Beaucoup de justesse et de sensibilité pur ce film patchwork qui traite des sentiments amoureux, dans des situations toutes différentes, et très contemporaines. On passe d’un personnage à l’autre, différentes scénettes, et l’on retrouve certain des personnages plus tard dans d’autres situations amoureuses. Des moments très touchants, comme ce veuf espagnol se promenant avec les cendres de sa femme, qui raconte l’amour profond qui l’a unit pendant 44 ans, à 1000 femmes différentes, bien sûr la sienne, mais qui savait se renouveler et le surprendre chaque jour, un texte magnifiquement écrit. Cette jolie fille que l’on retrouve comme un film rouge (l’excellente Franka Patente, déjà vu dans « Cours Lola ») qui veut se faire aimer et use de tous les subterfuges pour attirer l’affection des hommes : se faisant passer pour une sourde- muette, puis pour une malade en phase terminale. Très puissant aussi ce bellâtre bourgeois, quinqua qui trompe sa femme avec une superbe jeune fille, mais qui sera confronté à un désastre absolu, sanguinaire. Pas de jugement de valeur sur ces sentiments amoureux très variés, plus ou moins communs, des tromperies, lassitude du couple, adultère, désir en baisse ou naissant, mais on s’y retrouve tous un peu, grâce à des dialogues ajustés au cordeau. La partie finale ou tous les protagonistes se retrouvent, sans le savoir (une sorte de puzzle qui s’assemble) pendant la Semaine Sainte de Séville , très bien filmée : les processions de pénitents, les cours de sévillane pour sénior, une séance de flamenco gitan dans les rues de Triana, une connaissance et surtout un amour de Séville ,assez surprenant pour une réalisatrice allemande, Doris Dorrie , que j’ai découverte par ce film , et qui démontre un talent fou, donnant envie de voir ses autres films . Les acteurs sont tous excellents. Une petite pépite à découvrir sur Arte.