Encore une très belle réalisation de Ben Affleck qui confirme son talent de réalisateur: excellente reconstitution et un suspense permanent. Un très bon film....
Après le monstrueux polar qu'était "The Town", Ben Affleck nous ressort un film très intense, palpitant, prenant et sombre du moins assez spécial par son histoire réelle originale - un film dans un film qui garde tous deux le même nom : "Argo". Seul bémol, c'est parfois "abusé au niveau stressant du scénario" quand par exemple : le téléphone sonne et que ses deux amis sont bloqués par le tournage d'un film - à la fin aussi quand la vitesse du camion marche pas, etc... On a l'impression qu'le mec il a jamais de bol pour s'en sortir dans sa mission... Mais bon...
Ils sont rares, voire très rares depuis une dizaine d’années (à peine tassée) où annuellement les films nous rappellent que le cinéma est avant tout un art, celui de raconter une histoire, porter des émotions et construit sur un savoir-faire. Tellement rares que finalement, chaque année écoulée, seule une petite quinzaine de films pourraient nous rappeler aux bons souvenirs d’un cinéma, proche d’un classicisme dans le sens noble du terme. Argo en fait partie. Si il ne prend pas les contours de chef d’œuvre, le nouveau film de Ben Affleck a le mérite de subvenir à l’essence même d’un cinéma classique et de grande qualité. Le réalisateur se targue d’avoir pris comme référence Les hommes du président et Meurtre d’un bookmaker Chinois…autant dire deux films majeurs de grands, voire d’immenses cinéastes, respectivement Alan J.Pakula et John Cassavetes. La barre est donc haute très haute, autant dire infranchissable. Il ne faudra donc pas attendre d’Argo une telle conjugaison de talents mais surtout un cinéma d’inspiration très présent dans la mise en scène. Pour les réfractaires, c’est acté, Ben Affleck est un grand cinéaste et celui qui avait fait de Gone Baby Gone un entrainement et The Town une belle entrée dans la compétition des films à retenir, Argo confirme le statu de l’acteur-réalisateur dans la cour des grands. Sa recette est simple mais plus difficile à mettre en œuvre qu’il n’y paraît puisque tout un pan de la production cinématographique actuelle n’y arrive pas. Faire du cinéma avec un sens aigu, mature et intelligent de la mise en scène. Voilà le sens de la mise en scène de Ben Affleck. Totalement référent à un cinéma des années 70, il arrive à conjuguer faits historiques (pas si lointain que ça et presque encore actuels) et thriller politique avec un soupçon d’humour, intelligent toujours, procurent au film les ressources essentielles à son dénouement. Rares sont ceux qui arrivent à prendre le spectateur au jeu du « mais vont-ils y arriver » tout en connaissant la fin. Brillant sur ce point. En plus d’un talent de metteur en scène (son sens du cadre et choix de focale est impressionnant de maîtrise), force est de constater que la maîtrise dans sa direction d’acteurs est parfaite, très bien entouré il est vrai, Cranston, magnétique, Barkin, charismatique, Goodman, multicarte et Chris Messina, de plus en plus présent depuis 2 ans et sans doute à suivre. C’est avec cette maîtrise parfaite qu’il dirige ses comédiens au plus juste et donne à Argo toute la crédibilité que l’entreprise demandait en tant que narration de faits géopolitiques vrais. Si classique qu’on ne serait étonné de voir son nom figuré aux nominations à la prochaine cérémonie des Oscars. http://requiemovies.over-blog.com/
En plus d'être une histoire vraie, Argo est un film que l'on pourrait criore politique alors qu'il est juste humaniste. Taxé souvent par ceux qui n'y comprennent rien de raciste, pro-américaniste et j'en passe, on oublie trop souvent qu'Argo raconte une histoire, celle d'un agent de la CIA qui a risqué sa vie pour tenter de ramener certains de ses compatriotes condamnés à une mort certaine. Magistralement interprété sans artifice, en essayant de coller au plus près de la réalité, Argo, en plus de nous foutre une pression insoutenable dans cet Aéroport, se permet de nous divertir avec une première partie parfois hilarante pour créer un film qui n'existe pas. Effectivement ce film ne peut pas plaire au français de base, ignorant, qui rejette l'idée qu'ont les Américains de leur pays. Car eux sont patriotes, lorsque nous (j'entend les critiques postées par la presse ou certains spectateurs qui n'ont pas aimé pour de mauvaises raisons) crachons sans cesse sur notre pays et ceux qui le composent. Les Américains ont vu en Mendez un héros, ce qu'il est à son niveau, tandis que nous préférons jeter la pierre à ceux qui défendent leur pays. Si ça ne vous plait pas, personne ne vous oblige à regarder ce genre de cinéma.
