Après un cinquième opus très impressionnant de la saga qui avait placé la barre très très haut en matière d’action et de divertissement, on attendait pour ce numéro 6 au moins autant de spectacle. Eh bien, le moins qu’on puisse dire, c’est que nous sommes servis. Sauf que cette fois, ça sent la surenchère... C’est à se demander s’il était possible d’amener toujours plus d’action et toujours plus de spectaculaire. Tout bien réfléchi, la limite de la démesure avait été atteinte avec ce coffre traîné comme un fétu de paille. Mais là, il est clair qu’on a franchi la ligne dangereuse du too much. En voici l’explication. Partie se mettre au vert après le fabuleux braquage perpétré à Rio, nous avons le plaisir de retrouver l’intégralité de l’équipe Toretto réunie pour de nouvelles aventures servies sur un plateau par le Roc Hobbs, porteur d’un argument de taille : Letty serait toujours en vie. Mais ça, le spectateur le savait déjà, à condition toutefois de ne pas avoir raté la scène post-générique du 5. Cette fois, il s’agit de coincer un insaisissable malfrat (porté par un Luke Evans littéralement habité par ce rôle tant il est d'un "inquiétant" charisme), de retrouver Letty, d’obtenir l’immunité et de pouvoir rentrer chez soi. Le challenge va être relevé, et de quelle manière ! Des scènes sont à couper le souffle, à commencer par l’explosion d’un immense parking, et puis surtout lors de la séquence du char ! Cette dernière, à la hauteur de la scène finale du 5, nous fait presque oublier la première grosse incohérence qui réside à faire rouler un 4x4 aussi vite qu’une espèce de kart/F1 propulsé par un moteur proto diesel des courses d’endurance ! Mais là où le bât blesse principalement, c’est lors de la scène finale qui dure un peu plus de 12 minutes, un long temps passé sur une piste d'envol (ou d’atterrissage, c'est selon) d’une longueur de plusieurs dizaines de kilomètres parce que parcourue à la vitesse d’un avion… lequel, la moitié du temps, vole à quelques mètres à peine au-dessus ! Et je vous passe les menus détails qui vont avec. Malgré tout, le clan Toretto nous parait toujours aussi sympathique (il faut avouer que l’humour apporté par Tyrese Gibson fait toujours autant de bien), tant et si bien qu’en dépit du trop grand nombre d’invraisemblances qui ne manque pas de laisser quand même un léger goût amer (alors que nous nous accordions à les pardonner facilement jusque-là), on se surprend à déjà attendre le numéro 7… qui aura failli ne pas voir le jour après l’accident tragique qui a coûté la vie à Paul Walker. Mené pied au plancher, on garde cette double trame policier-action, dans laquelle Gina Carano fait plus que se défendre, et dont chaque moment est bien accompagné par une B.O. de qualité. Le rythme est toujours aussi endiablé, définitivement boosté depuis l’arrivée de Dwayne Johnson dans la saga, ce qui fait que nous ne voyons pas vraiment passer les 130 minutes, ponctuées par une scène annonçant la suite des événements et intégrant définitivement le "Fast and furious : Tokyo drift" dans l’évolution générale de l’histoire.