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Un visiteur
4,5
Publiée le 22 mai 2013
Godard a toujours été un bon observateur de la société. C'est encore le cas dans ce film. Le God-art est à mettre en rapport avec le pop-art : ses compositions d'affiches ou de publicités. Il compose aussi de magnifiques plans composés de Macha Méril (la femme mariée) caressée par son amant (Bernard Noël). Le film est construit sur deux plans : les problèmes sociétaux de Charlotte (la contraception, la vie d'un cadre moyen, la publicité) et ceux liés à ses problèmes de femme mariée qui trompe son mari ( le jeu de cache-cache pour échapper aux soupçons de son mari).Le montage permet une construction en fugue.
Presque 60 ans après, évidemment, ce film peut paraître désuet et moderne à la fois. Les Godarolatres y verront l'intemporalite du Maître, les autres ( dont je suis) les tics et éclairs de génie. Les plans de textes fixes, de pages de publicité font très datés. Par contre les discours en plans fixes sur les visages, à l'heure des champs contre champs classiques, passent très bien. Les acteurs sont tous exceptionnels, mention au regretté Bernard Noël.
C’est un vrai patchwork, tant sur le fond que sur la forme. Godard propose au spectateur avec ce film très dans l’esprit « nouvelle vague », à la fois un vrai portrait de son époque et une sorte de pérégrinations dans son labyrinthe d’idées et de préoccupations personnelles, brassant une multitude de thèmes, au premier rang desquels l’image de la femme dans la société des années soixante ; la femme objet et les difficultés de son émancipation. Réflexions sur l’amour, sur l’art, questions morales et historiques, propos philosophiques, s’enchainent sans fil conducteur apparent et sont presque toujours du plus grand intérêt (les quelques moments où l’on sent que Godard « s’amuse » le sont moins), avec quelques sommets, comme le dialogue sur la différence entre le théâtre et la vie, sujet pourtant pas vraiment original. La forme est typiquement « Godardienne » : succession de « styles » différents, décalages entre les images et les dialogues, monologues face à la caméra, utilisation de l’écrit comme encarts (coupures de presse, pubs, affiches). Les pensées, comme les corps, sont montrées « en morceaux » rappelant ainsi la démarche des peintres cubistes. Cette même démarche semble avoir été l’esprit de la production du film, son sous-titre étant « Suite de fragments d’un film tourné en 1964 ».
4 817 abonnés
18 103 critiques
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0,5
Publiée le 22 juin 2021
Le seul point positif de ce film est Macha Meril. Je pourrais la regarder dans n'importe quel film mais elle est à mon avis hypocritement utilisée dans ce film. Elle est extraordinairement belle et pourtant Godard condamne la prostitution des belles femmes dans les médias du début des années 1960. Il voulait clairement faire un film controversé pendant les années répressives de De Gaulle et à l'époque il n'a pas réussi à atteindre cet objectif. Il a joué le système et a attaqué les mains avides de ceux qui veulent un film sexuel en même temps. Nous pouvons le regarder aujourd'hui et le considérer comme sexuellement inoffensif mais ce n'était pas le cas en 1964 une décennie qui se remettait à peine du titillement du corps habillé des films des années 50 dont beaucoup exploitaient le corps féminin. Je trouve également que son attaque contre la prostitution des femmes dans les magazines et les médias est banale. En tant que société on nous a toujours vendu quelque chose sans valeur à un prix élevé et le public crédule l'a accepté et l'acceptera peut-être toujours. C'est un fait désagréable que Godard connaît très bien et qui est sapé par des films offrant des images sexuelles que le public avide veut aller voir et pourtant Godard les lui fournit. Il l'a fait avec Brigitte Bardot et avec Anna Karina. Quant au film lui-même il est froid et j'en ai eu assez de voir sans cesse des mains et des bras désincarnés qui se tendent puis se retirent. Bresson l'a fait dans une bien plus large mesure et avec plus de force. Il était également plus doué pour le minimalisme que Godard et la fin de son film sur Jeanne d'Arc le prouve. Ce film n'est qu'une suite de fragments désarticulés et mal assemblé...
Mon dieu quelle catastrophe ! C’est prétentieux et creux. Je pense qu’aucune femme n’envisagera de tromper son mari après avoir vu ce film . D’autres grands Réalisateurs dans les années 50/60 ont abordés ce sujet avec intelligence et profondeur. Comment ose t’il utiliser le mot « faquin » pour juger Tarantino après avoir fait ce petit film ? L’image du directeur de la photo Raoul COUTARD sauve encore ce réalisateur.
Godard savait filmer les femmes (et pas seulement Anna Karina). Macha Méril illumine ce film de son corps gracieux. Mais justement. Une femme n'est-elle qu'un corps, ou un objet de désir, ou une machine à procréer ? Ce film questionne les représentations des années 60 concernant le féminin, le désir, l'amour, le couple, la fidélité, le mariage, la sexualité, la contraception, la maternité, mais aussi la consommation, la publicité, les images, les rôles, les carcans... On y sent poindre le désir de libération qui s'exprimera si fortement dans les années 70. J'ai aimé sa construction, son contenu, son esthétisme, la voix-off, toutes les trouvailles...