Nebraska
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226 critiques spectateurs

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anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 7 avril 2014
Vieux projet mis entre parenthèses il y a quelques années après Sideways (2005) auquel il ressemblait selon lui un peu trop, Nebraska n’est pas vraiment le film qu’on attendait d’Alexander Payne après le succès de The Descendants (2012), et tant mieux. Road-trip épuré à l’extrême en forme de retour aux sources, Nebraska réussit à faire simple sans pour autant tomber dans le conte pour enfants, porté par un casting peut-être moins prestigieux que son prédécesseur mais impeccable de bout en bout.

Faire entendre la voix des sans-voix, c’était le pari audacieux mais risqué d’Alexander Payne avec ce taiseux Nebraska, tout en silences, quiproquos et sous-entendus. A l’heure où le film social a à peu près disparu des écrans des cinémas américains et assimilés, c’est à cette Amérique profonde en train de doucement se noyer qu’Alexander Payne donne ici la voix, trimbalant ses anti-héros entre Montana et Nebraska pour dresser le tableau d’un pays dans le pays largué par la modernité et son cortège de désastres économiques.

Tout dans Nebraska se met donc au service de cette humilité presque documentaire, où Alexander Payne n’essaie jamais d’instiller du drame pour le drame ou du dialogue pour le dialogue, refusant à tout prix la performance pour la performance pour privilégier une forme de vérité, que celle-ci soit glamour ou pas. Dans cette recherche de la simplicité, le choix du noir et blanc permet habilement de se rapprocher du conte philosophique, déconnectant l’ensemble des contingences du temps et des modes de l’époque.

Nebraska n’est en effet pas à la mode, et ne fait rien pour l’être. En apparence un peu anecdotique au début, le film d’Alexander Payne ne cherche ainsi pas à appâter le spectateur en donnant dans le sensationnalisme du drame familial. Nebraska mûrit au contraire du début à la fin, et laisse progressivement se mettre en place son scénario finalement pas si creux que cela, et sa mécanique psychologique bien plus fine que ce que l’on peut redouter au début.

En opérant ainsi, Nebraska va chercher des émotions que l’on ne croise pas si souvent dans le cinéma des grands studios, et touche d’autant plus qu’il donne à voir des hommes et des femmes de la rue que l’on ne filme quasiment plus dans un cinéma d’aujourd’hui ne mettant plus beaucoup les pieds dans les maisons des masses laborieuses, pas assez photogéniques en dehors des quelques habituels clichés des pauvres sympas restés simples. Il y a dans tout cela une vraie tendresse pour ces oubliés de la grande marche du progrès, mais une tendresse parvenant à éviter le piège de la mièvrerie pour simplement montrer les gens comme ce qu’ils sont et non pas comme ce que l’on voudrait qu’ils soient.

Désamorçant également le mélodrame par de fréquentes tonalités comiques, Nebraska est au final un film qui ne paie pas de mine mais en réalité bien plus intelligent qu’il n’y parait, sachant instiller de la complexité et de l’émotion petites touches par petites touches, pour finalement laisser le spectateur face à un film pas si anecdotique que cela malgré tous ses efforts pour cacher son ambition artistique.

Dans cette belle leçon de cinéma, un grand mérite revient bien sûr aux deux acteurs principaux, et à Alexander Payne ayant eu l’intelligence de se passer de stars pour laisser une chance aux spectateurs de s’approprier ses personnages. Bouleversant par ses silences, Bruce Dern accomplit ici ce qu’on peut appeler une performance d’acteur, donnant magnifiquement corps à un personnage qui rend un peu de leur dignité à des milliers d’hommes incapables de prendre la parole pour se défendre. Il fallait un engagement total pour sombrer avec son Woody Grant dans le naufrage de la vieillesse et Bruce Dern montre ici avec éclats que l’âge n’est pas un obstacle quand la flamme est toujours là.

Plus étonnante peut-être est la performance d’un Will Forte que l’on connaissait jusque-là surtout comme bouffon du roi, et qui réussit ici à mêler dans les bonnes proportions sa fibre comique de loser absolu et une plus grande profondeur de jeu, indispensable pour révéler tous les ressorts psychologiques de cette relation père/fils en apparence complètement bancale. Autre anti-héros à la recherche d’un père qu’il n’a finalement jamais vraiment connu, Will Forte sait ainsi assez s’effacer pour rester dans la tonalité douce-amère du film, mais aussi monter en régime quand il le faut, une grande partie de l’émotion dégagée par le film se nourrissant du regard du fils sur ce père qu’il découvre finalement comme pour la première fois.

