Pas évident de partir voir un film avec une double appréhension: celle des critiques dythyrambiques lues auparavant à son sujet, et celle de son thème, à savoir un jeune couple face à la maladie de leur jeune enfant.
Mais ce film suffisamment singulier a su se démarquer pour m'offrir un ressenti pluriel et constructif.
"La guerre est déclarée", c'est un film à l'emporte-pièces, dans ses propos et dans la manière dont il est filmé. Comme son héroïne (et sa réalisatrice), ça passe ou ça casse. Et de ce fait même, souvent, ça passe. Je ne suis pas certaine que cela emporte dans sa globalité de si grandes réflexions existentielles ou métaphysiques, mais ça passe.
Le film est tourné tout en impulsivité, en action, en vitesse, au plus près des visages, des corps, des regards. Pas une scène il me semble où on ne voit personne. Toujours quelqu'un. Toujours la vie.
Pour survivre, il faut agir, bouger. Ce film semble nous dire que s'immobiliser c'est laisser la maladie, la défaite - la mort même - gagner du terrain.
Trop en savoir, ce n'est pas si bon pour le moral. Ne rien savoir, ce n'est pas humainement concevable.
Même l'hôpital s'anime: course dans les couloirs, marche à deux épaule contre épaule, à la queue leu leu, à côté du lit où on transporte l'enfant, enfilage des blouses et des masques, portes qui s'ouvrent et se referment.
Entre documentaire et parfois curieusement presque roman photo, l'hôpital, la ville, le train, le film tout entier nous plonge dans cette réalité non souhaitée.
Alors les effets, les imperfections, les approximations du film passent au second plan, après la vie.
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