Absence totale de dramaturgie, scénario indigent, loufoqueries gratuites et qui ne font pas rire, à aucun moment "Perdrix" ne retient l'attention. Tout est artificiel et fait pitié.
Juliette (Maud Wyler) se fait voler sa voiture par une nudiste, pleine de toute sa vie (et notamment des carnets de correspondance qu’elle écrit depuis son enfance). Elle se rend donc à la gendarmerie pour lancer des recherches et fait la connaissance du Capitaine Pierre Perdrix (Swann Arlaud). Elle fait rapidement la connaissance de la famille de celui-ci (sa mère Fanny Ardant et son frère Nicolas Maury). Les caractères des personnages sont intéressants, ils sont attachants. Pierre est tranquille, doux, installé dans le confort de sa petite vie sans surprise. Juliette est l’inverse : vive, sans attache, évitant par dessus tout de tomber amoureuse. Il y a quelques petites touches d’humour dans le comique des situations (le gang des nudistes, la passion pour les vers de terre de Nicolas Maury, l’ennui des gendarmes...). Pour autant je n’ai globalement pas accroché au film, peut-être que le côté absurde des situations n’est pas assez poussé, l’histoire ne m’a pas passionnée non plus, j’ai trouvé quelques longueurs...
Je ne suis sans doute pas assez client de ce type de film. Intrigant au départ, un peu loufoque dans son approche, Perdrix s'égare malheureusement dans des voies un peu fumeuses, sans spécialement offrir de grands moments ou des barres de rire. Les comédiens ne sont pas à critiquer dans l'ensemble, mais bien plutôt l'écriture, tant dans les dialogues peu recherchés souvent que dans un scénario qui complique inutilement les choses.
C’est chez les réalisateurs débutants ou presque inconnus qu’on découvre généralement les univers les plus surprenants. Celui-ci m’a directement fait penser au curieux ‘Gaspard va au mariage’, autre film pas forcément génial mais dont j’ai du mal à oublier certains éléments consacré à un microcosme familial ubuesque qui fonctionne selon ses propres règles. D’ailleurs, on compare déjà favorablement Erwan Le Duc à une sorte de Wes Anderson de Lorraine, ce qui est plutôt bon signe. ‘Perdrix’, du nom du personnage principal, se passe assez aisément de fil conducteur : enfin, on se doute que l’officier de gendarmerie rigide joué par Swann Arlaud et la jeune femme rétive à l’autorité dont la voiture a été volée par des nudistes militants sont voués à se mettre à la colle, mais ça s’arrête à peu près là. C’est sur ses marges et ses contreforts que se jouera l’adhésion au film : en dehors des nudistes, on découvre aussi un char d’assaut qui se balade comme une âme-en-peine dans le village en attendant la reconstitution de la bataille locale, des flics tous plus barrés les uns que les autres ou le frère lombricologue dépressif de Perdrix. Ce dernier n’a rien d’une figure de comédie en tant que tel - découvrir le très grave Swann Arlaud dans un rôle comique n’avait rien d’évident - mais l’ensemble fonctionne grâce à toutes ces figures et ces détails qui en acquièrent d’autant plus de visibilité par contraste et font émerger une atmosphère villageoise surréaliste et décalée, à travers laquelle ce fonctionnaire de police, rien moins que normal et équilibré en surface, va s’efforcer de naviguer à vue. On ne tient évidemment pas (encore) un chef d’oeuvre de comédie : Il y a beaucoup de maladresses, un manque regrettable de point de vue et ‘Perdrix’ ressemble plus à une collection de saynettes à l’humour syncopé qu’à un véritable long-métrage...mais pour un premier essai, l’originalité du contexte et l’état d’esprit très spécifique dans lequel Le Duc orchestre ce qu’il faut bien appeler une “comédie romantique” méritent d’être encouragés.
Une bonne surprise que ce "Perdrix", une comédie proposant un humour décalé permanent qui n'est pas s'en rappeler les œuvres d'un certain Wes Anderson. Une galerie de personnages improbables, un village reculé des Vosges, des situations insolites, des dialogues atmosphériques, jamais vraiment terre-à-terre, parfois presque absurdes. Et une réalisation recherchée, convaincante: ce style créatif se doit d’être reconnu et soutenu, même s'il déstabilisera forcément une partie du public. Tout n'est peut-être pas parfait (un fin un peu plus bateau...), mais dans tout les cas c'est un premier film prometteur pour Erwan Le Duc, qui sera assurément un réalisateur à suivre !
Une histoire d'amour surprise dans un petit village, avec des nudiste censé donné de l'action peu être? ... Bof bof le jeux d'acteur, je ne me suis pas attaché au personnages et le scénario ne me convint pas. Des beau plan une bonne réalisation mais le scenario pêche à entretenir l’intérêt.Je me suis forcé a le finir. Deception.
