Après le très bon District 9, le correct Elysium, Neill Blomkamp décline, encore, avec le très moyen Chappie. Le pitch de départ, maintes fois exploité, n'est pas très original, avec ce robot doué d'une conscience. A l'image de ce dernier, le film peine à trouver sa propre identité. Tous un tas de références sont (re)mixées, Philip K. Dick, Robocop (l'Original piloté par Hugh est une copie du méchant robot du film de Verhoeven)... Le cinéaste s'autorecycle en reprenant pour cadre un Johannesburg à feu et à sang, façon docu. Il rajoute tout plein d'effets, y colle une musique exaspérante, celle de Hans Zimmer (qui, il faut le dire, parfois en fait des tonnes), et celle de Die Antwoord, groupe sud-africain assez connu, pratiquant un hip-hop ou gangsta-rap alternatif, agressif, moche. Cerises sur le gâteau de mauvais goût, deux des membres du groupe jouent dans le film, les "parents" de Chappie, qui eux aussi font pas dans la sobriété, et prennent beaucoup trop de place. On aurait pu s'attendre à un vrai duel entre Chappie (et son créateur) et l'ancien militaire joué manifestement avec jubilation par H. Jackman. Heureusement il y a une ou deux scènes d'action bien foutues, mais malgré l'énergie déployée, le film fait limite du surplace. L'idée d'éduquer Chappie (personnage le plus émouvant, intéressant) était plutôt bonne, mais ça part trop en sucette. Trop de second degré, d'humour de seconde zone, certainement pour attirer un plus large public.