Peu de films jouent autant des regards, des silences et des non-dits que sait le faire Nebraska, dont la pudeur vis-à-vis des sentiments de ses personnages est une des clés de sa réussite. spoiler: Pudeur qui irrigue tout le film jusque son dernier plan, aussi sobre qu’efficace.
Preuve que l’économie de moyens contribue parfois autant à l’efficacité que la débauche de sentiments et d’effets spéciaux de toutes sortes. Si l'intuition est là depuis un moment, il est toujours appréciable d'en avoir des preuves tangibles, Nebraska est là pour prouver qu'il y aura toujours une place pour un autre cinéma, voire même plusieurs.
poet75
poet75

280 abonnés 703 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 7 avril 2014
Rien ne l'en fera démordre: Woody Grant en est sûr, le courrier qu'il a reçu ne peut pas mentir, il a gagné un million de dollars à une loterie! Il en même tellement persuadé que, malgré son âge et ses infirmités, il entreprend, à plusieurs reprises, de faire à pied le chemin qui le sépare de Billings dans le Montana à Lincoln dans le Nebraska, soit un bon millier de kilomètres! La police, l'ayant trouvé, le ramène à la maison, mais il ne songe qu'à repartir. Et ni sa femme ni ses fils ne parviennent à le raisonner.
Woody Grant veut son million de dollars. En a-t-il besoin? Qu'importe! Il a décidé de se racheter une camionnette, lui à qui il est désormais interdit de conduire, et un compresseur pour remplacer celui qu'il a prêté jadis et qui ne lui a jamais été rendu. Quant au reliquat, eh bien ce sera pour laisser quelque chose à ses fils.
De guerre lasse, face à un père aussi obstiné, un des fils se décide à l'emmener jusqu'au Nebraska, en passant par Hawthorne où réside un des frères de Woody. L'on a affaire à un road-movie assez classique donc, mais magnifié par une superbe photographie en noir et blanc, par des acteurs et actrices au mieux de leur forme, et par un scénario malin, multipliant les trouvailles, mêlant intelligemment l'émotion, la peine, la colère et le rire.
Ce périple, qui fait se retrouver le père et le fils, mais aussi la femme de Woody qui vient les rejoindre en cours de route, les membres de la famille habitant la ville de Hawthorne, et plein d'autres individus fréquentés autrefois par le supposé millionnaire, ce périple réserve mille surprises, des plus savoureuses aux plus scandaleuses. Dès qu'il est question d'argent, et en l'occurrence de beaucoup d'argent, on peut être sûr que les rapaces ne sont pas loin, prêts à s'emparer d'une bonne partie du magot. Famille, amis, plus rien ne compte que de s'en mettre, si possible, plein les poches...
Bien sûr, au bout du compte, comme on a affaire à une triste arnaque, on risque fort de rester penaud! Pas tout le monde cependant, car ce périple, aussi farfelu qu'il paraisse, n'aura pas été inutile, loin de là. Il aura mis à nu le coeur de pas mal de gens, y compris celui des deux principaux protagonistes. Et le coeur de ces deux-là finit par révéler ce qu'il y a de plus beau en l'homme. Parmi ces oubliés de l'Amérique, il peut se cacher de pauvres mesquineries, mais aussi de grandes générosités. Et c'est bien ce qui l'emporte, au bout du film, quand l'émotion gagne aussi, irrésistiblement, le coeur du spectateur! 8/10
anonyme
Un visiteur
4,5
Publiée le 7 avril 2014
Léger, subtil, souriant et dépressif, voilà ce qu'il me vient quand je pense à Nebraska.

Tout le film est cohérent, Will Forte est brillant, les acteurs sont concernés, et chacun fournit une belle prestation.
Nebraska ce destine au gens qui traverse leur pays en voiture, sans but tangible, sans véritable espoir ou illusion, mais qui décide tout de même de faire cette route.
Et c'est rare de voir une long métrage sur l'amour filiale et la crise qui ne suinte pas d'un surplus de patos.

En outre la chute est excellente.

A bon entendeur ;)
ninilechat
ninilechat

76 abonnés 564 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 7 avril 2014
Le truc imparable pour être catalogué artzéessai? Tourner en noir et blanc. Ca vous pose le bonhomme. Mais il ne faudrait pas que ça devienne une mode.

Parfois, le noir et blanc s'impose comme un évidence. Vous ne pouvez imaginer Heimat en couleurs! Dans le cas de Nebraska, il y a un peu de coquetterie d'auteur -l'emploi du noir et blanc ne sert guère qu'à accentuer l'effet désespérantesque de ces interminables plaines des Etats Unis, peuplées de petits blancs misérables et totalement abrutis.

