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Un hymne aux services secrets américains, à prendre comme on le souhaite. J'ai plutôt apprécié mais je ne l'ai pas trouvé si exceptionnel que cela. Intéressant pour connaître une histoire vraie. C'est notamment ce qui fait son charme. La reconstitution est réussie.
Caine78
S'étant découvert des talents de réalisateur il y a maintenant cinq ans, Ben Affleck signe son troisième film avec « Argo », prouvant une fois encore que celui-ci n'est pas manchot derrière la caméra. Du rythme, une belle reconstitution, une vision plutôt savoureuse du monde hollywoodien et des situations se tenant bien : le résultat est tout à fait fréquentable et se regarde sans ennui. On aurait toutefois espéré de la part d'Affleck un peu plus de recul, de subtilité dans sa vision des choses, la dimension très pro-américaine étant quand même revendiqué assez fort, même si celui-ci évite la caricature totale à travers quelques scènes plutôt pertinentes. De plus, force est de reconnaître qu'une fois éloigné d'Hollywood, l'œuvre perd de son mordant pour emprunter une voie plus classique, empêchant clairement l'entreprise de prendre durablement son envol. Reste cette foi assez émouvante dans le cinéma, une galerie de personnages parfois savoureux (merci à Alan Arkin et John Goodman) et une écriture au-dessus de la moyenne permettant de faire basculer le film du bon côté : à défaut du grand film espéré, on se contentera de ce bon film.
Julien D
Loin des clichés bourrés de testostérone dont sont affublés les films d’espionnage hollywoodiens, le troisième film de Ben Affleck se base sur une histoire vraie qu’il aurait été dommage de ne pas voir adapté sur grand écran. Ayant lieu pendant la crise politique iranienne de 1979, le film a la délicatesse de débuter par un petit briefing qui nous permet de nous plonger aussitôt dans le contexte géopolitique sans le moindre jugement moral qui en aurait fait une énième éloge des services de renseignements américains face à une menace étrangère. Plus qu’un simple thriller aux relents patriotiques, c’est avant tout dans un drame humain profond et percutant que nous plonge Argo. Tandis que la mise en scène fait du sauvetage des ressortissants américains dans l’ambassade canadien de Téhéran un passage d’une suspense intense, le brio du scénario revient surtout à sa façon de faire se télescoper deux univers régis par le mensonge, celui de la CIA et celui d’Hollywood. D’un côté, la présentation des services secrets jouie des influences évidentes de John LeCarré dans la description des réunions houleuses dans des bureaux austères, de l’autre l’industrie apparait comme un monde d’une superficialité ahurissante dirigé par des êtres vaniteux. Parmi eux, on remarque d’ailleurs que John Goodman est une nouvelle associé à une figure outrancière dans l’esprit de ses rôles dans les films des frères Coen. C’est en optant pour la sobriété et le réalisme, que la réalisation de Ben Affleck fait mouche, et dès lors son talent, aussi bien en tant que réalisateur qu’en tant qu’acteur, ne semble plus discutable.
Et bien « Argo » c’est…. Mmmmm… bien !… voilà… Un film carré, bien sur les rails, à l’image de son réalisateur, droit dans ses bottes, rien qui déborde, pas d’aspérités. Il est tellement sain le Ben que même quand il s’enquille une bouteille de whisky entière on a l’impression qu’il est sobre. Aller hop ! Une douche et on fonce à l’ambassade du Canada dry sauver des otages des griffes des intégristes. Ce qui aurait pu faire décoller ce film c’est l’utilisation d’une fiction dérisoire (un scénario à la « Starcrach ») pour changer la grande histoire, douloureuse et dramatique (la prise d’otage). Mais c’est expédié en 15 minutes, contrairement à ce que nous vend la bande annonce. Bref « Argo » c’est une version affadie de ce que proposait Pakula ou Pollack dans les années 70. Même Redford à côté passe pour un rebelle. Tout cela ne serait pas bien grave si on ne nous présentait pas ça comme le nec plus ultra du cinéma américain actuel, avec oscars à la clé.
