Le français Alexandre Aja est désormais devenu un incontournable artisan du cinéma horrifique au Etats-Unis. Il s’emploie donc ici, assis sur le succès financier du sa nouvelle mouture des Piranhas de Joe Dante, au remake de Maniac, film culte de William Lustig. S’il n’est pas derrière la caméra, il supervise les opérations, laissant la place de réalisateur à un certain Franck Khalfoun. Oui, si le film original est un modèle du genre, celui-ci ne transcende en rien l’univers des psychopathes et tueurs en séries mais offre l’opportunité de contempler le massacre en POV, soit depuis le personnage principale. Au début, l’idée est excellente, immersive, mais passé la troisième mise à mort, le concept tombe à plat.
Oui, a force d’une certaine répétition dans les enchaînements, le film de Khalfoun tourne en rond, et dès que l’on n’aura cerné le processus qui aura permis au tueur de devenir ce qu’il est, le film n’a que très peu d’intérêt. Dommage, oui, malgré les bonnes intentions et une méthode de mise en scène originale que Maniac soit si simpliste. Le final, par ailleurs très bien fait, coté gore j’entends, est quasiment absurde en regard à la mécanique des premiers instants, pure, solide et tranchante. Oui, tout commence très bien, mais l’ensemble s’étouffe rapidement.
Elijah Wood, qui n’était pas nécessairement le mec à qui l’on aurait confié le rôle, s’avère être convainquant, malgré une sorte voix-off complètement inutile lorsqu’il se murmure à lui-même ses sentiments et ressentiments. Maniac, c’est aussi l’occasion pour la belle petite Nora Arnezeder de percer Outre Atlantique, Aja laissant l’opportunité à des acteurs tricolores de percer à ses cotés. Mais par-dessus tout, Maniac c’est un instant fun de gore.
Oui, l’excellent montage, parfois presque érotique de Khalfoun, laisse entrevoir une très belle brochette d’effets sanglants de toute beauté. Oui, soyons honnête, si le film n’est pas très satisfaisant, son coté gore est lui, très classe. A noter également que le bande son est excellente, mystique, enivrante et inquiétante, voir même dérangeante. L’équipe du film n’a de loin pas fait tout faux, mais il aurait fallu un scénario plus rigoureux ou la folie de l’acteur ayant tenu le rôle il y des années. J’ai par ailleurs beaucoup aimé la référence, en mode reflet, de l’affiche du film original. Pour les amateurs du genre, presque exclusivement. 08/20