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Nathan C
1 abonné
7 critiques
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5,0
Publiée le 5 mai 2014
J'ai adoré ce film : le père vieillissant, les rapports entre le jeune fils et son père, la photographie des américains, les plans des paysages américains. Drôle, touchant, vrai est très belles photographies
Quand on met 5 étoiles sur Allociné, il est écrit "Chef d'oeuvre" : C'est vraiment le cas ici. Je suis sorti de la salle en me disant : "je viens de voir une perfection cinématographique". Magnifiquement bien joué, des images splendides, un scénario intelligent, de l'émotion, et surtout...de l'humour. Un humour noir, dur et abordant des problèmes qui touchent tout le monde sans exception.
Alexander Payne m'avait déjà très agréablement surpris avec Monsieur Schmidt, Sideways et surtout The Descendants. Il atteint ici le summum. Bravo.
Les réfractaires voyant débarquer ces contrées perdues sur écran large et fixe, se diront "mortel"... Et mettront en veille ce cinéaste qui s'amuse ferme derrière ses acteurs, des silhouettes étasuniennes lourdingues autour du visage Ô combien naturel du supposé millionnaire (qui plus est, récompensé par la profession) ! Par contre les adeptes d'humour pince-sans-rire seront à la fête, de plain-pied dans le vide sidéral de cet environnement-là, entre bière et ragots autour du sexe, même le plus catholique. Obésité, amabilité et coups de poignard dans le dos, silences gênés ou non dits, signes de ralliement inattendus ... A déplorer juste quelques longueurs avant le fin mot, et encore... Pour le reste, notre quotidien contemporain hors balises y défile, le plus cru, le plus immonde. Sans maquillage pour finir... Et alors ? Le miracle est qu'on en sort guillerets, imprégnés de la démarche du patriarche, d'inquiétante à hilarante pour la postérité !
J'ai adoré! Film très comique, avec un Bruce Dern parfait dans ce rôle de vieillard qui n'a plus toute sa tête... Ce film dont la bande annonce ne m'avait pas emballé tient le pari d'allier au comique des scènes très touchantes, et de traiter le sujet de la famille d'une belle manière. Une réussite!
Alexander Payne, réalisateur remarqué de The Descendants en 2012 notamment, revient avec un nouveau film, Nebraska. Comme son nom l'indique, le film prend place au centre des Etats-Unis, de plus en plus délaissé, où le chômage fait rage et où les gens s'accrochent aux minces espoirs de la vie. Bruce Dern incarne un retraité gâteux et obstiné qui s'accroche à un rêve fou et stupide ; il décide d'aller chercher son million de dollars promis par un courrier publicitaire mensonger que tout le monde aura identifié comme tel, sauf lui. Et, comme personne ne veut participer à son aventure insensée, il commence à parcourir les centaines de kilomètres qui le séparent de la société lui ayant promis son gain à pieds. Voilà le point de départ de l'histoire, car son fils cadet va décider d'accompagner son père, plus pour se rapprocher de lui que pour participer à son délire.L'image est belle, tout en noir et blanc, mais pas autant que ce que certaines critiques ont dit. L'avancée du film, elle, est un peu poussive, mais les quelques rires jaunes éclaircissent le récit. On passe un bon moment, mais le sentiment qui règne en sortant de la salle est que le film aurait pu être meilleur. Peut-être le film se pose-t-il trop en tant que témoin de la dure vie sociale de l'Amérique profonde white trash.
Pour ceux et celles qui ne jurent que par le rêve américain tel qu'on le montre faussement dans les médias et au ciné, une petite piqure de rappel. Les USA ne sont pas seulement la Californie et New York, mais principalement des coins tels que ceux qui défilent tout au long de ce road movie, avec des personnages qui n'ont rien de caricaturaux. L'histoire de cet homme que tout semble accabler, persuadé qu'il a gagné à une loterie par correspondance, et le moyen de revenir aux sources et de régler des comptes avec un passé familial visiblement peu glorieux. La photo est magnifique, le jeu des acteurs excellent, l'humour décalé et efficace. Une belle balade au coeur de ce que l'on appelle le "ventre mou" des Etats Unis, mais qui correspond vraiment à ce qui se passe là bas.
Un roadmovie touchant, oscillant entre l'attendrissement et le chagrin lorsque l'on suit le vieil homme et son petit fils qui accompagne en connaissance de cause les fantasmes du grand père. Les réunions familiales, les complots, les joies, espoirs et déceptions, le film nous fait passer par toutes ces phases avec beaucoup de justesse et d'humanité.
C'est dans un somptueux noire et blanc qu'Alexader Payne film ses personnages hauts en couleurs, émouvants et cyniques, dans une Amérique désabusée... Le résultat est un film touchant, drôle et grinçant, porté par une photo magnifique !
