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Starwealther
74 abonnés
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4,0
Publiée le 9 décembre 2022
Jeff Nichols choisit la maladie psychiatrique comme thème principal de "Take Shelter", on y suit Michael Shannon campé en Curtis, travailleur sur des chantiers, empreint à des visions soudaines de menaces d'apocalypse. Le récit se met doucement en place à mesure que la pathologie de Curtis s'aggrave et met en péril le reste de sa vie. Jeff Nichols fait preuve de beaucoup de subtilités et montre parfaitement l'incidence d'une psychose sur le cocon familiale et la vie professionnelle. Jessica Chastain en mère de famille est radieuse. Du beau cinéma accompagné d'une très belle photographie d'une nature qui peut parfois être très menacante.
Les deux tiers de ce « drame fantastique » sont plutôt ennuyeux : ce spectacle du quotidien d’une famille typique Américaine est sans intérêt (l’artifice larmoyant de la petite fille sourde muette n’arrange pas les choses) , la mise en scène fait penser à un téléfilm, les dialogues sont empreints de banalités, et la succession de cauchemars du personnage principal bien répétitive ; Jeff Nichols a besoin d’une musique inquiétante à souhait pour tenter de distiller quelque angoisse, et les clins d’œil en référence aux « Oiseaux » de Hitchcock et à « Shining » de Kubrick sont un peu appuyés. Le film prend son envol tardivement avec la puissante scène de la cantine, puis maintient une tension presque constante (passant juste à côté de ce qui aurait pu être mémorable), jusqu’à un final en forme de pirouette bien coutumière du genre fantastique, instrument d’une ambiguïté entre rationnel et surnaturel. Le film peut aussi être lu comme une allégorie des angoisses de notre société, l’abri construit par Curtis renvoyant aux abris anti atomiques, et la peur de la tempête aux angoisses climatiques.
L'idée est bonne mais est, je trouve, mal exploitée. C'est trop long, on est intéressé mais on ne peut pas s’empêcher de s'ennuyer un peu quand même. spoiler: De plus, en voulant faire durer, le film s'embrouille lui même avec des rêves qui n'ont pas de sens et qui n'aboutirons à rien (il faut les oublier, c'était pour meubler..)
Je pense qu'un court métrage aurait été beaucoup plus efficace.
Une belle claque. Jessica Castain jour excellemment bien et que dire de Micheal Shannon, qui avait définitivement les épaules et le talent pour ce rôle, troublant, qui nous transporte au plus profond de sa folie, de ses intuitions cauchemardesques, on est tenu en haleine dans un film plutôt lent, à l'ambiance pesante, jusqu'à fin grandiose. Amateurs de cinéma, foncez
Une sacré performance de la part de M.Shannon. Une interprétation globale réussi sur un sujet pas si exploité que celà. Reste des moments un peu plat et une finalité qui peut laisser dubitatif. N'empêche, le film est prenant jusqu'à la dernière minute.
Un des meilleurs moyens de rendre un film intéressant, c'est de partir de la vie quotidienne et de petit à petit montrer des détails qui commencent à clocher et qui perturbent petit à petit le train-train familial. C'est la base de beaucoup de films d'horreur. Toutefois, Take Shettler, s'il part du même principe, n'est évidemment pas un film d'horreur: à la différence de ce film, on n'a pas une présence ou un monstre qui s'attaque à la famille mais plutôt un père qui bascule progressivement dans une folie qui n'est pas de la folie furieuse. On a quelqu'un qui devient excentrique et qui est malade, ce qui met en danger les différents équilibres qui s'étaient mis en place, avec les amis, le travail etc...qui sont mis en danger par cette maladie. Donc, on n'a pas un film d'horreur, ni même une vraie descente aux enfers (car la famille reste unie) mais plutôt un hymne à la résilience et à la famille comme moyen de surmonter les épreuves. Par ailleurs, dans ce film j'ai aussi aimé des détails qui sont profondément dépaysants pour un Européen, on voit qu'on est sur une autre culture: la place de la religion, l'absence de sécurité sociale, les facilités de licenciement, les abris anti-tornades etc...A noter que ces détails culturels ne sont anodins et participent du thème que je viens d'évoquer plus haut, celui de la résilience, de la faculté à encaisser les coups qui est sans doute une des caractéristiques culturelles profondes des Américains, notamment ceux du MidWest ou du Sud...Donc plutôt un bon film, même si on peut toutefois reprocher un maque de rebondissements, un scénario parfois répétitif qui nuisent à la tension dramatique.