Un film sous tension et efficace mais qui manque de hauteur et de rebondissements. Ben Affleck revient derrière la caméra et délivre encore une fois une copie de bon élève. La réalisation est d'un classicisme confondant, si bien qu'on a une impression de déjà-vu. Le film manque en effet d'aspérités, d'audace : le cinéaste ne s'autorise aucun fantaisie, reste à savoir s'il s'agit d'une sorte d'humilité bienvenue ou d'un manque d'imagination. Le film est malgré tout très agréable à suivre et monte en tension avec une dernière heure extraordinaire. L'immersion est parfaite, les acteurs sont convaincants. On reprochera enfin un scénario un brin simpliste, où encore une fois le conformisme américanophile prend le dessus. La complexité de la révolution iranienne et de la crise des otages aurait mérité plus de hauteur (que viennent faire ces planches de bande dessinées au début du film ???), et l'histoire familiale du héros n'a aucun intérêt.
tixou0
Classique dans la forme, parfait dans la reconstitution d'époque (celle, héroïque, où l'espion n'avait ni GSM, ni internet à disposition), faisant monter avec efficacité la pression, ce nouveau film de Ben Affleck n'a rien d'exceptionnel, mais se laisse regarder comme une réalisation de bon-faiseur, en retrait cependant par rapport à "The Town", et surtout "Gone, Baby, gone", plus personnel. L'Oncle Sam s'en tire avec les honneurs, même si le voisin canadien a pas mal aidé en la circonstance - film patriotique que cette histoire (vraie) d'exfiltration originale, mais sans (trop) d'excès ! Pauvre Iran au passage, passant de Charybde en Scylla.
Ce qui m'a directement frappé dès le début du film, c'est la reconstitution de toute une époque (1979 / 1980) : on s'y croirait, que ce soit en observant les véhicules, les vêtements, les décors, tout, tout, tout. C'est vraiment bluffant. Ensuite sur l'intrigue en elle même, j'avais quelques fois l'impression d'être un peu largué, et en même temps de quand même à peu près comprendre, une sorte de sentiment étrange, un peu flottant. Par exemple, quand Ben Affleck rejoint les otages et qu'il commence à leur expliquer son plan, OK j'ai compris. Mais comment s'est-it retrouvé avec les otages ? Ca reste un mystère... Bon, malgré tout, cela reste un bon film, et j'ai également apprécié les quelques répliques humoristiques parsemées dans le film, même si elles restent assez rares.
Suite à l'éclatement récent de la vérité sur cet événement historique, il est tout à fait légitime que le septième art s'empare de ce sujet surprenant pour écrire l'Histoire à sa manière. Beaucoup de faits sont avérés, d'autres sont romancés pour jouer sur les ruptures de tons et de rythmes. Les rares touches d'humour sont ainsi les bienvenues, de même que l'intensité accrue du suspense, permettant une approche didactique sans temps mort et sans tomber dans le piège de la véracité à outrance.
Avec "Argo", son nouveau film, Ben Allfeck prouve qu'il est meilleur quand il est en même tmeps deavnt et derrière la camera. Effaçant son image de play-boy niais dans des blockbusters de pacotilles, l'américain s'est trouvé une place de renom avec sa deuxième réalisation, le subtil et efficace "The Town" là où le livre qu'il adaptait était pas franchement réussi. Avec "Argo", il raconte cette fois l'histoire vraie de 6 américains obligés de se réfugier chez l'ambassadeur canadien suite à l'assaut de leur ambassade àTéhéran lors de la révoltuion iranienne fin 79. Ben Affleck interprète ici le rôle de l'agent de la CUA ayant l'idée folle de s'exfiltrer en Iran en tant que producteur d'un film de SF aux allures de navet. Prenant son sujet à bras le corps, il nous emmène dans l'univers de la fin des seventies ainsi que dans un capitale iraniene hostile. Si la réalisation du film est franchement décevante (là où celle de "The town" était fulgurante), "Argo" reste un film honnête à l'intruige bien ficelé et au suspense rondement mené. Un thriller d'espionnage comme on en fait plus rendu plus intéressant par son générique de fin mettant en comparaison les acteurs du film avec les vrais personnages ainsi que leur ressemblance fulgurante. a voir !