C'est encore une histoire de filiation, une belle histoire entre un père et un fils. David, le fils: gentil, trop gentil. Woody, le père (l'excellent Bruce Dern, eh oui, celui qui a eu une bien charmante fille.....) est un vieil alcoolo aigri, qui n'a sûrement jamais été ni un bon père, ni un bon mari. (Il faut dire que la mère, June Squibb, une grosse pipelette méchante et vulgaire, ne prête pas particulièrement à l'attendrissement..... Ses sorties déplacées désespèrent David). Et maintenant, Woody en est arrivé à un point où l'on aimerait bien que le diagnostic d'Alzheimer soit posé, pour éviter de le cataloguer juste comme quelqu'un que la sénilité rend encore plus méchant....

Il a reçu une de ces annonces "vous êtes l'heureux gagnant d'un million de dollars", dont la diffusion en France est semble t-il, réglementée, ce qui nous empêche pas d'en trouver régulièrement dans notre courrier. Et il est persuadé d'avoir gagné. Toutes les objurgations de sa famille n'y font rien: c'est une réclame! c'est une arnaque! Il veut aller à Lincoln, Nebraska, et ramener son million. Et donc le trop gentil David va emmener son père, depuis le Montana, jusqu'à Lincoln, dans sa vieille voiture qui ne risque pas d'excès de vitesse. Pour lui faire un dernier petit plaisir, tant qu'il a un reste de conscience? Pour essayer d'avoir en quelques jours un vrai rapprochement humain qu'ils n'ont jamais connu?

En cours de route, ils traversent le bled où Woody est né, ce qui lui donne l'occasion de revoir quelques très anciens amis (David découvre que son père a été considéré comme un héros de la guerre de Corée!) et celle d'une grande réunion de famille, avec ses nombreux frères et leur descendance -des obèses ras-du-front dont la bagnole est le seul sujet de conversation- Oh, la famille! A part David, le seul être normal est son frère ainé Ross (Bob Odenkirk) qui présente les infos sur la chaine de télévision locale, et passe donc pour un sacré intellectuel....

La télévision mouline en permanence des matches de base ball ou du n'importe quoi, devant la famille avachie.... Mais tous sont persuadés que ce foutu Woody est vraiment devenu très riche! Et chacun de se rappeler comment il l'a aidé.... comment il lui a prêté de l'argent.... à commencer par son ancien ami et associé Ed (Stacy Keach), qui devient même menaçant.... Bref, finalement rien ne va bien se passer entre le supposé millionnaire et sa triste famille.

Le gentil David, c'est l'excellent Will Forte, que je ne connaissais pas du tout. Et on ne peut qu'admirer le travail de Bruce Dern. Ce regard absent, ailleurs, vide; et puis, lorsque la famille va visiter la maison natale de Woody, maintenant abandonnée et délabrée, son œil qui se réveille; il reconnait tout, la place de son lit, celle du lit de ses parents.... On sait que quand la mémoire fout le camp, ce sont les souvenirs d'enfance qui restent les derniers....

Alexander Payne a réalisé un joli film sur le naufrage de la vieillesse. Voilà un road movie qui ne ressemble en rien aux autres....
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 7 avril 2014
film sublime....une merveille...cela fait bien longtemps que je n avais pas ressenti ces émotions. ..l humour....tout y est avec simplicité. ..subtilité. ..
anonyme
Un visiteur
4,5
Publiée le 6 avril 2014
Excellent film d'Alexander Payne ! C'est drôle et émouvant. Ce long-métrage nous amène à réfléchir sur le thème de la famille et notamment la transmission. Les acteurs sont supers (Bruce Dern, June Squibb et Will Forte en tête). Les images en noir et blanc sont magnifiques et sont accompagnées par une bonne BO ! A ne pas manquer
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 6 avril 2014
un film atypique et touchant sur une realite de ces villes ou la vie est difficile pour tout le monde. aussi une fine etude des relations parents enfants et une interpretation remarquable des quatre principaux protagonisres. tres belle photo.
Flore A.
Flore A.

35 abonnés 518 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 6 avril 2014
Nebraska est un road-movie mordant, mélancolique et très drôle par moments qui bénéficie d'un casting exemplaire.
anonyme
Un visiteur
4,5
Publiée le 6 juillet 2014
Alexander Payne, pour son sixième long métrage, nous offre une virée sur les routes longilignes du Nebraska. Une virée, en noir et blanc, qui évoque pourtant toutes les nuances des sentiments. Un film authentique sur l’amour filiale, et dans un moindre mesure la rapacité des proches. Une fresque, à la photographie soignée de Phedon Papamichael, et bercé par la musique jazzy de Mark Oton.

