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Eowyn Cwper
123 abonnés
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2,5
Publiée le 4 février 2019
À soixante-treize ans, Herzog n'en avait pas fini d'affronter les voyages. Ce n'est peut-être pas un hasard s'il les prend pour thème, additionnant l'histoire au tournage marocain et jordanien. Ce n'est pas non plus tous les jours qu'il obtient de collaborer avec des acteurs aussi prestigieux que Kidman, dont il soigne la féminité mais abuse du sourire.
Bien sûr, la photo est un point fort énorme. On a l'impression de redécouvrir sans cesse les dunes du Moyen-Orient, un sujet qui a pourtant fait défiler beaucoup de pellicule. Les jeux d'ombres dans le désert portent en eux-mêmes la poésie de tout un continent, le monde arabe… ou l'Aridie pour ne pas prendre de risque dans la dénomination. Et les couleurs se multiplient, et s'agitent et se mélangent comme une peinture animée qui nous fait dire que seule la dimension olfactive manque.
L'ambiance se construit comme ça, mais elle est malheureusement hâchée ; laissant un peu trop parler son sens documentaire, Herzog filme avec distraction ce qui pouvait servir d'illustration plutôt que d'image. Et l'avance dans le temps doit son émaillage de petits faits historiques aux didascalies encombrantes qui sont nécessaires pour que nous, spectateur, nous repérions dans le temps et l'espace. Une romance précipitée ne vient ajouter son grain de sel que parce que Kidman est toujours présente à l'écran, et qu'on la sent touchée des deux côtés de la caméra lorsque son intellect n'est pas dépeint par des accès de lucidité simplistes.
Au final, c'est un beau voyage, une exploration de l'Histoire qui prend le cordon désertique afro-eurasien dans un sens œcuménique et nouveau. Une ode au courage individuel venant s'immiscer dans les affaires internationales au temps d'une guerre qu'on disait pourtant Grande. Mais ce sont aussi des poèmes faits de personnages et de paysages sur lesquels on passe comme une rafale irrespectueuse, où les limites qui les séparent, au contraire des frontières administratives, paraissent malheureusement avoir le pouvoir sur l'écoulement naturel des grains sahariens, fussent-ils sur place ou à sablier. Queen of the Desert restera hélas un film visuel et rien d'autre.
« Le paradis n'a pas de temps, d'âge ou de sanctuaire. Il nous attend. » – Gertrude Bell
M. Werner Herzog a écrit et réalisé un film dramatique biographique épique qui rend hommage à l'Esprit de la Reine du Désert – Dame Gertrude Bell.
Son scénario perspicace est servi par de grandes performances, à la fois par les rôles principaux et secondaires, ainsi que par une sublime photographie dans des paysages naturels au Maroc et en Jordanie.
La jeune Gertrude était déjà une enfant remarquablement intelligente, « spoiler: Hugh Bell : Tu n'avais que 5 ans, et tu lisais déjà avec voracité. Et quelqu'un t'a bêtement montré le carnet de croquis de Léonard de Vinci. Gertrude Bell : Je me souviens de celui avec le parachute ! Florance Bell : Qui aurait besoin d'un parachute ? Gertrude Bell : Tout le monde. Tout le monde a besoin d'un parachute. » Et à la fin de ses études, elle a vite senti qu'elle ne pouvait plus respirer coincée dans les traditions britanniques impériales.
« Gertrude Bell : (écrivant dans son journal) spoiler: Je suis déjà retournée dans le désert comme si c'était chez moi. Silence et solitude tout autour de moi comme un voile impénétrable. Dormir plus profondément que la civilisation nous y force. Et puis, à nouveau le désert sans route. »
Comme l'a dit Platon, « La majorité de la masse n'est pas capable de voir au-delà des ombres et des mensonges. », mais La Dame du Désert a fait de sa vie un chemin d'apprentissage, « spoiler: Gertrude Bell: l'Angleterre doit sortir de ses colonies plutôt tôt que tard. Le colonel T.E. Lawrence : Je tremble pour mon pays quand je pense que Dieu est juste. » Suivant son cycle de vie basé sur le développement personnel, elle s'est d'abord familiarisée avec le farsi afin de s'inhiber complètement avec le romantisme et la poésie persans, puis a navigué sur des mers de sable, pour étudier le désert et découvrir ses merveilles, des anciennes civilisations du Moyen-Orient aux Bédouins de la fin du XIXe et du début du XXe siècles, ainsi que la maîtrise des langues locales.
« spoiler: Charles Doughty-Wylie : Les Druzes vous prendront pour une espionne. Gertrude Bell : Oui, eh bien peut-être que je le suis. Je suis peut-être une espionne. Mais je ne suis une espionne pour personne. Personne d'autre que moi-même. Gertrude Bell : Je n'opère pour personne. Sir Mark Sykes : Qu'est-ce qui vous attire alors chez les Bédouins ? Gertrude Bell : Quelque chose que vous et votre monde ne pourrez jamais comprendre. C'est leur liberté. C'est leur dignité. C'est leur poésie de la vie. »
Un film qui a un Cœur et une Âme, qui capte l'Esprit et la Sagesse des Bédouins, et la cupidité de ceux qui les ont envahis. Qu'ils soient britanniques, français, ottomans ou tout autre impérialiste qui cherche à voiler le vide spirituel de son empire par la conquête matérielle. Un empire dans tous les cas condamné à n'être qu'éphémère face au désert et à l'éternité.
« King Faisal: (alors que Gertrude monte sur son chameau et part dans le désert) spoiler: Comment pourrait-elle savoir que nous serons rois?
Roi Abdallah: C'est elle qui fait les rois. Elle est la reine investie par les pourvois du désert.
Intertitre: Faisal et Abdullah sont bientôt devenus rois en Irak et en Jordanie. Gertrude Bell a délimité les frontières de leurs royaumes. Sur la base de ses recommandations, les Britanniques ont aidé Ibn Saud à revendiquer l'Arabie comme son royaume. Gertrude Bell ne s'est jamais mariée. Elle est morte à Bagdad en 1926, où elle est enterrée. Les tribus bédouines se souviennent encore d'elle avec tendresse comme de l’unique étrangère qui les comprenait le mieux. »
J'ai adoré ce film, l'histoire de Gertrude Bell racontée avec poésie , la traversée du désert nous fait voyager au milieu de paysages sublimes , la musique est très belle, un film d'une grande douceur. Nicole Kidman interprète tellement bien ce rôle, elle est parfaite et le casting excellent