Après l'apartheid et lutte des classes, le nouveau film d'anticipation de Neill Blomkamp, prenant place dans une Afrique du Sud violente et opprimée par une police robotisée, aborde cette fois-ci le thème de l’intelligence artificielle... Bizarrement, je préfère largement celui-ci à District 9 et Elysium. Disons que je ne suis pas un grand fan des précédentes œuvres, aussi innovantes soient-elles, du réalisateur. Bien qu'assez appréciables pour leur scénario audacieux et leur mise en scène originale (style documentaire etc.), ces deux longs-métrages m'avaient laissé complètement indifférent, sans doute parce que j'avais du mal à m'attacher aux personnages ou à m’intéresser à l'intrigue. Avec Chappie, c'est exactement le contraire : la réalisation est très classique, le scénario est un peu laborieux (impressions de déjà-vu, facilités scénaristiques, résolution d'intrigue décevante...), mais ces défauts se font vite oublier, tant le film nous emporte émotionnellement. Cette réussite passe principalement par le robot Chappie, superbement animé et génialement interprété par Sharlto Copley, un personnage enfantin mais passionnant, et surtout très touchant. Ses "parents adoptifs" incarnés par les membres du groupe Die Antwoord, Yolandi Visser et Watkin Tudor Jones (qui jouent quasiment leur propre rôle), sont tout aussi attachants. Seul Sigourney Weaver et Hugh Jackman sont moins intéressants. La première n’apparaît que dans trois scènes et le second campe un méchant hyper stéréotypé au look complètement aberrant... Neill Blomkamp signe donc un film de science-fiction atypique et intelligent, dans la lignée de ses précédents, avec des personnages bien construits et des thématiques passionnantes (Johannesburg rongé par une guerre de gangs, nouvelles technologies, intelligence artificielle, notion d’humanité...). Loin d'être parfait, Chappie s'avère tout de même très émouvant (sans pour autant être niais) et divertissant, ce qui est déjà pas mal. On croise les doigts pour Alien 5 !