohérences (l'épisode de l'appart, à l'école de danse ou dans le métro) ? À noter l'excellent travail sur la lumière et surtout, la musique de Rob, seul élément qui rappelle les sons vintage. Un Maniac du pauvre... 2,5/5