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    La maladie du sommeil
    Note moyenne
    3,1
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    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 25 juillet 2013
    Un bien étrange film que ce Schlafkrankheit... Du point de vue formel, on retrouve les codes les plus plaisants du cinéma d'auteur allemand contemporain, la maîtrise est bien là : on pense à Haneke et à Heisenberg, pour dire à quel point ça déchire visuellement. On retrouve ce sentiment que les plans durent juste ce qu'il faut, leur longueur colle parfaitement au sujet filmé, les éclairages sont ultra réalistes avec des couleurs entre brûlées et affadies pour donner ce sentiment typique au cinéma allemand que le réel est bien décevant, voire cruel, y a de la diversité logique et pertinente dans les choix de cadrage, aucune musique extra diégétique, etc. De plus, les acteurs sont bons, de ce côté là rien à redire. L'aspect qui est pour moi le plus problématique est le scénario. Christoph Hochhäusler a publié (le 7 juillet 2013 sur son blog Parallel Film) un billet plus que brillant intitulé "unpolitisch", sur le désintérêt croissant et alarmant des longs métrages de fiction contemporains pour le politique, préférant des histoires "abstraites" sans grand intérêt social. Il accuse ainsi au passage Ulrich Köhler d'avoir réalisé 'Montag' en 2006-2007, insinuant même que Köhler y aurait dérivé vers une esthétique ancrée à droite (faudrait que je revois le film pour m'en convaincre...). Je ne sais pas si Köhler a été conscient de cette "droitisation" de son cinéma (qui serait, il est vrai, problématique étant donné que la critique l'associe volontiers à l'école de Berlin... et que tout mouvement néoréaliste est par définition à gauche), on dirait que dans ce film il cherche à faire amende honorable et à dresser une sorte de pamphlet exhaustif de tout ce que serait de manière constitutive le politique post-moderne. En faisant se rencontrer et se confronter des personnages de nationalités différentes (des Allemands, des Français, des Africains), il mélange ainsi allégrement des questions de géopolitique mondiale à des questions de politique nationale, tout en cherchant à dresser un portrait d'une humanité à la fois pécuniaire, paranoïaque et intolérante sans lâcher la promesse métaphorique annoncée par le titre du film, et sur laquelle se conclut laborieusement le film avec ce rappel à la légende de l'hippopotame entendue vers le début du film. Une ambition qui pèse très lourdement sur le film, à se défaveur donc, puisque, à vouloir parler de tout, on finit par ne parler de rien. Le propos du film en ressort donc, pour moi, trop visiblement à gauche (sans être pour autant populiste ou libertaire, c'est assez étrange), ça fait un peu forcé et artificiel, et surtout beaucoup trop confus : le film n'ayant pas une durée excessivement longue, tous ces thèmes ne sont pas suffisamment argumentés et finissent par se chevaucher, je trouve qu'on n'y voit plus très clair au bout du compte.
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