Argo, je l’avais vu en cours, je l’avais adoré, puis je l’avais oublié. Argo, je suis tombé dessus, pas chère dans un Hyper U, maintenant je l’ai revu. Et je me rends compte à quel point je l’avais oublié. Alors, certes, il y avait des scènes qui m’avaient marqués et je l’avais étudié en cours (au collège). Mais ce nouveau visionnage a été une véritable redécouverte. Et je me suis rappelé à quel point j’avais adoré ce film. Un montage absolument génial, des acteurs investis, et surtout un scénario mené de bout en bout mettant en place un suspens absolument génial. Bref, un film foutrement bien réalisé, et rien que pour ça, il mérite le détour.
J’ai davantage été agréablement surpris lors de cette merveilleuse introduction qui place le contexte de l’histoire et nous explique très clairement la situation. Puis j’ai vu en gros plan, un drapeau américain en train de brûler. Et j’ai eu l’impression de me retrouver face à quelque chose de grandiose, j’ai eu l’impression de me retrouver devant un film américain qui allait, enfin, affirmer que l’Amérique a ses responsabilités dans de nombreux problèmes mondiaux. Et pour ça aussi, il vaut le détour.
Et puis il y a eu ces hommages au cinéma. Ben Affleck nous montre son amour pour le cinéma et veux clairement nous faire comprendre que même si les USA faisaient des choses horribles, il fallait bien reconnaître qu’ils avaient de nombreuses qualités, notamment le cinéma Hollywoodien qui encore dans les années 80, était gage de qualité. Et pour ça, encore une fois, Argo vaut le détour.
Et pendant deux heures, j’ai été pris par le suspens du film. Même si je l’avais déjà vu, même si je connaissais la fin, j’étais pris. Parce que le montage, la tension est tellement bien mise en place, que j’étais en train de stresser pour les personnages. Et… logiquement si je stresse pour les personnages, à priori le film est bon. Donc Argo, je tire mon chapeau.
Voilà, voilà… j’étais content… avant de voir les quinze dernières minutes du film. Vous savez, ce genre de fin de film où, les hommes se font des câlins en criant « on a gagnés ! », où ils pleurent, mais ce sont des larmes viriles, où la patrie est fière, où la musique est ultra-patriotique. Bref, une fin, qui casse tous ce que le film voulait montrer. Donc là, je me pose la question, est-ce que Ben Affleck a voulu dénoncer les gaffes des USA, au point de montrer le drapeau brûler et voir des iraniens marcher dessus, tout en gardant ce côté patriotique très chère à Hollywood. Ou, est-ce qu’il a juste voulu montrer à quel point les iraniens sont les méchants qui veulent tuer des américains sans mettre en relief toute la misère qu’ils ont subi. Parce que je suis en train de me remémorer les passages où le film parle de la misère des iraniens avant la révolution, on a une phrase dans l’intro, une seule. Zut alors, je suis partagé. Je suis devant un film dénonciateur ou élogieux ?
Bon, bon, bon, et c’est marrant parce que la mise en scène marche dans les deux sens. Soit on peut voir ce film comme étant ultra-patriotique, soit on peut le voir comme un film ultra-dénonciateur. Et le problème, c’est que j’arrive pas à me situer…
Tant pis alors, si j’y arrive pas. Mais bon, malgré ça, j’ai rien de mal à dire d’Argo. C’est quand même un super film, je dirais même plus, il est excellent. Après, c’est à vous de voir comment vous le prenez, mais ce qui est sûr, c’est qu’on ne peut pas négliger ses (très) nombreuses qualités. Donc, peut-être que c’était voulu que le film aille dans les deux sens, peut-être que c’est une gaffe, je ne pense pas que j’aurai la réponse un jour, mais je le dis quand même, Argo est top !