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chrischambers86
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3,0
Publiée le 10 juin 2021
Un an avant le culte "Lola rennt" (1998), Tom Tykwer s'essaye au drame psychologique ambigu avec quatre personnages qui vivent un huis-clos tragique! Le cinèaste allemand pose les bases d'un script qui combine deux èlèments particulièrement : l'amour impossible et le troublant! Avec au bout, la mort comme seule issue, mais pas celle qu'on a l'habitude de voir au cinèma! Les acteurs emportent en tout cas le morceau avec une mention pour Floriane Daniel, juste histoire de faire fondre la glace grâce à ses charmes, beaucoup à voir de son èlègante et furtive anatomie. "Winterschläfer / Wintersleepers" devient ainsi le vrai premier projet de Tykwer qui nous ètonne par son atmosphère avec, au centre, un chalet isolè où tout peut arriver! Très prometteur, l'effet boule de neige aidant grâce au succès de "Lola rennt" qui permit de dècouvrir les deux premiers longs de Tykwer! A dècouvrir par le biais de la collection « Cinèma indèpendant »...
Un film intéressant qui navigue entre réalisme et fantastique. Deux copines habitent ensemble dans un chalet de montagne, elles vont tomber amoureuse en simultanée, de deux garçons assez inquiétants chacun dans son style. En parallèle il y a un accident de voiture complètement surréaliste d’un fermier qui emmenait un cheval chez le vétérinaire. Une sorte d’intrigue policière va se nouer enter ces différents parties : vol de voitures , accidents, séductions croisées, mensonges , mais aussi drame social abordé , on est dans le Tyrol profond , en haute montagne et beaucoup de fermiers ont du mal à survivre. Un film très riche et très esthétique, on sent et on sait que le réalisateur est un artiste, des plans très soignés, des effets graphiques, des couleurs superbes, mélangées, beaucoup de rouge carmin saturé. Et puis une bande son exceptionnelle qui amène le film à une autre dimension : la première partie rythmée au son de techno contemporaine, et la deuxième partie , plus angoissante rythmée au battement d’une musique tribale originelle . Tom Tykwer nous régale encore par sa créativité, et son originalité, son sens artistique ultra-développé, comme il l’avait fait dans « Cours Lola,cours » .
Cela fait plusieurs années que j'ai découvert "Winterschläfer", le titre français étant "Les rêveurs", bien avant que son réalisateur ne confirme tout le bien que j'ai pensé de lui avec sa superbe adaptation du livre "Le parfum" (injustement dénigrée par la critique professionnelle) et son solide polar "The international". A chaque vision "Les rêveurs" provoque la même fascination. Ce n'est pas fondamentalement les deux histoires d'amour qui se confondent avec un drame humain qui est générateur de cette sensation, mais bien l'extraordinaire mise en images, en musique, et le jeu d'un quatuor d'acteurs exceptionnels. La simplicité et le naturel des personnages est en totale opposition avec une réalisation très sophistiquée dans des décors montagneux glacés ou des intérieurs faits des couleurs les plus chaudes. C'est terriblement beau et fort, tout au plus pourrait-on reprocher à Tykwer deux ou trois effets sonores ou visuels un peu superflus. Et il arrive à sublimer un sujet qui aurait pu être d'une grande banalité en instaurant un rythme et une ambiance envoutante, c'est sans doute cela qui donne son véritable sens au titre du film, petite perle qui mérite d'être découverte.
Je viens un peu contrebalancer ces éloges. J’ai détesté cette stylisation surabondante. Une musique répétitive qui tape franchement sur les nerfs. Et cela commence dès le générique. On met longtemps à comprendre qui est qui. C’est horripilant. C’est beaucoup trop long et ça n’explique pas grand chose.
Ici, ce n'est pas tant l'histoire qui compte mais le style. D'emblée on est happé par la façon de filmer qui nous fait entrer à pieds joints avec les acteurs. Parfois gênant, parfois touchant. Très bon !