(...) ANNIE met en scène le parcours à réaliser entre deux antagoniques, d’un coté les valeurs fondamentales de l’Amérique (argent, réussite, famille), de l’autre, la pauvreté / les orphelins. Le choix de la charismatique Quvenzhané Wallis et de Jamie Foxx pour incarner ces deux extrêmes incite malgré tout, à un semblant de réflexion sociétale.
On salue ainsi dans ANNIE, l’initiative de Sony qui tend à se défaire d’une certaine catégorisation du public et/ou de ce qu’on lui raconte, en proposant un casting ethniquement mixte, où, pour parler plus directement, la couleur de peau ne définit pas le personnage. Pas si fréquent, si l’on excepte les films de quelques acteur ultra-bankables comme Denzel Washington, ou Will Smith.
Surtout lorsque, comme argument économique implacable, le scandale du Sony-Gate avait révélé une vision très froide de la question ethnique, via un échange entre deux producteurs analysant le succès relatif du film Equalizer comme lié à l’identification difficile avec un noir.
Pour autant, dans ANNIE tout comme dans Equalizer cela fonctionne. Le plus important n’est peut-être pas la couleur de peau, comme les analystes et les comptables de studios le pensent, mais la qualité d’une histoire, des acteurs, de l’émotion véhiculée, etc.
En tous cas, c’est le propos d’ANNIE, qui nous explique qu’une bonne mise-en-scène suffit généralement à convaincre le public.
Résumer une histoire à son expression la plus basique : le manichéisme. Gentils, méchants, personnages positifs, personnages négatifs.
Pourtant, chacun des partis est motivé par un unique sentiment : l’appât du gain. Monétaire d’un coté, affectif de l’autre. Dans les deux cas, il s’agit de manipuler l’image, celle qu’on donne de soi aux autres. Manipuler l’image, c’est manipuler le public. Contrôler le public, c’est la seule façon de réussir, d’arriver à ses fins. ANNIE propose ainsi une intéressante mise-en-abîme indépendamment de la qualité du film; mise en abîme cynique ? Culturel et inconsciente ? Difficile à dire ... (...
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