Alexander Payne est devenu un des chouchous du cinéma indépendant américain au grand dam de certains de ses détracteurs qui l’accusent d’en faire recette sans une once de sincérité, allant même jusqu’à faire preuve d’une certaine condescendance pour les milieux qu’il dépeint. Il est sûr que vu sous cet angle « Nebraska » peut paraître comme une enfilade de scènes à la limite du sordide tellement la vision que donne Payne des habitants du Nebraska profond peut laisser l’impression de zombies décérébrés absorbant le flot télévisuel affalés sur leur canapé, ou déambulant comme des âmes en peine dans les rues désertifiées de petites villes devenues fantômes. On peut certes y voir un mépris hautain de la part du réalisateur pour ces pauvres bougres qui n’ont pas su tout au long de leurs misérables vies sauter dans le train de « l’american way of life » qui tend les bras à ceux qui osent mais aussi un lucide et amer constat sur un système qui laisse derrière lui ceux qui après avoir bravement servi ne sont plus jugés utiles car c’est ailleurs que chez eux désormais que se joue la partie. Le recours au noir et blanc qui n’est pas sans rappeler « les raisins de la colère » de John Ford autre film avec en toile de fond une crise économique montre que les habitants du Nebraska sont restés figés dans leur passé parce que leur pays n’a pas voulu leur offrir un avenir. On n'est décidément rien au Etats-Unis quand on n’est pas riche ou qu’on ne participe plus activement à la prospérité du capitalisme. Mais tout espoir n'est pas perdu car chez l'oncle Sam tout est possible, il suffira d’un gisement de gaz de schiste pour que la petite cité endormie retrouve tout son lustre et les affairistes de tous poils à ses portes. L’engourdissement a ici frappé toute les générations, si Woody Grant (Bruce Dern) n’a plus assez de neurones à sa disposition pour comprendre qu’un jeu publicitaire émanant d’un éditeur style Reader’s Digest ne peut lui offrir un million de dollars, son fils David (Will Forte) qui végète dans un magasin d’électronique tournant au ralenti a tout son temps pour l’accompagner dans son périple régressif jusqu'à sa ville natale. Payne montre sans fard les endroits les plus reculés de son pays et c’est sans doute ce qui peut heurter tant le message politique ou social du réalisateur ne s’appuie pas sur une dramaturgie prompte à réveiller les consciences comme autrefois les De Sica ou Rossellini, pères du néo-réalisme italien. Il s’agit tout simplement de la réalité quotidienne de ces laissés pour compte chez qui le retour au pays d’un ancien, parti jeune tenter sa chance dans le Montana, provoque une vaguelette d’admiration, un relent de souvenirs enfouis et une résurgence de vieilles dettes en souffrance. Mais "Nebraska" parle aussi de la quête d’un fils au milieu du gué qui cherche à comprendre à travers ce court voyage dans le passé paternel d’où il vient et quelle peut être sa filiation avec ce père alcoolique qu’il n’a pas presque pas connu. Le road movie est un genre cinématographique typiquement américain dont Payne se revendique mais son film qui se veut une épure, n'emprunte pas les chemins habituels n'offrant au spectateur aucune des étapes bizarres ou cocasses qui jalonnent en général l'exercice. Il faut donc faire un effort pour accepter les images à la fois abruptes et banales que nous sert Alexander Payne qui livre ici son film le plus réaliste et le plus désenchanté. Bruce Dern ne pouvait trouver meilleure récompense en fin de carrière pour corriger la malédiction qui lui est tombée dessus en début de carrière le jour où dans le western de Mark Rydell, " Les Cowboys" (1972), il devint le seul acteur à avoir tué John Wayne à l'écran. Bad guy à vie, ça vous marque un homme.
Nebraska est un road-trip assez amusant, où le franc parlé et la folie douce sont de mise. Rien de révolutionnaire dans cette fiction où un fils accompagne son père à 1500km de chez eux pour récupérer un million de dollars (en fait une arnaque évidente), mis à part le fait qu’elle est filmée en noir et blanc, un choix esthétique surprenant et pour le moins inutile. Nebraska n’est ni un grand film, ni un film d’intellectuel, mais c’est un petit film agréable où la candeur absolue est de mise et où le vide est sauvé par le rire.
Un film très chouette, d'une esthétique remarquable, de magnifiques plans, avec une certaine poésie, qui nous rend triste et nous fait sourire non pas à travers une vulgaire 'prise d'otages' du spectateurs dont on force l'émotion mais à travers le portrait de personnages et d'une famille que l'on connaît tous. Qu'ils soient touchants, détestables et même parfois d'une bêtise affligeante, les personnages restent toujours dans le vrai, dans le familier. Le film, sans prétention et intime, est véritablement vécu du début à la fin. La musique, magnifique et présente juste comme il faut, apporte une touche folk et donne vraiment au film son air de balade dans la vie du vieux Woody.