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Julien D
1 212 abonnés
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2,5
Publiée le 21 octobre 2012
Si, dans ce drame familial plein de sobriété, le jeu des deux jeunes acteurs et le travail du chef opérateur sont bluffants, c'est regrettant que la narration ait tant de mal à se mettre en place. Les personnages de cette peinture sociale se dessinent avec difficulté à travers une longue succession de non-dits alors que l’histoire de cette famille décomposée et l’évolution psychologique du jeune Robbie ne trouvent leur sens que les vingt dernières minutes. Beaucoup d’émotions donc et une image inattendue de l’Amérique rurale malgré un scénario mal huilé.
Je suis sortie hier de ce film, bouleversée par cette pousse d'homme qui tente de porter à bras le corps une (absence de?) famille. Comment ne pas se laisser porter par la chaleur de cet été qui transparait dans les flots de lumière et le chant des criquets? En bref une très belle réalisation et des acteurs plus vrais que nature. Un moment hors de notre temps speed et urbain dont on sort paradoxalement à la fois apaisé et ébranlé.
Chronique d'un jeune adolescent dans son Mississippi natal. Plus mature que son age parce qu'en proie à la volonté de ressouder sa famille, parce que livré à lui-même, parce que les mauvais coups peuvent etre tentants. Plus mature parce que poursuivi par son obsession: créer une famille. De recomposition ou de substitution, peu importe, le monde est trop grand pour le jeune héros. Et, à sa famille dysfonctionnelle, on notera que notre jeune héros se liera d'amitié avec une afro-américaine et son frère, ce qui pour un film se déroulant dans le sud des états-unis, révèle un esprit d'ouverture pour un film un tantinet trop sage. Au final, un beau portrait aidé par les magnifiques décors naturels du Mississippi qui donnent un aspect à la fois réaliste et poétique à cette histoire, ou l'influence de Terrence Mallick est patente (innocence, morale, transmission). B.O country assez plaisante.
très beau, très émouvant bref a voir. on peut donc faire des films intimistes intelligents beaux pour 250 000$... que les freres poladydes en prennent de la graine
C'est quand Matthew Gordon se rapproche le plus de Terence Malick, de la suggestion des situations, de l'envoûtement de la nature, de la poésie des caractères qu'il nous émeut le plus. L'histoire du passage de l'enfance à l'adolescence, des rapports entre frères, des malheurs familiaux, des premières amours maladroites n'a rien en soi de très original. Le cadre moite du Mississippi, la présence d'adultes attentifs et plutôt bienveillants apportent un surplus d'âme à cette histoire à la fois sordide et édifiante, à la mode des romans d'apprentissage du 19 ème siècle. Le traitement cinématographique est classique avec une attention particulière pour les éclairages de cet été tristounet. L'accompagnement musical pertinent donne du rythme à un déroulé parfois un peu mollasson.
Voici ce qu'on appelle un premier film plein de promesses. Summertime (The Dynamiter en V.O), de Matthew Gordon, n'a pourtant rien d'un prix d'excellence quant à l'originalité de son scénario. Un coin paumé du Mississipi, un garçon de 15 ans qui essaie de lutter contre ses penchants de délinquant, un petit frère à protéger et un plus grand dont il faut se méfier. Mais cette chronique est fort sensible et n'use jamais de raccourcis faciles. La direction d'acteurs est l'une des forces de ce jeune réalisateur auquel on pardonnera une poignées de maladresses dans la narration. En revanche, sa mise en scène est élégante et le montage d'une fluidité parfaite. Summertime vaut bien Shotgun Stories, de Jeff Nichols, dont on sait quel cinéaste il est devenu depuis ce premier essai. On reparlera très vite de Matthew Gordon, avec un scénario plus étoffé et des moyens financiers à la hauteur de son ambition.
"Summertime" est dans la lignée de ces films qui, comme l'excellent "Winter's Bone" l'an dernier, racontent une autre Amérique, l'envers du décor. Matthew Gordon a choisi d'être au plus près de son sujet, se concentrant sur une seule histoire, ou plutôt un bout d'histoire, celui du moment où Robbie, bientôt 15 ans, doit renoncer à ses rêves (pourtant simples : réunir sa famille). Le film est court, Gordon ne se perd pas dans des considérations superflues, les acteurs amateurs sont excellents : la simplicité paye et "Summertime" s'avère être une très bonne surprise. Gordon prétend décrire "l'anti-rêve américain", mais ce n'est pas totalement vrai : pour s'en sortir, son personnage devra revenir aux vraies valeurs (la famille - même si ce n'est pas celle qu'il espérait-, la religion - discrètement évoquée mais présente), et reprendre la route en quête d'un futur meilleur. Au final "Summertime" ne raconte pas l'histoire d'un gamin qui s'en sort, mais celle d'un gamin qui décide de s'en sortir. C'est peut-être un peu conservateur, mais s'en soucie t-on vraiment ?
Magnifique film sur la vie américaine vue par des millions d'américains. Bien loin du rêve américain, Summertime est un trésor brut de subtilité. Les acteurs novices sont exceptionnels. Un film coup de coeur qui est pour moi le plus beau de cette année !