Première star des films pornographiques, Linda Lovelace aura vu sa vie adaptée au cinéma de nombreuses fois. Cette année, le réalisateur de documentaire Rob Epstein s’est lancé dans une énième adaptation assez hasardeuse. En effet, Lovelace est un biopic poubelle, ce qui en fait la première déception de l’année.
C’est d’abord au niveau de la réalisation que le film est médiocre. En effet, le film est divisé en plusieurs sous parties, ce qui rend le visionnage difficile et lassant. La première lecture du film (Linda, son mariage et son parcours dans la pornographie) est lent, maussade sans dynamisme…bref une réalisation digne d’un TV film M6. La mise en scène est très théâtrale et pas vraiment réfléchie pour un biopic. La deuxième lecture du film (le repentit de Linda) est complètement lamentable. Bourré à la fois de flashback et flashfoward , la seconde et dernière partie du film est éprouvante et vient totalement massacrer le travail effectué sur la première partie du film. On passe d’un TV film de M6 à une espèce de documentaire ARTE très mal réalisé. Avec ce découpage du film, le spectateur ne comprend plus l’héroïne : s’agit il d’un repentit, a-t-elle était vraiment contrainte ? Lovelace devient un vrai puzzle à reconstituer. Cependant, il est juste de souligner les très beaux efforts en maquillage, coiffure, habillement et même effets caméra qui ressuscite avec brio les années 1970.
Le scénario lui aussi est sans intérêt. La vie de Linda Lovelace est alors racontée de façon maussade avec des mauvais raccords temporels. Assommé par des « 6 mois », « 6 ans », « encore 6 ans plus tard », le spectateur a du mal à se repérer. La vie de Linda est montrée de façon linéaire puis de façon saccadée. Rob Epstein et ses scénaristiques effleurent le réel intérêt de la vie de Lovelace (son combat contre la pornographie) et se concentre que sur ce qu’elle appelle « ses 9 jours dans l’industrie de la pornographie ». Ajouté à ce scénario tangible, on a le droit a des répliques bébêtes et indignes des personnages.
En revanche, c’est le casting qui vient un peu rehausser le niveau du film, avec la fabuleuse prestation du couple : Lovelace/Traynor. Amanda Seyfried est intéressante dans son rôle de Lovelace même si elle lui donne une image de femme bête et naïve. Peter Sarsgaard, en rôle de Chuck Traynor, est tout simplement époustouflant et offre une prestation impeccable. A noter aussi, les petits seconds rôles d’Adam Brody (Harry Reems et James Franco (Hugh Hefner) sont tous deux très bon.
Bref, Lovelace est un biopic maussade et intéressant qui n’a pas su intéressé le spectateur à la vie torride de Linda Lovelace.