Oscar du meilleur film en 2013, Argo revient sur le "subterfuge canadien" employé lors de la crise des otages de l'ambassade américaine à Téhéran en 1979. Cette rencontre improbable entre l'univers de producteurs hollywoodien has-been – l'idée étant d'exfiltrer des diplomates américains bloqués en Iran en les faisant passer pour une équipe de tournage d'un film de science-fiction – et des pontes de l'administration étasunienne donne lieu à des parallèles intelligemment représentés par le metteur en scène. Au final, un long-métrage efficace, sans grande surprise, mais qui se laisse regarder avec plaisir.
Un film pas mal, à l'ancienne, qui fait passer une bonne soirée mais des situations très convenues. Et que dire des dialogues en Français lorsque dans l'avion à plusieurs reprises on entend parler de "Boissons alcooliques" (sic)
Il ne devait pas y avoir que les boissons à être alcooliques !
Il ne devait pas y avoir que les boissons à être alcooliques !
Ca se voudrait piquant, décalé par rapport au tout venant hollywoodien mais c'est bougrement et subtilement calibré. Du coup l'ensemble est certes sympathique mais il y a un os, un sacré. Comme résume à merveille la critique des Cahiers Il n'y a "rien de plus ennuyeux à regarder qu'un plan qui se déroule sans accroc ". Et c'est exactement ce que propose Argo, tiédasse pamphlet politique qui nous conduit tout droit vers une résolution attendue, sans accrocs, sans aspérités, sans un mot plus haut que l'autre, jusqu'à l'Oscar, plus que jamais dévoyé...
Affleck montre à nouveau qu'il n'est pas mauvais du tout en réalisation. L'histoire est intéressante, et l'ensemble se regarde avec plaisir...Un film bien agréable, quoi.
Pauline G.
En plus de disposer d'une distribution de haute volée, Argo bénéficie d'un scénario solide et qui relate une histoire vraie, qui plus est. Et Ben Affleck maîtrise la mise en scène d'une main habile en balayant une grande palette de registres, allant des scènes intimistes aux scènes de suspense, pour maintenir un rythme constant tout en alternant les phases de tension et de détente. Là où on aurait pu s'attendre à de grosses scènes d'action et à une dramatisation de la situation par des gros plans sur les larmes des acteurs ou encore une version "super-héros" du libérateur, on a des situations sobres et réalistes entrecoupées de quelques blagues, l'envers du décor hollywoodien et des personnages intelligents dont j'aurais d'ailleurs aimé en savoir plus. Car voilà le bémol de ce film, et il n'est pas négligeable : tout tourne autour de la libération de six otages dont on ne sait en fait quasiment rien. Et on peut en dire autant du rôle joué par Ben Affleck lui-même. On sent que les personnages ne manquent pas de profondeur, mais celle-ci ne nous est jamais révélée, ce qui est dommage parce qu'il aurait suffit de pas grand chose pour que les enjeux prennent une autre dimension et dépassent le seul patriotisme.
ManoCornuta
Le film est intéressant dans la manière dont il expose la mise en place de ce projet de sauvetage un peu dingue, à la fois avec humour et sérieux. La mise en scène est suffisamment maîtrisée pour qu'on ne s'ennuie pas et la reconstitution est de bonne qualité. A côté de cela, les points négatifs: le film ne fait preuve d'aucune subtilité dans le traitement de plusieurs de ses personnages (Affleck et la bande des 6 pour être précis, et la quasi totalité des Iraniens) ce qui donne à mon sens un manque d'empathie du spectateur. Tout a l'air de se passer de façon un peu irréelle, comme si l'on planait dans une bulle au milieu de l'agitation de l'époque. Résultat: pas si mal, mais ne méritait pas selon moi tant d'honneurs.
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