a été franchement navré par cette horreur de "La guerre est déclarée". Acteurs mauvais, caméra hideuse, scènes ridicules, du pur cinémafrancé dans toute son horreur : les bobos qui filment les bobos en s'imaginant que leur vie est un modèle universel. Dommage car le sujet était risqué et très intéressant. Seul point positif : la manière dont le personnel médical est représenté paraît très juste (c'est pourquoi j emets 1/5 et non 0,5/5). Ce film était le buzz de la rentrée, hé bien en fait, c'est à fuir. Je précise :
Ce film est mal joué, c'est difficilement discutable, particulièrement par Jérémie Elkaïm, qui n'a jamais été un bon acteur (l'ayant déjà vu dans un ou deux autres films).
La caméra est hideuse : c'est filmé en numérique, ça se voit avec un grain monstrueux, particulièrement visibles dans les scènes de nuit et d'intérieurs en soirée, l'image tremblote tellement qu'on la croirait prise avec un mauvais compact numérique du début des années 2000. C'est dire.
Quant aux scènes ridicules, il y en a au moins deux où j'étais explosé de rire pendant la séance : d'abord le départ précipité pour Marseille, qui, franchement, pourrait être repris tel quel par les Nuls pour se moquer du cinéma français et tout le monde le verrait comme une parodie. Il y a aussi la scène vers la fin où les deux se parlent face à la fenêtre de la maison des parents, avec dialogue lourds de vide, silences étirés et regards appuyés, qui est caricatural de ce même cinéma français prétentieux sans même sans rendre compte.
Enfin, le nombre de scènes de la vie quotidienne qui émaillent le film sont autant de subtils clins d'oeil à un mode de vie bobo-parisien, n'ayant rien à avoir avec le sujet du film, autocomplaisants, nombrilistes, et exhibitionniste façon "regardez-notre-mode-de-vie-kilébo-konébien" à la Secret Story. Il faudra m'expliquer l'intérêt de la "kiss-party" dans le cadre du film, par exemple. Le discours que je sens derrière est "voilà comment on doit vivre aujourd'hui dans le monde moderne", c'est moralisateur, ça se prend bien pour un modèle.
Entendons-nous bien : je ne doute pas une seconde de la sincérité du film ! Avoir même utilisé le fils de Jérémie Elkaïm, le fameux Gabriel auquel le film est dédié, à la fin pour figurer Adam plus âgé et guéri, c'est même la sincérité poussée à son extrême. De même que je ne doute pas une seconde que les situations présentées ne soient pas sincères, elles ne le sont que trop au contraire. Mais la sincérité n'a jamais été un gage de beauté ni de vérité. On peut sincèrement se tromper. Et avec les meilleures intentions du monde, on peut faire un film laid, mal joué, et bourré de stéréotypes cinématographiques. C'est le cas ici.