Le succès (très relatif d'ailleurs, à peine un millions d'entrée, je n'appelle pas ça un succès ) de La Guerre est Déclarée est très symptomatique d'une France incapable de s'échapper de la médiocrité cinématographique : comment expliquer les critiques dithyrambiques qu'a reçu ce film?
Pour faire du cinéma, il faut essentiellement trois choses : du talent pour la réalisation, un bon scénario et des acteurs (à peu près) crédibles, trois choses que le film n'a pas.
L'anecdote du quotidien, aussi dramatique soit-elle, ne fait pas un scénario. Que le môme de Valérie Donzelle ait été atteint d'une tumeur au cerveau, c'est tragique; qu'il s'en soit remis, tant mieux pour lui; maintenant est ce que ça mérite qu'on en fasse en film? Clairement non!! Tous ceux à qui il est arrivé des tuiles dans la vie ne décident pas d'en faire un film, et heureusement.
On se retrouve donc devant un pénible "racontage de vie" qui ressemble fort à un docu-fiction section santé/médecine, avec au coeur de l'histoire un couple banal, chiant comme un film avec Romain Duris, lui s'appelle Roméo, elle s'appelle Juliette (fallait oser une idée aussi niaise et stupide); lui vient d'un milieu modeste, elle est issue d'une famille plus aisée (point crise économique atteint), ils s'aiment et comme tous les couples chiants qui s'aiment, ils finissent par faire un enfant.
Puis on s'attarde un peu sur les premiers mois du bébés, les inquiétudes du jeune couples... des séquences tout aussi ennuyeuses qui n'intéresseront que les jeunes couples aussi excitants que les Roméo & Juliette du film. C'est aussi l'occasion de passer en revue une galerie de personnage qui semblent faire un concours de clichés : des amis de l'un aux parents de l'autre, en passant par le chirurgien ou la pédiatre, du cliché en veut-tu en voilà.
La pire idée du film étant surement d'avoir voulu privilégié l'histoire d'amour du couple qui les aide à traverser l'épreuve plutôt que le drame de l'événement : c'est encore pire je pense tant on est incapable de ressentir autre chose qu'un profond désintérêt pour une amourette banale au possible.
Une fois pour toute : les histoires d'amours, quand ça ne vous concerne pas et que ce n'est pas un peu romancée, c'est à se donner envie de se crever les yeux.
Mais le succès (critique) du film n'est pas si étonnant que ça, si on prend en compte la formule avec laquelle il a été créé : histoire d'amour jeune couple modèle bébé maladie du bébé histoire vrai positivisme (jamais crédible : on va essayer de me faire croire que pendant que leur bébé est traité pour une tumeur au cerveau, ils continuent à se faire des blagues et ils ne sont pas abattu par l'angoisse, pourquoi pas) = formule magique gagnante pour faire fondre le coeur de guimauve de la critique française.
Certains diront que je n'ai pas de coeur, c'est peut être vrai mais j'ai un cerveau et ça compense largement.