La nuit marque le retour de Philippe Lefebvre à ne pas confondre avec un autre réalisateur plus habitué aux comédies tel que le Siffleur, ce réalisateur est absent depuis les années 80 et qui a fait jouer de très grandes gueules au cinéma. Le revoici donc avec un polar dans l’air du temps, racontant une histoire se passant en une nuit, resserré pour maintenir un rythme soutenu. Une nuit est donc dans la continuité de A bout portant ou Nuit blanche permettant au passage de redonner au polar français un nouvel élan, ne manquant pas d’atouts avec de vrais choix de cinéma rares dans les films contemporains, on regrette juste que le film se soit cantonné à rester dans le moule définit depuis longtemps. Au vue du film, on voit tout de suite qu’Une nuit s’inscrit dans la lignée de l’excellent film de Michael Mann, Collateral. Cette façon de filmer la nuit, si singulière avec une camera HD est assez intuitif mais avec beaucoup moins d’énergie et d’élégance que Michael Mann avait pu nous proposer, on admire tout fois le côté western du film où on suit durant toute une nuit un personnage charnière haut en couleur, qui se situe au tournant d’une époque particulière avec des trajets en voitures et des rencontres. Dans tout ce mélange, on assiste à l’émergence d’une composition assez fascinante d’un personnage qui possède un code d’honneur un peu obsolète essayant de se mettre au parfum, le tout porté par un Roschdy Zem excellent. On regrette aussi que la fin soit assez foireuse, sorte de cheveux dans la soupe qui laisse tomber tout ce qui a été fait avant, comme quoi les touches de la télévision peuvent ressurgir tôt ou tard. Le film possède pourtant de très bons atouts comme les nombreuses figures de film de gangster et la mise en scène est ici très travaillée avec caméra HD à l’épaule. Une galerie de personnage tous différents et souvent contradictoires qui mène le héros vers sa fin et le replie dans ses derniers retranchements, dommage que le second rôle soit un peu à côté de ses pompes, ne dépassant pas le stade embryonnaire et aussi un rythme qui a du mal a décroché, dommage cela aurait pu donner des scènes d’anthologies dont on se serait bien souvenus et ce malgré les efforts persistants de Roschdy Zem qui apporte beaucoup à son personnage prenant son personnage comme une sorte de descendant des polars d’antan.