La première fois que j'ai vus "Red 2", je devais avoir 15 piges, tout au plus; pas encore très calé niveau cinoche d'action, j'avais bien aimé. N'ayant pas encore vu tout ce que j'ai pu voir depuis, mon expérience, pas grandiloquente, m'avait laissé penser que "Red 2" était un très bon film d'action, le genre extrêmement solide. Sauf que, bien sûr, il n'en n'est rien. En soit, c'est pas vraiment mauvais; médiocre, le film y est presque mais, heureusement pour lui, certains détails restent à signaler; des détails qui le sauvent, à l'évidence, de la noyade. Pour commencer, l'action ne parvient jamais véritablement à s'avérer captivante, tant le montage, dégueulasse, s'alliera à des plans qui donnent la gerbe, le tout arborant une terrible impression de trop plein de mouvement en trop peu de temps. Résultat : crise d'épillepsie et yeux qui saignent. De plus, il sera véritablement rageant que de voir l'action constamment cachée par une mise en scène qui n'a aucun sens de l'image, du rythme et de ce que c'est que la lisibilité des combats et des gunfights. Vous auriez confié le film à Blake Edwards, réalisateur des deux premiers "Raid", le résultat aura est, à l'évidence, bien différent, et beaucoup plus appréciable au niveau de l'action. Mais ne me faîtes pas dire ce que je n'ai pas dit : malgré le manque de soin évident apporté par ce yes man de Dean Parisot, le résultat reste agréable pour la rétine. Les acteurs s'y donnent à coeur joie, et nous font bien sentir leur enthousiasme constant; se retrouvant tous ensemble dans des rôles délirants ( d'ailleurs inspirés de personnages DC Comics, il faut le savoir ), tous s'amusent, Hopkins le premier qui, dans une version parodique de Lecter, s'amuse comme un petit fou. A noter un Willis prouvant qu'il peu encore jouer les bons action men, un Malkovich toujours aussi monstrueux et frappé comme pas deux, ainsi qu'un Lee Byung-Hun terriblement charismatique, sorte de mélange entre l'intensité du jeu d'un Banderas ( voir "[Assassins][1]" pour comprendre ce que je veux dire ) et la technique des arts martiaux d'un Li ou d'un Statham, le type s'impose comme LE grand actioner du film, parvenant même à dépasser Willis, bien loin de John McClane. Au niveau de l'écriture, c'est pas vraiment du même niveau; casse gueule, loin d'être maîtrisé, "Red 2" balance un tas d'idées saugrenues saupoudrées d'un numérique répugnant, ne parvenant pas à nous faire entrer dans l'oeuvre, l'immersion se retrouvant parfois projetée au zéro pointé. Les dialogues manquent d'habileté, de finesse et d'impact sur nous, tout comme l'humour, ce dernier tombant souvent à plat, tant il lui manque imagination et talent. Les mecs tentent, mais ne parviennent pas souvent à réellement marquer celui qui visionne l'oeuvre. Loin d'être mauvais, "Red 2" demeure un film d'action convaincant, loin des chefs-d'oeuvre du genre comme des daubes ancestrales du rayon dtv de la Fnac. Le deuxième visionnage m'a un poil déçu, mais je lui reconnais au moins être meilleur que le "Transporter : Refueled", et, surtout, le daubesque "Storm Catcher". A voir pour se détendre, c'est un agréable divertissement.