Un esthétisme revigorant, un graphisme finement élaboré, parfois impressionnant, 3D oblige, au service d’une histoire pâlotte pour jeunes enfants. Oui, Dream Works Animations démontre une fois de plus son savoir-faire au niveau graphique, technique et esthétique mais peine cette fois-ci à trouver son public, faute à une sonnette un brin trop tirée vers les tout-petits, lesquels n’y verront pas forcément le messie, eux non-plus. Jack Frost, légende pour gosses très peu connues de par chez nous, rejoint le père Noël, le lapin de Pâques, la fée des dents (chez nous la petite souris) et la marchand de sable en vue de contrecarrer les plans sombres d’un certain Croque mitaines. Bref, toute une histoire, alors que l’on fait appelle à notre jeune âge, déjà loin derrière nous, pour tenter d’imager un énième combat entre le bien et la mal.
Oui, pour ne pas que nos moutards cauchemardent au lieu de rêver, pour ne pas qu’ils oublient les évènements que sont Pâques et Noël, va falloir que nos gardiens, au nombre bientôt de cinq, se battent. En face, le mal, un ennemi sournois qui possède finalement la caractéristique de ne jamais s’être fait connaître. Le mal n’aura jamais fait peur aux enfants, dans ce monde merveilleux, et lorsque la tendance s’inverse, il ne faut absolument pas que l’homme en noir, dit Pitch, triomphe. Bref, un poil tiré par les cheveux, d’autant que l’on s’attache difficilement aux personnages, n’est pas Disney Pixar qui veut. Pour ne pas accabler la firme Dream Works, disons simplement que pour une fois, ceux-ci ont voulu viser les plus petits avec un graphisme de tous grands.
Moralement, les cinq légendes n’est pas forcément une pépite, de loin s’en faut. L’on admettra tout de même que le film est un spectacle tout particulier qui démontre un savoir-faire très rare, même chez la prestigieuse concurrence, en matière de visuels, ici bluffants. Dream Works est déjà depuis longtemps promis à un avenir radieux dans le domaine de l’animation, même si l’on n’est ici très loin de leur meilleur niveau, principalement narratif. Un spectacle familial qui vaut tout de même la peine d’être vu. A bon entendeur. 12/20