Attiré par la jaquette, je me suis lancé dans le visionnage de ce Scream of the Banshee et j’ai découvert que, à l’instar de beaucoup, je venais de me faire avoir par Syfy et ses co-productions ou productions généralement très nulles mais dotées de jaquettes appétantes. En fait ce n’est pas si mauvais que cela car si l’ensemble n’est franchement pas terrible, le film en lui-même est assez généreux et pas trop bavard. Je commence par les points positifs. D’abord quelques acteurs surnagent, au milieu d’un casting il est vrai pâlichon. Lauren Holly est une vieille (désolé !) routière du cinéma et de la télé, et est habituée à ce genre de petites productions bas de gamme. Elle est très correcte, et s’investit dans son rôle, sans livrer non plus la prestation du siècle. On a aussi droit à la présence de l’innarétable Lance Henricksen (qui nous fait son apparition en guest-star), qui par contre parait là franchement fatigué, mais reste une trogne sympathique. Il y a un ou deux seconds rôles corrects aussi. Je note encore quelques effets horrifiques agréables (ce n’est pas gore et relativement suggéré). Cela installe un coté un peu sombre que l’atmosphère peine beaucoup à instaurer. Il y a enfin une musique correcte, qui tombe souvent à bon escient, et un rythme pas désagréable. The Banshee arrive en effet à éviter un poncif du cinéma selon Syfy, c'est-à-dire avec des dialogues à rallonges pour tenir l’heure trente réglementaire. Là il y a quelques passages de ce type, mais de manière suffisamment restreinte pour maintenir le dynamisme à flot.
Coté point négatif, je commencerai logiquement par le scénario. C’est vraiment trop juste pour tenir l’ensemble, même en étant un spectateur aimable. L’histoire commence sur une coïncidence qu’il faut déjà avaler, et se poursuit à coup de rebondissements franchement audacieux (très peu crédibles quoi), des invraisemblances, et des torsions scénaristiques qui ne peuvent vraiment pas convaincre. Le monstre en lui-même est aussi un ratage, avec au final une esthétique pas terrible du tout (oubliez la mystérieuse femme de la jaquette !). Latex outrancier, costumes pathétiques, on dirait cette Banshee sortit tout droit d’un mauvais épisode de Chair de Poule. Elle ne fait absolument pas peur, et c’est bien dommage. Si les décors sont quant à eux typiques d’un petit téléfilm à bas coût (c'est-à-dire dépouillés, répétitifs, et assez laids), The Banshee souffre aussi d’une mise en scène pas toujours au point. Miller peine à vraiment typer son métrage, venant d’un réalisateur assez underground (Automaton Transfusion appartenait franchement à la série Z roublarde) c’est décevant ce classicisme. La photographie de son coté, meilleure que dans beaucoup de productions Syfy reste tout de même basique.
Au final The Banshee a des points positifs. Rythmé, avec quelques bons effets horrifiques, il est globalement divertissant et passe une petite soirée sans aucun problème. Néanmoins il y a quand même de gros défauts, qui ne sont d’ailleurs pas lié spécialement au budget serré de l’ensemble. Du coup, je ne mettrai pas la moyenne.