Le premier opus avait été l’une des bonnes surprises de l’année 2010, surtout à une époque où les dessins animés commençaient à connaître un sérieux coup de mous avec des suites à profusion (voir "Shrek" et "L’Age de Glace") et des ersatz sans âme. "Moi Moche et méchant" avait su se démarquer grâce à son rythme comique mais aussi grâce à ses fantastiques seconds, à commencer par les trois gamines et, surtout, les extraordinaires Minions (sortes de petits monstres jaunes hilarants). C’est donc sans réelle surprise que cette suite met l’accent sur ce qui a marché dans l’épisode et accorde une place encore plus importantes en Minions, véritables stars du film. Et on ne s’en lasse pas… au contraire ! Chacune de leurs apparitions est un moment d’anthologie que ce soit en espions, en femmes de ménage, en pompiers ou encore en chanteurs. Leur présence permet, en outre, aux réalisateurs, de venir dynamiser leur mise en scène, qui ne souffre, du coup, d’aucun temps mort. Cette surexposition a, néanmoins, un revers puisque certains personnages secondaires, que j’avais adoré dans l’opus précédent, sont particulièrement sous-exploités ici (la mère de Gru et son chien en tête). Heureusement que les trois filles adoptives de Gru sont toujours aussi formidables (ma préférence allant, évidemment, à la petite dernière). Concernant Gru (toujours doublé par Gad Elmaleh en VF), son passage du côté des gentils permet de ne plus se poser la question de savoir s’il est ou non suffisamment méchant (ce qui était un des problème de l’opus précédent). Du coup, il peut se concentrer sur sa love story, forcément prévisible, avec la remuante Lucy (Audey Lamy à la VF)... qui a le bon goût de ne pas être une jolie potiche mais une espionne déjantée et plutôt amusante. Le couple est donc définitivement atypique et participe pleinement à la réussite du film puisque les scènes entre les deux amoureux ne souffrent pas de la mièvrerie habituelle. Quant au méchant El Macho (inattendu Eric Cantona), il est un peu mieux exploité que son prédécesseur et bénéficie d’acolytes lui permettant de briller (son insupportable fils et son poulet traumatisé). On pourra toujours regretter certains gags pas indispensables (le pistolet à prout, par exemple) même s’il est certain qu’ils raviront les gamins en bas âge. C’est bien insuffisant pour priver "Moi moche et méchant 2" de son statut de dessin animé de l’année, supérieur à son prédécesseur et prometteur pour les prochains épisodes. On n’avait pas vu ça depuis… "Shrek 2", en fait (qui reste, malgré tout, la référence indépassable) ! Espérons que Gru et ses Minions ne se planteront pas avec leur troisième épisode.