Heureusement que les actrices sont sublimes. Non, ce serait malhonnête de dire que le film ne repose que sur la beauté de ses actrices. Mais le reste n'est pas aussi enthousiasmant qu'on aurait pu le penser. D'une part, et ça me servira de leçon pour la énième fois, après avoir vu la bande-annonce peu de surprises sont au rendez-vous. Pour tout dire, on attend un peu plus de la moitié du film qu'on nous révèle ce qui nous est révélé dans le pitch de base. Certes, je comprends que pour attirer les spectateurs il faille un minimum d'indications sur le sujet du film, mais je pense qu'on aurait pu se passer de tant de révélations. Ça enlève une bonne dose de suspens propre à la maison isolée et à l'implication ou non d'Adrian dans la disparition d'Helen.
Passé ce petit regret (qui en est un gros en fait), je dois dire que le film est assez inégal, souvent en manque d'inspirations, les effets dramatiques ou les pics décisifs du scénario ne sont pas toujours traités avec la finesse requise. Tout le côté thriller de l'histoire ne m'a pas emballé, et pourtant, j'ai pris un certain plaisir à suivre le fil tortueux de la vie de cette maison pas comme les autres. En grande partie grâce au véritable sujet qui brille et ressort de ce film, traité encore une fois inégalement mais qui atteint son but : la jalousie féminine. Le duo, voir trio, qui s'instaure entre les femmes du long-métrage est la réussite majeure du scénario puisque bien que beaucoup de leurs réactions restent prévisibles, il y a tout le malêtre féminin qui ressort de leur amour malmené.
C'est un jeu de faces cachées, de mensonges, de doutes, qui parsèment l'histoire de tout son long, et découvrir comment s'instaure cette compétition malsaine dans la maison, où les pièges et les secrets sont nombreux, est assez fascinant. L'isolement d'Adrian, le seul à ne rien voir, ne rien savoir ou ne rien comprendre, est aussi très touchant et montre sa faiblesse dans un monde où l'intelligence féminine règne. Un assemblage de mystères qui, entrent les sourires et les baisers, se révèlent bien plus sombres que prévu.
On pourrait contester des heures la platitude du récit cinématographique, auquel j'ai trouvé peu de qualités, ainsi que la narration insipide qui va de pair, mais pourtant les turbulences de l'amour, les violences de l'esprit, les peines de l'âme, elles fonctionnent plutôt bien. Je regrette que certaines données nous soient glissées sans être approfondies, comme le rôle de Veronica, qui aurait peut-être mérité un traitement plus profond. Globalement, Inside reste donc une légère déception, où la pauvreté artistique et les regrets quant aux révélations précoces et au scénario prévisible sont sauvés par cette justesse dans le traitement de la folie amoureuse, car à ce niveau là il s'agit véritablement de folie, en tout point de vue. En fin de compte on en revient au point de départ : Heureusement que les actrices sont sublimes et nues.