L'histoire se suit sans ennui, mais le film n'échappe à aucun des lieux communs du thriller, dont il reprend avec discipline tous les motifs et tous les arguments. Le thriller n'est pas un exercice facile, et même s'il veut faire preuve de bonne volonté, Heitor Dhalia n'est ni Jonathan Demme ni David Fincher. Jouer avec les nerfs, il ne sait pas faire - pas si on se fie à "Disparue" en tout cas. Son défaut est peut-être de vouloir suivre trop à la lettre les recettes du genre, et qui le poussent à proposer un film sans enjeu, sans surprise, sans inventivité. C'est d'autant plus dommage qu'on sent bien dans le regard d'Amanda Seyfried qu'elle a le talent requis pour tenir la route d'un thriller digne de ce nom. La belle aux yeux de diamant - une des plus belles actrices américaines du moment, il faut bien le reconnaître - construit peu à peu une carrière qui peut, au final, se révéler fort intéressante. Elle est remarquable, en 2009, quand elle joue les faire-valoir d'une goule dans un film horrifique sans prétention ("Jennifer's Body", Karyn Kusama), et se montre à la hauteur de l'actrice principale - la superbe Megan Fox, tout de même ! En 2010, elle s'essaie au drame devant la caméra d' Atom Egoyan, aux côtés de Julianne Moore et de Liam Neeson ("Chloé"), avant d'incarner un envoûtant et inoubliable Chaperon rouge, dans ce conte qui n'a plus grand-chose de féerique ("Red Riding Hood", Catherine Hardwicke, 2011). Fin 2011, elle tient honorablement sa place dans le thriller d'anticipation "Time out", de Andrew Niccol, qui la transforme physiquement et lui fait jouer aussi bien une pauvre petite fille riche qu'une Bonnie futuriste. On sent dans Amanda Seyfried un potentiel exaltant, une capacité à grandir artistiquement d'une manière enthousiasmante : il ne lui manque que LE rôle qui la propulsera vers d'autres sphères. "Disparue" ne le lui procure pas ; dommage, car elle reste le seul véritable atout du film...