Le pitch : En 1979, après le renversement du Shah en Iran, l'ambassade des États-Unis est pris d'assaut pas les islamistes et la population excédée par la fuite du dictateur et sa protection en terre américaine. 6 employés réussissent à fuir et se cacher. Argo raconte comment la CIA a tenté de les exfiltrer. L'histoire serait incroyable voire improbable si elle n'était pas vraie.
La critique : Un très bon film au suspense haletant et crescendo. L'action y est lente, très lente. Ce qui serait un handicap pour d'autres films est ici une torture délicieuse. Ben Affleck en réalisateur chevronné (mais quand va-t'il nous pondre un mauvais film??!!!) fait monter la sauce avec maîtrise, parfois avec de grosses ficelles mais c'est si bon de se laisser manipuler. On se surprend à se tordre les doigts, ronger les ongles, cesser de respirer jusqu'à la dernière seconde. Ce film est généreux. Il donne de l'émotion et nous fait vivre une très belle expérience cinématographique. 4/5
Le top du film Holywoodien est dans "Argo" , c'est bien écrit , c'est bien joué . Il y a du suspense , il y a de l'humour , bref Affleck sait conter les histoires et va sans conteste devenir un réalisateur qui compte . Et puis si t'es pas content , "Argo F*** Yourself"
Troisième long-métrage de Ben Affleck qui se révèle encore en tant que réalisateur et cinéaste pointilleux et efficace. Je n'ai pas vu son premier film mais je n'avais pas du tout apprécié "The Town", je me souviens m'être endormi et avoir trouvé le scénario ennuyeux. Mais là, j'avoue avoir passé un très bon moment et j'admet que Ben Affleck est très bon derrière la caméra, comme devant d'ailleurs. Le fait que le scénario soit inspiré de faits réels et que ce soit un film d'époque contribuent forcément à sa qualité. Les comédiens, la teneur puissante du scénario et la dose pimentée de suspense dans la scène finale participent pleinement à ce thriller politique. Il faut bien s'accrocher lors de l'introduction où la situation historique nous est présentée, sinon on a un peu du mal à saisir les origines du conflit. En Iran, des étudiants islamistes forcent l'entrée de l'ambassade des Etats-Unis et prennent en otage tous les citoyens américains qui s'y trouvent. Lors de l'assaut, six personnes s'échappent et trouvent refuge au sein de l'ambassade du Canada. En grand danger, un agent de la CIA spécialisé dans l'exfiltration, élabore un plan pour les rapatrier en les faisant passer pour une équipe de tournage en repérage dans le pays... Idée risquée et insensée. Le scénario tient la route, le sujet plutôt complexe et casse-gueule pour un cinéaste encore dans ses débuts. Affleck sait très bien passer d'une scène où l'humour est présente à une autre totalement contrôlée par le suspense! Les rôles sont très bien interprétés et on apprécie à sa juste valeur les petits rôles d'Alan Arkin et de John Goodman (qu'on voit trop peu selon moi). Ben Affleck gère très bien le stress d'être l'acteur principal et nous tient en haleine d'un bout à l'autre. Les passages de pure suspense sont géniaux et très bien maîtrisés par la musique et le montage! Par contre, je ne pense pas retenir mon souffle une seconde fois, l'ayant déjà vécu pleinement une première fois. C'est un bon divertissement qui retrace un évènement historique peu connu.
Le film est haletant et franchement stressant. Il renvoie à une partie de l'histoire du proche orient totalement oubliée mais très contemporaine. Un excellent spectacle !
Oscarisé et mérité. Même si le fait que les américains soit encore montré comme les gentils et le reste du monde comme les méchants. Ce film à tout du chef d'oeuvre qu'on lui attribue. Surtout grace à un Ben Affleck dans une forme olympique. Le sujet est dur à aborder, mais la réalisation est tout ce qu'il y a de plus talentueux et le film devient donc un parfait chef d'oeuvre.
