Another Earth fait parti de ce genre de films que je prend un immense plaisir à regarder, parce qu’ils ont beau raconter une histoire simple ou parfois même déjà vue, ils dégagent pourtant une force émotionnelle incroyable. Et cela est dû au nombreux sujets très humains, et qui nous touchent à tous, qui sont abordés. Ici c’est la culpabilité qui est au centre de l’histoire (accompagné d’un fond de Science-fiction parfaitement traité), et ce qui en découle forcément c’est-à-dire la recherche d’une seconde chance et du salut. Etant en plus toujours très sensible aux films qui mettent en scène des femmes, le film marquait déjà un bon point pour moi. Et puisque je parle de femmes, et bien je vais parler de l’actrice principale du film Brit Marling dont la performance m’a vraiment impressionné. Je l’ai découverte avec ce film, et je peux vous dire que je vais m’intéresser un peu plus à sa carrière. C’était un rôle vraiment pas facile à aborder, ni à interpréter, et cela demandait une sacrée implication personnelle pour que l’on croit à l’histoire que vit cette jeune fille un peu paumée et détruite par ce qu’elle a fait, et ça marche. Si le film souffre quand même de certaines longueurs, il n’empêche qu’on s’y laisse facilement emporter et que les 1h30 passent à une vitesse folle tant l’intrigue est prenante. Après voilà, ce que j’ai trouvé un peu dommage c’est que justement aussi passionnante soit-elle, l’intrigue et son dénouement sont un peu prévisible. Alors je sais pas si c’est parce que j’ai fait beaucoup d’analyses de films, mais y’a des éléments et des dialogues qui ont fait que j’ai vite pensé à un possible dénouement, qui s’est bien produit. Mais après ce n’est pas parce que j’avais deviné que le plaisir fût moindre, puisque la façon dont est emmenée la fin, et la manière dont elle est présentée, sont un pur bonheur visuel. Et en y réfléchissant bien, il ne pouvait pas y en avoir de meilleure que celle-ci. Au niveau de la mise en scène, on sent quand même bien que le réalisateur débute. Je ne dis pas ça de manière péjorative, mais certaines idées auraient mérité un peu plus d’ambition, et à mon goût restent un peu trop souvent dans le classique. C’est pas dérangeant puisque cela fonctionne, mais je suis prêt à parier que le prochain film de Mike Cahill, s’il prend un peu plus confiance, sera encore mieux que celui-ci. La photographie est superbe également, certains plans sont de vraies tableaux que l’on pourrait vraiment contempler pendant des heures et qui participent énormément à l’immersivité que l’on ressent devant le film. En résumé ce Another Earth est pour moi une sacrée perle du cinéma indépendant, même s’il n’est malheureusement pas exempt de tout défauts.