J'ai vu Flag au détour d'une chaine de télé, donc autant l'annoncer, je n'avais lu aucune critique dessus et n'avais pour résumé que trois lignes d'écritures, par rapport à une photographe de guerre...
(ps : cette critique contient du spoil !
Bref, l'idée de construire la narration via des objectifs d'appareils photos/caméras est vraiment intéressante, avec les voix off en fond qui racontent ce qui se passe. Néanmoins on s'y perd parfois, se demandant "wow, wow, wow qui film quoi lààà ?" De même, j'ai l'impression que ça a restreint les possibilités. Le hors champ ne peut en effet pas être envisagé. Héhé. Blague mise à part, à la longue, on finit par croire que la petite Saiko elle a son appareil photo greffé à la main... Et ça, de même pour tout ceux qui on un objectif.
La narration reste parfois louuuurde, mais alooors louurde, parce que les voix off ont tendance à raconter des trucs dont on se fou totalement... Ou alors c'est la manière dont elles le racontent qui prend littéralement la tête, même si on sent toute la bonne volonté des scénaristes de nous faire entrer dans le conflits.
Ensuite, le fait d'avoir séparé la narration en deux parties, une du point de vue de la base, l'autre de chez les journalistes indépendants, semblait plutôt une bonne idée. Mais j'ai tout de même le sentiment, qu'ils ont fait ça parce qu'il avait besoin de pouvoir bablater sur plusieurs champs, sans y parvenir efficacement au final... Ahhh, elles sont dures les restrictions narratives, n'est-ce pas ?
Et puis on s'égare, on se demande où veut en venir le film. Pourquoi on passe par-ci, pourquoi & comment l'autre s'est retrouvé à parler à la nana qui prie tout le temps, pourquoi il la filme touuut le temps (même à minuit !) Pourquoi on passe 20minutes à voir l'autre s'infiltrer et récupérer le flag alors qu'au final y a quedal ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi... ? Comme je l'ai dit précédemment, on passe trop de temps sur des moments qui n'en valent pas forcément la peine.
Après un autre problème intervient : c'est les personnages, enfin les relations plutôt. Elles ne sont pas assez creusées à mon sens. C'est vraiment dommage, parce qu'on s'attendrait à voir quelque chose de plus relationnel justement, dans le domaine de photographes de guerres... de terrain donc.
Les tentatives d'approches sont trop vites balayer, pourtant je suis sûre que ça aurait été particulièrement intéressant de creuser le point de vue des persos' sur ce qu'ils sont en train de faire...
Pareil du côté des journalistes indépendants. On a l'impression d'être un étranger qui se retrouve au milieu d'une bande de potes et leurs private joke... On s'attache pas, on reste sur le banc de touche...
Enfin, passons. Je pense que les voix off deviennent particulièrement lourdes vers la fin. On fait face à un espèce de discours mal mené sur le futur, comme quoi il y a une lueur d'espoir & co.
Certes, ça part d'un bon sentiment, mais c'est dit d'une telle manière, qu'on se croirait à la fin d'un épisode de 7 à la maison où la morale tombe. La fin m'a alors agacé et moi qui était en train de pleurnicher sur la petite Saiko, je me suis pris une grande douche froide !
Côté synthèse de tout ceci : Une belle histoire, assez triste sur la fin malgré tout, possédant une narration intéressante, mais trop balbutiante encore pour qu'on en redemande.
A voir quand même, pour applaudir la tentative.