J'ai trouvé ce film "moyen", pour plusieurs raisons: je n'ai pas trouvé le couple Donzelli/Elkaïm particulièrement attachant ni convaincant; j'ai d'ailleurs été étonné d'apprendre par la suite qu'il s'agissait d'un vrai couple, et que cette histoire était la leur. La réalisation est correcte, sans plus, plutôt sobre dans l'ensemble, mais avec des moments mélo-dramatiques parfaitement inutiles. Le sujet est assez délicat en soi, éviter la facilité larmoyante aurait été une réelle force, mais la réalisatrice a choisi de rester dans les sentiers battus en indiquant au spectateur quand il devait être ému, sans tact particulier. Le titre du film, servant aussi de phrase-clé, est "la guerre est déclarée". Mais où est l'aspect "guerre" ? Où est le "combat" ? Le seul choix cornélien que le couple doit faire de tout le film, c'est de décider dans quelle ville son enfant va être opéré. Celui-ci est ensuite pris en charge dans le meilleur hôpital, et le couple vit sa vie en parallèle, venant régulièrement aux nouvelles, avec en fond la désagréable impression que le (meilleur) chirurgien se doit de leur restituer leur enfant en état de marche, parce que c'est assez clair, un enfant anormal, ils n'en veulent pas. J'ai vraiment ressenti que la possibilité d'éventuelles séquelles post-opératoires était incompatible avec l'amour qu'ils ont pour leur enfant, et le côté "objet cassé" que représente celui-ci m'a particulièrement dérangé dans ce film. J'ai souvent eu la désagréable impression qu'il s'agissait d'une voiture qu'il fallait réparer, que le couple ne voulait en tout cas pas s'embarrasser de cet encombrant gamin malade qui avait mis un terme à leur vie de petits bo-bos parisiens, vivant d'amour, d'eau fraîche et de clopes (comme dans tout film pseudo-dramatique français, la cigarette est omniprésente). Il m'a paru assez explicite que s'ils avaient pu refiler la maladie à l'enfant du voisin, ils ne s'en seraient pas privés. La souffrance de l'enfant n'est jamais abordée, que ce soit l'enfermement à l'hôpital ou les traitements qu'il subit (alors que finalement, la "guerre", c'est lui - et l'équipe médicale - qui la mène); seule celle des parents est montrée, mais surtout sous la forme assez pénible du "pourquoi nous ? On n'avait pas prévu ça, on n'en veut pas, ça nous dérange dans notre vie". Enfin, les personnages secondaires ne sont là que pour servir de faire-valoir au couple, qui est, comme trop souvent dans ce genre de mélos, seul au monde, et entouré de personnes médiocres qui de toute façon ne comprennent rien, y compris le personnel médical. Je n'ai vraiment pas aimé le côté "supérieur" que prend le couple car son fils est malade - je ne vois pas le rapport, et en quoi c'est pertinent. Au final, tout lui est dû, sans qu'il ne fasse d'efforts particuliers en retour. Je passe sur la pub, omniprésente, et sur les chansons bancales, censées saupoudrer le film "d'amour et de légèreté" (amour entre le couple, mais pas vraiment envers l'enfant), mais dont les paroles frisent franchement le ridicule. Bref, un film prêt à être "césarisé" uniquement grâce à son fond, mais dont la forme, ainsi que la morale sont, selon moi, assez discutables.