4 546 abonnés
18 103 critiques
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1,5
Publiée le 24 mars 2021
Pendant 110 minutes Take Shelter est un portrait saisissant et terrifiant d'un homme moyen qui déraille. Au début il y a une certaine ambiguïté quant à savoir si les cauchemars du personnage principal sont des prémonitions apocalyptiques ou des manifestations d'anxiété rampante. Le naturalisme du scénario de la mise en scène et de l'interprétation et en particulier le rôle principal de Michael Shannon qui se démêle de manière crédible plaident en faveur d'une dépression. Les détails de sa crise sont douloureusement précis et il a même des antécédents familiaux de schizophrénie. Puis dans les dernières minutes l'histoire se transforme en un épisode de la Quatrième Dimension. Ce ne serait pas si grave si la mise en place n'avait pas été si différente. En l'état c'est une trahison totale de tout ce qui a précédé et une insulte à l'investissement émotionnel du public dans les personnages. Il est l'exemple le plus récent et le plus flagrant d'une tendance inquiétante des cinéastes à prendre des histoires manifestement stupides et à les investir d'une gravité décourageante. Ils essaient de transformer des sujets de bandes dessinées et de tabloïds de supermarchés en film aspirant le plaisir tout en gonflant leur stature. Rod Serling se retourne sûrement dans sa tombe...
Le film est très bien on ressent chaque scène avec une bonne intensité, les enjeux sont bien mis en relief, l'ambiance est oppressante. Par contre le film est super lent et pesant, je suppose que c'est l'effet recherché mais on manque de divertissement. Le personnage principale manque d'interaction.
Le film est bien mais le réalisateur à trop fermé le jeux des acteurs dans un style minimaliste ce qui rend le film un peu chiant.
On se laisse vraiment porter par ce film qui traite subtilement de la folie de se son personnage principal, Curtis, qui va tenter de la concilier avec sa vie familiale et son désir de protéger ses proches. Le tout sur un fond de fin de monde qui fait pleinement partie du récit et nous offre de très belles images, spoiler: la scène finale particulièrement . Les performances de Michael Shannon et Jessica Chastain sont épatantes et leur relation avec leur fille est très touchante. L'ambiance qui se met en place tout au cours du film est vraiment bien travaillée jusqu'à l'oppression maximale dans le shelter. La fin me semble ouverte,spoiler: cet apocalypse est-il une vision ? On peut se poser raisonnablement la question et elle pourrait rappeler à certain celle du Désert des Tartares. Un très beau film donc qui nous fait voyager dans une Amérique qu'on ne voit pas toujours très souvent, un film que je conseille fortement ! (dispo sur UniversCiné)
je trouve que ce film n'est pas la hauteur du scénario. Les acteurs sont crédibles mais je ne crois pas à cette mise en scène centrée sur une seule personne et ces convictions. Beaucoup d'attente pour pas grand-chose à la fin.
Un film catastrophe emmené par un monsieur Shannon toujours aussi brillant. Pourtant le film ne décolle jamais, on retrouve sans cesse le même schéma et on a cette sensation d'être piégé, un peu comme Curtis, dans ces rêves qui se répètent sans fin.
Il y a de belles choses à en tirer, des scènes violentes et puissantes, où la paranoïa est de mise, où la descente aux enfers est savoureusement mise en scène.
Mais avec son final, ses passages à vide, Take Shelter me laisse un sentiment de mitigé. J'ai envie de dire dommage, car sur le fond ce drame prémonitoire est pas si mal.
Si quelqu'un peut trouver ceci intéressant: nous sommes conviés à perdre deux heures de notre vie à suivre la (très) lente dégénérescence mentale d'un américain moyen, ouvrier de son état, victime de cauchemars violents et d'hallucinations, et persuadé qu'une tempête gigantesque va balayer le pays. Alors, réelle prémonition ou délire d'un fou? spoiler: Tout spectateur nourri aux scénarios hollywoodiens et pas trop stupide se doute évidemment du dénouement, donc toute cette attente pour aucune surprise au final ... Ajoutons que tout cela avance au rythme d'une limace au galop, alternant les plans fixes sur le héros, sa femme ou sa fille, et scènes de suspense risibles. A éviter