Un gendarme, une fille pas très bien dans ses baskets et une secte de naturistes révolutionnaires bref une comédie romantique qui explose tous les codes du genre.
Pour son premier long-métrage, sorti en 2019, Erwan Le Duc nous offre une œuvre remplie d’audace et d’originalité. Si l'on n’adhère pas totalement à ce genre de cinéma, il faut tout de même lui reconnaitre plusieurs qualités. Premièrement, cette comédie sort des sentiers battus du fait de son approche romantique et parfois disjonctée des sentiments amoureux. Deuxièmement, plusieurs séquences sont jubilatoires (la séance de psychanalyse dans le commissariat de police ou bien la scène de danse dans le bar). Enfin, les acteurs (Swann Arlaud et Maud Wyler en particulier) sont excellents et jouent avec une simplicité touchante. Bref, un réalisateur à suivre.
Perdrix est le film qui rend enfin justice à Maud Wyler, avec un personnage à sa mesure. Il y a de ces acteurs de second plan, pour qui on s'éprend très vite. Une simple délicatesse dans son regard, et en même temps comme une lionne qui se force à ne pas rugir. Une boule d'énergie qui ne demandait qu'à s'exprimer. C'est chose faite, et bien faite. Avec Swann Arlaud pour lui donner la réplique, dans un conte romanesque quelque peu farfelu, mais très rafraîchissant, la combinaison est optimal. Perdrix souligne d'autant plus, ce désarroi amoureux dans le personnage de Pierre. Un Tanguy très reclus, qui se voit offrir la plus belle des récompenses : une moitié enflammée.
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3,5
Publiée le 30 septembre 2020
Un film de rencontre et de contraste qui sort des sentiers battus avec rien de gratuit par rapport à ça! Un tournage dans les Vosges entre Plombières-les-Bains, Epinal et le Haut du Roc près de Saulxures-sur-Moselotte! Autant dire qu'on a l'impression de rentrer dans un dècor de cinèma avec ses montagnes, ses lacs et ses forêts! Swann Arlaud arrive à être extrêmement drôle et mèlancolique à la fois! Ce dècalage est la grande rèussite de ce premier long-mètrage de Erwan Le Duc! C'est assez barge, original et constamment attachant, avec une bande son en osmose avec l'histoire (cf. « Tchicki Boum » - Niagara). De plus Maud Wyler campe ici un personnage totalement imprèvisible, un mèlange de Hèlène Fillières et India Hair! Et puis il y a la grande Fanny Ardant avec ce timbre unique dont chaque apparition crèe un climat d'apaisement! Bref, on se perd avec les acteurs dans ce joyeux dèsordre sans savoir comment tout ça va se terminer! On n'attend avec impatience le prochain film de Erwan Le Duc...
Pierre Perdrix est un capitaine de gendarmerie qui mène une vie terne. Célibataire, il vit avec sa mère, son frère et sa nièce et semble s'ennuyer dans son travail, car il ne se passe rien dans le village où il habite. Son quotidien morose va changer lorsqu'il fait la rencontre de Juliette Webb, une femme fantasque qui vient porter plaine après s'être fait voler sa voiture par une femme nue... "Perdrix" est un premier film plein de charme et de poésie qui dégage une certaine folie douce. Lors des premières minutes, on se laisse prendre par cette histoire originale et ces personnages singuliers seulement, le charme finit par s'estomper au fil des minutes. C'est bien de vouloir faire quelque chose de décaler et de miser sur le style, mais il ne faut pas oublier l'histoire... Cette dernière n'est pas terrible et se contente d’enchaîner des scènes décalées qui se veulent drôles, mais qui ne le sont pas. Pourquoi ne pas avoir exploité davantage cette enquête avec ces nudistes révolutionnaires ? C'est dommage, car le film aurait gardé son côté décalé et l'histoire aurait eu de véritables enjeux. J'ai beaucoup aimé Maud Wyler et Swann Arlaud, et le jeu du chat et de la souris entre eux fonctionne bien, mais le film n'est quand même pas terrible à cause d'une histoire qui ne raconte finalement pas grand-chose.
Traversé par une folie douce, Perdrix recèle des petits moments de cinéma qui font mouche. Certaines mises en scène ou mise en cadre sont vraiment intéressantes, la poésie n'est souvent pas loin, le burlesque non plus (à condition de n'être pas réfractaire au ton décalé propre au film). Une écriture qui n'est donc pas banale, quelques situations savoureuses, deux comédiens principaux formidables, quelques longueurs aussi sans doute liées à cette volonté d'instaurer une certaine mélancolie, d'appuyer le renoncement de ce lieu (et de ses habitants) qui semble hors du temps. D'ailleurs, sans ses micros trous spatio-temporels dans le récit, le 4 étoiles était acquis. Car vraiment, j'ai passé un agréable moment, amusant et surprenant.