Woody Grant (Bruce Dern) vient de recevoir une brochure publicitaire où on l’informe qu’il est peut-être l’heureux gagnant (si son numéro est tiré au sort) d’un somme d’un million de dollars. Le voilà, dans l’instant, qui prend la route, à pied, convaincu d’être gagnant. Rattrapé plusieurs fois, par sa famille, ou par la police, le vieillard fugueur se désespère. Sur un coup de tête, pour changer d’air, son fils David (Will Forte) décide de l’emmener à 1500 km de chez eux, dans la ville de Lincoln au Nebraska, pour retirer ses gains. L’occasion se présente alors de s’arrêter à Hawthorne (en réalité Plainview au Nebraska), ville natale de Woody.
Nebraska, c’est un road-movie baigné dans la lumière crue des plaines américaines, adoucie par le choix de filmer en noir et blanc. Cette décision rajoute à la fois au cachet artistique de l’œuvre, tout autant qu’elle apporte une certaine sérénité à son propos. Chaque plan est aussi beau que le précédent, on acquière la conviction que chaque image trouverait sa place dans une exposition photographique de qualité. Papamichael et Payne font preuve d’un sens aigu du cadrage et de la lumière pour rendre hommage à la beauté dramatique des visages, et à la beauté naturel des décors.

D’un point de vue scénaristique, Bob Nelson signe un script à la fois touchant et par endroit comique. Les liens ténus qui lient Woody, père alcoolique, qui ne semblent pas s’être beaucoup occupé de ses enfants, ajoute à la délicatesse de son fils, David. Ce dernier, avec une noble bienveillance, accompagne son ascendant dans ce qui pourrait être la dernière illusion de sa vie. L’occasion pour lui de découvrir par touche, l’homme que fut son père : un rescapé de la guerre de Corée, peu bavard et peu enclin à se plaindre, se réfugiant dans l’alcool. Il découvre aussi une bonne pâte dont les membres de la famille et les associés ont profité tout au long de sa vie. Les prestations de l’ensemble de toute la troupe d’acteur est remarquable. Aux côtés de Bruce Dern, récompensé par le Prix d’interprétation masculine à Cannes en 2013, et de Will Forte, tout deux débordants d’émotions sincères, June Squibb (Kate Grant) joue une matriarche forte de caractère, cachant derrière son autorité éprouvée, un amour protecteur envers son mari et ses fils. Son personnage haut en couleur donne lieu à quelques instants de franche hilarité, notamment lorsqu’elle rend « hommage » aux membres défunts de la famille de Woody au cimetière protestant. Bob Odenkirk (popularisé pour avoir joué l’avocat dans la série Breaking Bad), incarnant Ross Grant, le frère de David, est ici métamorphosé dans ce rôle de jeune premier que rattrape les émotions provoqués par la découverte du passé paternel. Le sel de Nebraska, la question que nous pose le film, à travers ces retrouvailles familiales à la fois touchantes, et éprouvantes, est celle de cet instant de grâce. Risquons-nous de passer à côté ? Savons-nous suffisamment qui sont nos parents ? Woody déclare à son fils qu’il tient à la récompense parce qu’il veut leur laisser quelque chose. Il n’y aura pas de récompense sonnante et trébuchante. Pourtant, David et Ross, emporteront avec eux, une rétribution bien plus forte. Woody vivra à jamais dans leur souvenir, bien plus fort et complexe qu’il l’aurait pu avant cette aventure. En quelque sorte, son tendre souvenir s’imposera comme le plus beau des héritages.

Mâtiné d’humour, profondément touchant, visuellement parfait,Nebraska est certainement le film à voir, que dis-je, à contempler, cette semaine.

Retrouvez nos autres critiques sur Une Graine dans un Pot :
Laurent M.
Laurent M.

8 abonnés 73 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 6 avril 2014
Excellent ! C'est touchant, joué superbement par des acteurs qui n'en font pas des tonnes et expriment une vraie é beau cinéma.
Stéphanie P.
Stéphanie P.

