Un thriller dans Le Grand Blanc... ou un western polaire, aussi dépaysant que le premier au féminin "La dernière piste". Acteurs non professionnels, conditions climatiques extrêmes, esprit amérindien, trop rare encore, pas assez tapageur pour le box office... On est saisi si on parvient à intégrer le repli de cette communauté d'Alaska, soit le désert dès la sortie du hameau, les éléments mouvants, eau, glace, la crainte de l'ours, l'inconvénient d'un jour interminable... Vite isolé, vite repéré sur l'immensité, ronde d'hélicoptère et intelligence humaine à l'affût des traces. Avec des soucis d'éducation, de jalousie amoureuse, d'envie de se prolonger comme tout le monde, ils sont encore très Indiens de culture, très "eux-mêmes" malgré l'apport de la modernité économique, matérielle, inclus les poisons contemporains (artifice d'une religion étrangère, drogues, chômage). Simple, direct, sans bavardage superflu, avec images de glisse et atmosphère musicale exceptionnelle, des personnages attachants (le père et son fils embringués dans l'indicible). Un sacré beau voyage en plus du frisson !