Le beau travail d'artisan, bien appliqué, bien soigné, paye donc encore : moissons de critiques élogieuses, d'entrées et de récompenses à travers le monde... pour un film qui n'a absolument rien d'exceptionnel, si ce n'est qu'il constitue un écho bien venu parce qu'inhabituel au cinéma des Pollak et Lumet des 70's. "Argo" est surtout, grâce à cette extrême "qualité d'exécution", un film qui crée une intense satisfaction chez le spectateur, ce qui explique donc l'unanimité ds louanges, sans pour autant avoir (trop) recours aux ficelles grossières de la cavalerie hollywoodienne ou, pire encore, des célébrations patriotiques dont les Américains sont friands. La grande habileté de Affleck, décidément un metteur en scène surprenant d'humilité et de justesse, est de traiter un sujet fondamental pour notre siècle - la grande opposition entre le monde islamiste et le "Grand Satan" - sans (trop de) manichéisme, et surtout en combinant un sens du suspense assez bluffant avec une légèreté - parfois drôlatique, comme pour décrire les aventures hollywoodiennes de nos producteurs bidons - étonnante. "Argo" se révèle donc autant une machine dramatique ultra-efficace qu'un portrait humain touchant, et son inscription réaliste - sérieuse, mais jamais pontifiante ou surplombante - dans l'histoire, la grande, l'inscrit dans cette tradition de "cinéma adulte" qui a peu à peu déserté les multiplexes du monde entier. Pour finir, on remarquera aussi que Affleck, jadis acteur pénible et limité, réussit en outre à figurer dans la majorité des plans en tant que protagoniste principal tout en sous-jouant en permanence, ce qui le rend d'autant plus sympathique.
Décidément plus le temps passe plus Ben Affleck se bonifie avec l’âge, à commencer par ces choix de films. Après la réalisation des excellents « Gone, Baby gone » et « The town », il s’attaque à l’un des épisodes les plus rocambolesques de l’histoire des États-Unis : le sauvetage de 6 ressortissants américains d’un Iran en pleine révolution, en les faisant passer pour une équipe canadienne en repérage pour un film de science-fiction dans ce pays. Si les documents officiels américains déclassifiés ne prouvaient pas que tout ceci a eu lieu, on dirait que les scénaristes ont vraiment exagérés et que le film manque de vraisemblance. La folie de ce sauvetage rend le film absolument captivant et le suspens de la dernière heure où Mendez arrive en Iran est prenant, avec une sérieuse montée d’adrénaline à l’aéroport au moment de l’embarquement. La reconstitution des années 70 est vraiment bien réalisée et la mise en perspective géopolitique de l’action permet de se lancer directement dans le film et de saisir les évènements de façon immédiate. Le film ne prend pas non plus de parti pris et Ben Affleck évite de faire trop dans la célébration patriotique pour un point de vue plus neutre. Mais finalement on s’attache de toute façon plus à l’improbable de ce sauvetage qu’à l’affrontement entre l’Amérique et l’Iran. Une réussite dans le sérieux de la mise en scène avec un scénario aussi improbable que véridique. Je ne sais pas si les récompenses qu’a entassé le film sont à ce point méritées, mais il n’en est pas moins vrai qu’il est parmi le petit nombre de films qu’il faut avoir vu.
Avec "Argo", Ben Affleck, au-delà de l'oscar qu'il obtint pour son film en 2012, a su se faire une place parmi les réalisateurs avec qui il fallait désormais compter à Hollywood. Une reconnaissance un peu tardive pour un réalisateur-acteur qui, depuis qu'il est passé derrière la caméra, accumule... les excellents rôles. Celui de cet "extracteur" de la CIA lui va bien évidemment comme un gant. Le film, sans atteindre des trésors de mise en scène, vaut surtout pour sa solidité, son récit plutôt bien conté et son scénario impeccable. Pour le reste, on regrettera ses moments de bravoure et d’héroïsme qui viennent gâcher l'épilogue du film (en fallait-il vraiment un ?), sans oublier une interprétation plutôt inégale qui handicape à certains égards la puissance du propos. Bref, pour ceux qui seront séduits par la réalisation de Ben Affleck, précipitez-vous plutôt sur son film précédent "The Town", d'un tout autre calibre...