2 abonnés 19 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 5 avril 2014
Film émouvant qui interroge sur l'indulgence nécessaire à avoir quand ses proches vieillissent. Le père et son fils envahissent les scènes de tendresse au milieu d'une foultitude de personnages plus beauf les uns que les autres. Le noir et blanc accentuent l'intimité entre les principaux personnages. Et la musique proche de la country version soft renvoie à l'Amérique profonde. Un très bon film. Un peu un ovni quand même mais c'est un bon moment d'émotion.
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 5 mai 2014
Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un film de ce niveau, ça change des films sans aucun intérêt et aucune saveur qu'Hollywood nous propose en permanence. Scénario simple en apparence mais en réalité avec une grande profondeur. Réalisation exceptionnelle, d'une qualité remarquable, un jeu d'acteurs époustouflant. Beaucoup de choses sont à tirer de ce film qui est sans aucun doute un très grand film, il restera dans les mémoires. Réflexion sur de nombreux sujets liés, relation père fils, parents enfants, le rêve (américain), la force, la persévérance, l'entêtement, l'empathie, la vieillesse, la vulgarité, l'humanisme, la finesse, la situation économique et sociale sinistrée de cet Etat, les préjugés, la cupidité, l'égoïsme, l'individualisme, la revanche sur les autres...

Laissez tomber les films pour idiot (300 et autre navet industrialo-industriel Hollywoodien) et allez vivre un vrai film de cinéma, incontournable !
tixou0
tixou0

717 abonnés 2 005 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 7 avril 2014
Woody Grant (Bruce Dern) est un vieil homme usé par le travail, et surtout par l'alcool (son meilleur compagnon depuis l'enfance !). Un jour, il reçoit une de ces lettres que tout le monde a reçues, lui indiquant qu'il est le gagnant d'un million de dollars (en très gros caractères) - sous réserve d'un tirage au sort (en caractères minuscules). Même au fin fond de l'Amérique profonde (Billings - la ville la plus peuplée du Montana, avec un peu plus de 100.000 habitants) on devrait savoir que c'est un piège à gogos (surtout quand ils sont âgés), mais Woody s'entête et entreprend quotidiennement de partir à pied (il n'a plus le droit de conduire) pour un périple de 1.500 bornes - afin d'aller toucher son pactole. Arrêté un jour par une voiture de police, retrouvé un autre par sa femme, ou son fils cadet, David (Will Forte). Ce dernier se résout à embarquer son père pour rallier le Nebraska avec lui (le siège social de la société lui ayant garanti qu'il était millionnaire se trouvant à Lincoln, la capitale de l'état). Après avoir traversé le Dakota du Sud (l'état du Mont Rushmore), père et fils arrivent, pour étape (un w-e durant) à Hawthorne (à 300 kms encore de Lincoln). C'est la ville natale de Woody, qui y a encore famille (un frère marié, et deux neveux) et relations diverses. Kate Grant rejoint ses mari et fils en bus, puis arrive en voiture Ross, l'aîné des Grant (sans femme, ni enfants, "retenus"). La réunion de famille s'étoffe encore avec l'arrivée, en voisins, des 4 autres frères de Woody, certains avec femme et fils. La nouvelle de la bonne fortune de Woody s'est répandue dans la petite bourgade...
Road-movie bien sûr, chronique acide (mais parfois burlesque) de la vie de province (Amérique oubliée - Nord et Midwest agricoles), étude sans pitié de la vie de famille (surtout élargie), mais d'abord un beau portrait en double, père et fils, spoiler: avec un magnifique acte de piété filiale, en point d'orgue.

Au positif : la mise en scène sobre d'Alexander Payne. Un regret : le noir et blanc, plus surcharge qu'autre chose. Un étonnement : le Prix cannois du Meilleur acteur pour Bruce Dern - une performance honnête, sans plus, un brin monolithique (Toni Servillo était tellement ébouriffant dans "La Grande Bellezza", et méritait tellement plus d'être distingué - passons, les jurys cannois sont souvent déconcertants dans leurs emballements !). Will Forte, l'autre partie du binôme, David, est nettement plus convaincant d'ailleurs.
Chapek
Chapek

5 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 5 avril 2014
Superbe film, beaux paysages, admirablement joué et tout en finesse, léger humour sur un sujet qui pourrait être triste ...
toxicbo!
toxicbo!

18 abonnés 320 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 6 avril 2014
Sur fond de musique folk irlandaise ennivrante et parée d'une image en noir et blanc d'une beauté inouïe, la nouvelle réalisation d'Alexander Payne ("Sideways", "The Descendants"), probablement la plus aboutie, porte un regard touchant sur les parents, au moment des jours funestes et la considération des enfants, lors de ceux-ci. Il peint aussi en relief le portrait d'une Amérique profonde en pleine crise, mélancolique et inerte, qui raisonne longtemps dans nos têtes. Souvent très drôle dans ses dialogues, ce road-movie sentimental et engagé puise, par ailleurs, sa force dans son casting de haut vol, Bruce Dern, en papie sur le déclin et June Squibb, en mamie au caractère bien trempé, en tête de liste ...
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