Nim Chimpsky, le héros chimpanzé de ce film documentaire, est né en 1973. Il est le septième de sa fratrie. Dès sa naissance, l'animal est enlevé à sa mère et immatriculé "numéro 37", puis choisi pour être l'objet d'une expérience. Elevé comme un enfant humain, apprenant le langage des signes pour communiquer, il grandit ainsi dans une famille américaine ordinaire.
C'est Stephanie LaFarge, 36 ans, titulaire d’un diplôme de psychologie, qui a accueilli le chimpanzé Nim chez elle. Mère de sept enfants, elle a intégré le singe dans sa famille comme s'il était l'un des siens : "C’était comme une vraie adoption, j’avais l’intention de l’élever comme mon propre enfant", raconte-t-elle.
Après quatre ans d'apprentissage dans la famille humaine, le scientifique responsable du projet déclara que le chimpanzé avait développé un vocabulaire de plus de 100 mots. Les étudiants qui observaient l'animal ont répertorié 20 000 combinaisons exprimées en langage des signes.
Bob Ingersoll, un ami de Nim, raconte que le signe préféré du singe n'était pas celui indiquant qu'il réclamait quelque chose, mais celui qui disait "jouer" et signifiait "jouons ensemble".
Lors d'une expérience, Nim devait classer des photographies en deux groupes : celles représentant un chimpanzé, et celles représentant un humain. Quand on lui demandait de placer sa propre photographie, Nim la posait systématiquement dans la pile "humain"... Il n'avait ainsi pas conscience d'être un singe.
Après avoir goûté à la drogue dite "douce", Nim a clairement exprimé son envie de fumer à nouveau, en associant les signes "fumer" et "maintenant".
Après la fin de l'expérience, Nim fut mis en cage pour la première fois. Utilisé pour des expériences comportementales, confronté à ses semblables primates dont il ne connaissait pas les codes, il a très mal vécu ce retour à la captivité comme animal de laboratoire. De plus, il était incapable de communiquer avec les humains qu'il côtoyait, ces derniers ne maîtrisant pas le langage des signes.
Placé dans un refuge protégeant les animaux, Nim continua de s'accrocher à ses habitudes humaines. Un jour lorsqu'il s'échappa, il pilla le réfrigérateur et alluma la télévision de la maison la plus proche. Il se plongeait aussi régulièrement dans l'observation de livres illustrés pour enfants, conservés dans sa cage.
Le nom de Nim Chimpsky, le chimpanzé du Projet Nim, est formé sur celui du célèbre linguiste Noam Chomsky. Ce dernier défendait l'idée selon laquelle seul le cerveau humain pouvait appréhender le langage. De plus, "chimp" signifie "chimpanzé" en anglais.
L'idée du Projet Nim se rapproche de l'univers de La Planète des singes. Le film original, où les primates ont pris le contrôle du monde, est sorti en 1968, soit cinq ans avant le début du Projet. De plus, la façon dont Nim est élevé rappelle étrangement l'éducation de César dans le récent La Planète des singes : les origines.
Le Projet Nim s'inspire de l'essai "Nim Chimpsky, The Chimp who would be Human" ("Nim Chimpsky, Le Chimpanzé qui serait humain"), écrit par Elizabeth Hess.
L'équipe qui a produit et réalisé Le Projet Nim a remporté l'Oscar du Meilleur film documentaire en 2009, pour le long métrage Le Funambule.
Le Projet Nim a été présenté en janvier 2011 au Festival de Sundance. James Marsh y a remporté le prix du Meilleur réalisateur de documentaire.