Prendre quelques grands mythes de la tradition occidentale pour les détourner et en faire une comédie décalée, moi ça me séduit, surtout quand c’est Dreamworks qui est aux commandes. Seulement voilà, il ne faudra pas longtemps pour comprendre que ces "5 légendes" ne sont pas "Shrek" : loin de là ! Pour qu'un postulat comme celui de ce film tienne, il est évident qu'il faille une bonne dose de second degré. Eh bien visiblement, cette évidence n’a pas sauté aux yeux du réalisateur Peter Ramsey qui la joue rapidement très sérieux. Or, parler de père Noël et de fée des dents sérieusement, franchement, ça craint. Attention, je n'ai pas dit « c'est chiant » (même si ça l'est aussi soit dit en passant) ; non, j’ai dit « ça craint » dans le sens « Oulà ! Mais qu'est-ce qu'ils nous racontent là ! » Parce que, peut-être que cela n'a pas choqué ceux qui sont allé voir ce film sans trop se prendre le chou, mais baser toute son intrigue sur le postulat que les enfants cèdent à la peur parce qu'ils arrêtent de croire aux personnages des fêtes, c'est quand même sacrément bizarre. Et quand le héros dit au petit garçon qu'il faut absolument croire, coûte-que-coûte, à ces personnages imaginaires, là ça devient carrément douteux. « Attends, il a bien dit que le salut de cet enfant passerait dans sa foi indéfectible en l'existence de la mascotte de Coca-cola ? ...et en... un lapin qui pourrit les dents des gosses avec ses œufs fluo ???? » Putain c'est fort quand même ! Personne au monde n'osera soutenir un tel propos ! Même les parents les plus traditionalistes acceptent ces petites croyances pour leur enfants (à condition bien sûr qu'elles ne les jugent pas hérétiques !) mais seulement pour le temps de la petite enfance ! Un détail vous allez me dire ? Eh bah pas tant que cela, parce que l'air de rien le propos du film revient souvent là-dessus ; tellement souvent qu'il en oublie d'ailleurs de créer du rythme ou bien même une dynamique chez les personnages ! J'ai franchement essayé de faire abstraction jusqu'à la fin, mais le truc revient tellement souvent que ça en devient franchement gênant. Au fond, à part le père Noël russe et l'homme des sables, tout dans ce film sonne glauque. Même les techniciens paraissent un peu pommés dans la teinte à donner à tout ça. Visuellement le film a du mal à trouver son genre tandis que la musique, de son côté, préfère dans le doute tout assommer avec des pompièreries hideuses sans véritable mélodie. Et quand au final, le livide Jack Frost claque en morale « Si on te le dit, il faut y croire. » moi je reste comme deux ronds de flan. Je ne sais pas en tout cas si l'intention de Dreamworks à sa création était de devenir le nouveau Disney, mais avec ces « 5 légendes », une chose est sûre, c'est qu'au niveau de la morale douteuse et des messages liberticides, ce film a su remplir pleinement ses objectifs...