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I'm A Rocket Man
288 abonnés
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2,0
Publiée le 18 juin 2018
Trop c'est trop... je veux bien que le sujet soit intéressant mais il y a des limites. Ce film me tentait beaucoup car voir deux jeunes agriculteurs se rapprocher et tomber amoureux me faisait de l'oeil mais ma patience a des limites. Il ne se passe rien du tout !! Mais alors rien du tout ! Les dialogues sont inintéressants, la relation n'est pas creusée du tout et j'ai juste eu l'impression de me mettre devant un documentaire agricole ! Un calvaire... Allons rideau !
Ce film est d'un désintérêt si puissamment orchestré qu'on se sent téléporté mentalement, directement de son début à sa fin sans avoir eu l'impression de sentir quelque substance scénaristique que ce soit. Un film qui se voulait à la fois porteur des valeurs réelles en matière d'agriculture (un domaine omniprésent que l'histoire sur-utilise aussi bizarrement qu'elle le laisse tomber une fois usé), social et témoin des difficultés relationnelles dans la découverte de l'homosexualité : une vocation trop encombrée, lamentablement ennuyeuse et pauvrement aidée par des acteurs en carton qui ont de la peine à ne pas faire marcher leurs dialogues sur ceux des autres. Il n'a que la vertu de rares belles images et d'un milieu paysan authentique, ce qui est d'un apport négligeable.
Ce film est d’une sobriété et d’une justesse incroyable ! Ce que ressent Marko pour Jacob, le garçon blessé, solitaire et introverti qui n’assume pas ses sentiments est d’une telle évidence qu’il ne laissera jamais tomber l’affaire. Les scènes d’amour sont toutes en pudeur, et d’ailleurs on ne les entendra jamais parler d‘amour, ici de belles images remplacent les paroles inutiles.
Ce film a une très belle façon de camper ses personnages, on est loin des clichés paresseux qu'on nous sert habituellement quand il s'agit d'une romance entre mecs. Le réalisateur prend son temps, installe la vraisemblance qui fait que les deux ne sont pas immédiatement catalogués : on les laisse vivre. Et comme par miracle, ça fonctionne.
Un film lent, qui traite pendant 1 heure de la vie agricole et n'aborde l'histoire entre les deux jeunes que pour les vingt dernières minutes; histoire que je qualifierais presque d'amitié entre potes et pas vraiment d'amour. On ne le regardera pas deux fois. Un film allemand quoi.
Dans l'Allemagne d'aujourd'hui, des jeunes sont formés aux travaux des champs et de la vie agricole. N'est pas Terrence Malick (Les Moissons du Ciel) ou Henri Storck (Symphonie paysanne) qui veut. Ne sera pas non plus qui veut Benjamin Cantu, c'est certain. Un scénario très juste, une harmonie de l'hésitation, une petite pépite du cinéma d'art et d'essais avec une histoire d'amour éblouissante et porteuse. La direction des acteurs est joliment menée. Le titre dévoile la subtilité de ce film étonnant. "La vie est dure, mais elle est belle puisqu’on y tient tellement" (François Truffaut).
Primé au dernier festival de Berlin (Prix du Siegessäule, Teddy Awards), La Clé des champs est le premier long métrage de Benjamin Cantu, né à Budapest en 1978. Il a étudié l’animation au Hochschule für Film und Fernsehen (HFF) Konrad Wolf à Potsdam-Babelsberg et à la Deutsche Film und Fernsehakademie de Berlin. Film hypnotisant à la sincérité et au naturalisme poétique exaltants, La Clé des champs évoque le doute et le coming-out. Lukas Steltner et Kai-Michael Müller livrent deux grandes performances d’acteurs à l’érotisme subtil, à la violence contenue et désenchantée de la dernière génération de garçons fermiers. Cinéma de l’affect et du sublime. (Hervé Joseph Lebrun - Chéries-Chéris 2011)